Par Dolorès CHARLES.
La Fonderie de Bretagne va devenir le plus gros site français de production de corps d’obus : la reprise de la fonderie par le groupe Europlasma a été validée hier (vendredi 25 avril), par le tribunal de commerce de Rennes.
Construite à Caudan, près de Lorient, dans les années 1960, la Fonderie de Bretagne était en difficulté, avec la baisse des commandes de pièces auto, spécialité de cette ancienne usine Renault. Le repreneur, Europlasma, veut fabriquer 250 000 obus dès cette année, puis 500 000 par an à partir de 2026. Sur les 290 salariés actuels, 266 seront conservés, et les départs se feront sur la base du volontariat.
La Fonderie sauvée, des salariés soulagés
Cette décision est un soulagement, après des mois de lutte, pour Maël Le Goff et les autres représentants CGT du personnel, applaudis par leurs collègues à l’annonce de la reprise. « Cela a été très long, mine de rien ça fait 5 ans qu’on lutte… Depuis décembre, on nous a annoncé deux fois qu’on fermait. On s’est battus, on a fait bouger le gouvernement, qui a été cherché un employeur Europlasma, c’est une production qui va sûrement remplacer la production Renault dans les mois à venir, c’était ce qu’il fallait pour qu’on s’en sorte et c’est une bonne nouvelle.
Tout ce qu’on voulait c’était trouver une pérennité d’entreprise et une pérennité aussi de notre situation en tant que travailleur. Aujourd’hui elle est sauvée au moment où je vous parle et on va tout faire pour qu’elle soit sauvée encore pendant des décennies. Il y a un outil de travail neuf, il y a des salariés compétents, il y tout pour que ça marche. »
Pour Eric Blanchier, employé à la FDB depuis plus de 30 ans et délégué CGT, le soulagement domine, après cette décision, mais la joie n’est pas complète… « Faire des corps d’obus cela m’embête un peu… Je fais beaucoup de manifs, et je milite beaucoup pour la paix donc c’est un peu compliqué pour moi, après c’est du boulot ! J’espère qu’on va se diversifier après les obus.
Syndicalement parlant, il va falloir rester très vigilant
Est-ce que dans 3 ans Europlasma ne va pas partir ? Il faut toujours rester vigilant, parce que pour moi dans 3 ans il part. Il est là pour faire des millions d’obus : on espère qu’il reste et qu’on se diversifie mais je pense qu’ il faut rester vigilant sur les comptes de l’entreprise et les volumes. Syndicalement parlant, il va falloir rester très vigilant. »
Après être passés très près de la fermeture à plusieurs reprises ces dernières années, les salariés restent prudents : beaucoup doutent de la pérennité du projet Europlasma, et se demandent si la fabrication d’obus peut être une activité durable.
Il faut être positif et l’avenir va montrer que la fonderie peut continuer à tourner
Le député morbihannais Jean-Michel Jacques, a œuvré à cette reprise et pour lui « c’est durable parce que, hélas, la situation géopolitique va durer. Il faut décourager les vélléités de Poutine et pour ça, il faut des moyens… et puis tous les œufs ne seront pas mis dans le même panier. La Fonderie saura rebondir en diversifiant son plan de charge. Il faut être positif et l’avenir va montrer que la Fonderie peut continuer à tourner.
Beaucoup pensaient que la Fonderie était morte grâce à la mobilisation des salariés et de tout le monde, de l’écosystème qui entoure la Fonderie, on a réussi à faire en sorte que l’histoire continue. »
La reprise prendra effet dès la 1er mai. La fabrication d’obus pourrait démarrer dans seulement quelques semaines.
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Source: https://hitwest.ouest-france.fr/la-fonderie-de-caudan-sauvee-par-europlasma-les-reactions
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