« Les insoumis m’ont fait réfléchir » – Avec leurs cafés constituants, les insoumis sillonnent le pays pour la 6ème République (LI.fr-7/05/25)

6ème République. « Comment peut-on affirmer que la 5ème République est démocratique alors qu’Emmanuel Macron ne respecte pas le résultat des élections et que le gouvernement utilise constamment le 49.3 ? », s’interroge Rose. Comme une trentaine d’autres personnes, elle a participé au café constituant – dit aussi café populaire – organisé par les insoumis·es de l’Entre-deux-Mers ce samedi 3 mai 2025 en présence de la députée LFI de la circonscription Mathilde Feld. Sur la terrasse du restaurant qui est totalement remplie pour l’événement, les curieux écoutent et se joignent à la discussion. Les restaurateurs de la commune se sont également déplacés par grand intérêt pour la thématique.

Ce soir-là, il est question de 6ème République et de démocratie. Depuis plusieurs semaines, La France insoumise a lancé une campagne nationale pour la 6ème République. Meetings, réunions publiques, pétition et cafés populaires sont organisés dans toute la France. L’objectif ? Créer des cadres de réflexion et de débat à propos de nos institutions, de la crise démocratique actuelle et de ce qu’il est possible de faire pour rendre le pouvoir au peuple. Le café se termine par des applaudissements unanimes.

« C’était très enrichissant : je ne suis pas militante LFI et les échanges de ce soir m’ont beaucoup fait réfléchir, je vais plus me documenter sur le sujet ! », raconte l’une des participantes. « Tout le monde a une approche différente de la thématique, les débats sont approfondis et ce format permet à tout le monde de participer, on va le refaire très vite », ajoute un autre participant. L’Insoumission relaie dans ses colonnes le récit de ce café « inspirant ». Récit.

« Macron s’en fiche de nous. Je suis restauratrice et au RSA et il abandonne les TPE/PME. On n’en peut plus ! Il faut que ça change ».

Le 3 mai, le groupe d’action LFI de l’Entre-deux-Mers organisait son premier café populaire dans un restaurant à Latresne, en Gironde. Trente personnes se sont retrouvées pour échanger autour de la 6ème République. Nous sommes à l’entrée de la campagne girondine, dans une commune de 3 500 habitants et, ici comme ailleurs, la question de la démocratie est souvent abordée par les habitants. « On a élu une députée LFI, Mathilde Feld, et Macron refuse de nommer un premier ministre de gauche alors que le NFP est arrivé en tête ! » s’insurge une habitante.

Le café commence par une introduction d’Enzo Blanchard, animateur de La France insoumise – Bordeaux Nord et intervenant pour les cafés populaires sur la VIème République. Il aborde la crise de la Vème République en insistant sur le fait que « la Constitution actuelle ne nous protège pas contre la concentration du pouvoir aux mains du président. À tout moment, il peut s’auto-attribuer les pleins pouvoirs grâce à l’article 16, ce qui est totalement antidémocratique ».

Un participant dit « Macron parle de respect, mais il ne respecte même pas la population ! » et une autre complète « Il s’en fiche de nous. Je suis restauratrice et au RSA et il abandonne les TPE/PME. On n’en peut plus ! Il faut que ça change ». Il explique ensuite que modifier la Constitution de la Vème République, ce qui a déjà été fait des dizaines de fois, ne suffit pas : il faut un vrai tournant démocratique dans notre pays et cela passe nécessairement par la rédaction d’une nouvelle Constitution.

La députée Mathilde Feld complète l’introduction en parlant de son expérience à l’Assemblée Nationale, où elle constate chaque jour l’autoritarisme grandissant du gouvernement. Utilisation du 49.3, non-respect des élections…

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Enzo Blanchard, animateur de la France insoumise – Bordeaux Nord

« On doit décider nous-mêmes de ce que l’on veut produire et comment on veut le produire. Il faut respecter la planète et les travailleurs ! »

Les participants se réunissent en groupes pour discuter à partir d’une double problématique : Comment rendre la VIème République démocratique et quels droits nouveaux doivent y être inscrits ? Lors de la remontée de chaque table, de nouvelles propositions émergent. « Il faut inscrire la règle verte dans la Constitution ! » propose le rapporteur de l’une des tables, ce à quoi répond une participante « il faut aussi ajouter le bien-être animal, ça va de pair ».

Chaque proposition engendre des réactions, des débats et des approfondissements qui sont notés sur un tableau. De nombreux droits fondamentaux sont évoqués par tous les rapporteurs tels que « le droit à l’IVG, la révocation des élus, la qualification de la France comme terre d’accueil et le revenu universel ».

Certaines propositions reviennent à plusieurs reprises. « Il faut protéger nos services publics en précisant leur définition et assurer leur financement », rapporte l’un des participants. Une autre ajoute qu’il faut absolument plus de démocratie au sein des entreprises. On doit décider nous-mêmes de ce que l’on veut produire et comment on veut le produire. Il faut respecter la planète et les travailleurs ! », avant d’ajouter « On ne peut pas continuer d’importer des vêtements de Chine alors qu’on sait les fabriquer en France ! ».

D’autres mesures concrètes comme l’inscription dans la Constitution du droit du sol, le vote des étrangers ou de l’interdiction de la peine de mort sont évoqués avant que la discussion ne s’oriente sur le fonctionnement de cette VIème République. « Comment faire pour qu’elle soit réellement démocratique » se questionne l’un des participants.

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Discussion sur les propositions

Comment faire pour que la 6ème République soit réellement démocratique ?

Les propositions se multiplient. « Il faut une assemblée composée d’élus révocables et redonner le pouvoir au parlement. On ne peut pas continuer avec un président qui décide de tout ! ». Une autre renchérit « Il faut décentraliser le pouvoir en redonnant de l’importance et de l’argent aux collectivités locales, notamment aux mairies. C’est d’en bas que les bonnes idées émergent ».

Au cours des débats, l’un des intervenants ajoute « il faut une légitimité obligatoire pour être élu. Il faut qu’un minimum d’inscrits aient voté pour valider l’élection car sinon ce n’est pas démocratique ! ». D’autres participants s’en réfèrent à d’autres expériences « A Athènes ils se réunissaient tous les 10 jours pour prendre des décisions démocratiquement. En Suisse le peuple peut voter sur des sujets tous les 3 mois ! ».

En conclusion, quelques idées d’actions sont exprimées : organiser un porte-à-porte et un tractage pour continuer d’informer sur le sujet et faire signer la pétition pour le passage à la VIème République, inviter tout les participants au meeting qui se tiendra le 16 mai à Bordeaux sur la thématique ainsi qu’aux prochains cafés populaires organisés prochainement dans la circonscription.

Ce café populaire a été très convivial et a permis de faire émerger une multitude de propositions, permettant aux participants, qui ont tous activement participé à l’événement, d’approfondir leur réflexion sur le sujet.

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Source: https://linsoumission.fr/2025/05/07/6eme-republique-insous-cafes/

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