
Dimanche 11 mai 2025, la maison Germaine Tillion, à Plouhinec (Morbihan), a honoré « les femmes ordinaires aux actes extraordinaires », pendant la Seconde Guerre mondiale avec la pièce écrite par Marie Rameau : « Tous les lundis du mois » et l’exposé de l’historienne Isabelle Le Boulanger sur les résistantes en Bretagne.
La première année de la résidence d’artistes est consacrée à la Résistance. Dimanche 11 mai 2025, la maison Germaine Tillion, à Plouhinec (Morbihan), a honoré « les femmes ordinaires aux actes extraordinaires », pendant la Seconde Guerre mondiale avec la pièce écrite par Marie Rameau, Tous les lundis du mois et l’exposé de l’historienne Isabelle Le Boulanger sur les résistantes en Bretagne.
Les deux événements ont célébré celles qui y ont activement participé mais qui souvent ont été oubliées par rapport aux hommes.
Déjeuner-lecture « Tous les premiers lundis du mois »
Huit femmes déportées à Ravensbrück pour faits de résistance se retrouvent le temps d’un déjeuner. La pièce est inspirée des déjeuners des femmes de l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR) auxquels Marie Rameau a été invitée pendant sept ans.
En résidence, Marie Rameau a proposé une première lecture interprétée brillamment par les élèves de l’option théâtre du lycée Jean-Macé de Lanester, sous la direction de l’enseignante Anne Sanson.
Ces femmes, déjà très âgées, fragiles et fortes, parlent de tout et de rien jusqu’à ce qu’un petit détail comme les topinambours, ces légumes de guerre, les ramènent dans l’horreur et la faim des camps. Elles ont besoin d’être ensemble et une amitié indéfectible les lie malgré parfois des différences de classe sociale. « Leur amitié est le plus beau cadeau que j’ai reçu », déclare Marie Rameau.
Conférence « Les résistantes en Bretagne (1940-1944) »
Docteure en histoire contemporaine et chercheuse associée au Centre de recherche bretonne et celtique (UBO, Brest), Isabelle Le Boulanger a fait des recherches sur les femmes résistantes dans les quatre départements bretons à partir des dossiers et des cartes de résistantes (CVR). Elle a étudié le profil des paysannes, infirmières, femmes au foyer devenues agents de liaison, ravitailleuses des maquis ou parfois plus rarement responsables de réseaux.
Sans ces femmes héroïques, qui risquaient leur vie, certaines ont été tuées et torturées par les Allemands, la Résistance n’aurait pas pu gagner. Mais l’historienne souligne leur place genrée. Les femmes ont été assignées à des tâches jugées subalternes et sont restées dans l’ombre des hommes.
À la fin de la guerre, elles sont retournées à la maison sans revendiquer leurs actes. Nombreuses ont été oubliées.
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