Une loi qui n’a qu’un seul objectif : réprimer les mobilisations étudiantes contre le génocide (IO.fr-17/05/25)

Manifestation étudiante place de la Sorbonne en soutien au peuple palestinien, le 24 avril 2024. (AFP)

Caroline Yadan, députée macroniste, déposait, en octobre dernier,  une proposition de loi de «  lutte contre l’antisémitisme à l’université  », avec notamment le soutien de François Hollande et Jérôme Guedj.

Par Georges TOGOV.

Alors que depuis des mois les étudiants ne cessent de manifester leur soutien au peuple palestinien. Caroline Yadan, députée macroniste, déposait, en octobre dernier, une proposition de loi de « lutte contre l’antisémitisme à l’université », avec notamment le soutien de François Hollande et Jérôme Guedj.

Cette proposition de loi, adoptée le 7 mai sous le prétexte de lutter contre les discriminations, est en réalité d’une attaque frontale contre la liberté d’expression dans l’enseignement supérieur, qui vise à étouffer toute voix critique à l’égard de la politique de l’Etat d’Israël, et à criminaliser les étudiants mobilisés contre le génocide en Palestine.

L’article 3 prévoit la création d’une commission académique disciplinaire. Présidée par un juge administratif et composée selon des modalités définies par décret – donc hors du cadre universitaire –, cette commission pourra sanctionner des étudiants pour des faits commis « même en dehors de l’université ». Autrement dit, un étudiant qui manifeste dans la rue, qui publie un message de soutien à la Palestine ou qui participe à une action militante pourra se voir poursuivi au sein même de son université, sur la base de critères flous. Un véritable tribunal d’exception pour faire taire l’opposition étudiante à la politique génocidaire du gouvernement de l’Etat d’Israël soutenue par le gouvernement Macron-Bayrou.

Cette mesure s’inscrit dans une dérive autoritaire plus large, où les universités deviennent des lieux de surveillance et de contrôle, et non plus d’émancipation, de débat et de liberté de conscience. Le 4 octobre 2023, Patrick Hetzel, alors secrétaire d’Etat, avait envoyé une circulaire à l’ensemble des directions d’établissements rappelant aux présidents d’université leur « devoir de maintenir l’ordre » et leur demandant d’assurer la répression de toute voix allant contre le génocide en Palestine et la guerre au Liban.

Cette loi n’a qu’un seul objectif : réprimer les mobilisations étudiantes contre le génocide en Palestine, en assimilant systématiquement la critique de l’Etat israélien à de l’antisémitisme.

Seuls les députés insoumis et communistes ont voté contre cette proposition de loi réactionnaire. Les députés du PS et des Verts ont joint leurs votes aux députés macronistes, de droite et du Rassemblement national pour adopter la proposition de loi, apportant une fois de plus un soutien au gouvernement Macron-Bayrou.

°°°

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/05/17/une-loi-qui-na-quun-seul-objectif-reprimer-les-mobilisations-etudiantes-contre-le-genocide/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/une-loi-qui-na-quun-seul-objectif-reprimer-les-mobilisations-etudiantes-contre-le-genocide-io-fr-17-05-25/↗

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *