
Le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) annonce avoir mis à l’écart le directeur et le directeur du service patrimoine du Crous Bretagne après « une enquête administrative interne ». La structure, qui accuse un déficit de 3,6 millions d’euros en 2024, doit mettre aux normes plusieurs restaurants universitaires mais n’en a pas les moyens.
Par Laetitia JACQ-GALDEANO.
Crise ouverte au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) Bretagne. Son directeur, Yann-Eric Prouteau, et son directeur du service patrimoine (entretien des bâtiments) ont été « suspendus de leurs fonctions après une enquête interne administrative menée par le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) ». Dans un communiqué, le CROUS Bretagne a confirmé, ce mercredi 14 mai 2025, l’information publiée par Le Télégramme et annoncé la « mise en place » d’une « organisation provisoire sous quelques jours ».
De source syndicale, le rapport de cette enquête administrative, déclenchée « après des dysfonctionnements persistants », a été rendu « fin avril ». Il intervient sur fond de crise budgétaire pour le Crous Bretagne, que les députées d’Ille-et-Vilaine Claudia Rouaux (groupe socialiste et apparentés) et du Finistère Mélanie Thomin (Nouveau Front populaire) jugent « extrêmement préoccupante ».
Série noire à Brest
Le compte financier 2024 de la structure, voté le 13 mars, arrête un déficit de 3,6 millions d’euros, alors que des travaux urgents s’imposent dans plusieurs restaurants universitaires (RU) à Rennes et à Brest.
Fuites d’eau ou de gaz, rupture de canalisation, problèmes de chauffage… En dix mois, d’avril 2024 à janvier 2025, une série noire a frappé trois des quatre restaurants universitaires de Brest et causé la fermeture provisoire de deux sites, dont celui de Plouzané. Sa rénovation est estimée à 8 millions d’euros…
À Rennes, le cas du restaurant du Métronome (Rennes 2), ouvert en 1969, a été évoqué auprès du ministre de l‘Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, par la députée Claudia Rouaux, dans un courrier cosigné par dix parlementaires bretons, début février. Sa « mise aux normes sanitaires et sécuritaires » est « estimée à 3,5 millions d’euros ».
« Des enveloppes d’urgence sous-évaluées »
« L’évidence est là : un patrimoine ancien, un problème de sécurité et un vrai sujet sur la répartition de l’enveloppe versée par l’État entre les Crous, confirme Claudia Rouaux qui a demandé un rendez-vous à la présidente du Cnous, Bénédicte Durand. L ’argent doit être mieux redistribué vers la Bretagne. »
Les deux responsables suspendus, qui ont « interpellé » des députés sur la situation financière du Crous, ont-ils fait les frais de cette alerte ? Rien n’a filtré sur les raisons de leur mise à l’écart.
« J’ai auditionné ce directeur concernant les difficultés des RU du Finistère, indique la députée Mélanie Thomin. Il m’a expliqué avoir découvert l’ampleur de la tâche lors de sa prise de fonction : vétusté, pannes répétées, équipements pas entretenus… Et face à une administration qui fonctionne avec des enveloppes d’urgence complètement sous-évaluées, c’est difficile pour la Bretagne de se faire entendre. »
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