Interview de Sophie Binet en tête de cortège CGT de la manifestation du 1er mai 2025 à Paris (CLPRESSE-1/05/25)

Le 1er mai 2025, à l’occasion de la Fête du travail, des manifestations ont eu lieu dans près de 270 villes en France, à l’appel des syndicats, dont la CGT. À Paris, le cortège s’est élancé de la place d’Italie en direction de la place de la Nation. La mobilisation a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes, selon les organisateurs. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a qualifié la journée de « réussite », appelant à de nouvelles mobilisations, notamment le 5 juin contre la réforme des retraites et le 13 mai pour les fonctionnaires. Elle demande également un référendum sur la réforme des retraites, un moratoire sur les licenciements et une hausse des salaires.

À Paris, huit personnes ont été interpellées en marge du rassemblement, notamment pour port d’arme prohibé, participation à un groupement en vue de commettre des violences et détention de stupéfiants. À Lyon, trois membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés et trois personnes ont été arrêtées pour dégradations.

Présent dans le cortège parisien, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a prononcé un discours offensif. Il a appelé à « faire tomber le gouvernement » et à « passer à la VIe République ». Il a dénoncé l’illégitimité des décisions prises par un exécutif sans majorité claire, critiqué le président de la République, et exigé la nationalisation d’ArcelorMittal, en réaction à l’annonce de suppressions de postes. Il a réaffirmé son engagement pour la retraite à 60 ans, la réduction du temps de travail et la défense des services publics. Mélenchon a également déclaré que le 1er mai devait être un rassemblement antiraciste, en lien avec l’attaque islamophobe survenue quelques jours plus tôt dans le Gard

Sophie Binet a salué une mobilisation nationale massive, avec 270 manifestations organisées dans tout le pays et une affluence supérieure à celle de l’année précédente. Elle a estimé que ce 1er mai 2025 marquait une réussite syndicale, à la fois par l’ampleur de la participation et par le caractère largement unitaire des cortèges. Dans son discours, elle a critiqué la mise à l’écart des revendications sociales dans le débat public au profit des questions de dette, d’immigration ou d’insécurité, appelant à replacer les attentes des salariés au cœur des priorités politiques.

Elle a formulé plusieurs demandes fortes : un moratoire sur les licenciements, l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires – toujours inférieurs à leur niveau de 2020 selon elle – et une revalorisation des services publics, notamment la santé, l’éducation et la recherche. Elle a appelé à la nationalisation d’ArcelorMittal, évoquant les exemples britannique et italien, et dénoncé l’attribution de subventions publiques sans conditions à des entreprises procédant à des suppressions d’emplois.

Elle a également critiqué une proposition de loi visant à élargir le travail du 1er mai à de nouveaux secteurs, y voyant une remise en cause d’un acquis fondamental. Sur le plan international, elle a affirmé la solidarité de la CGT avec les syndicats étrangers mobilisés contre des gouvernements d’extrême droite, notamment aux États-Unis et en Argentine. Enfin, elle a lancé un appel à la syndicalisation, citant en exemple la victoire des salariés de la Fonderie de Bretagne, qu’elle attribue à leur engagement collectif au sein de la CGT.

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Source: https://www.youtube.com/watch?v=R2mVFjwcjS4

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