L’Élysée a annoncé ce 19 mai que les multinationales allaient faire pleuvoir 37 milliards d’euros d’investissements sur le territoire, avec à la clé 13 000 créations emplois. Beaucoup de com’ pour pas grand-chose.
Par Cyprien BOGANDA.
« La France attire les investisseurs étrangers », se félicitait Emmanuel Macron quelques jours avant le sommet « Choose France », raout annuel destiné à promouvoir l’attractivité économique de l’Hexagone, dont l’édition 2025 se tient ce lundi 19 mai à Versailles. Avant d’ajouter : « C’est bon pour l’emploi, pour l’économie et la vie des territoires. C’est notre stratégie d’attractivité et de réindustrialisation. » Mais peut-on vraiment réindustrialiser le pays à coups d’investissements étrangers ?
Comme prévu, le chef d’État a annoncé que les multinationales comptaient injecter 37 milliards d’euros cette année, dont 20 milliards de projets nouveaux et 17 milliards déjà dans les tuyaux depuis le sommet de février dernier sur l’intelligence artificielle (IA). Avec à la clé 13 000 emplois directs et indirects. Les chiffres ont de quoi faire tourner la tête, mais perdent de leur superbe une fois remis en perspective.
Derrière la communication présidentielle, de bien maigres résultats
Déjà parce que ces investissements sont en réalité concentrés sur deux secteurs : les data centers et les entrepôts de logistique. Soit une première activité extrêmement gourmande en énergie et très pauvre en emplois, et une seconde qui pose d’énormes problèmes environnementaux (artificialisation des sols, pollution routière, etc.), tout en offrant des conditions de travail dégradées aux travailleurs.
En pratique, une multinationale comme Amazon promet d’investir 300 millions d’euros pour créer, entre autres, « un centre de distribution en Centre-Val-de-Loire et une agence de livraison en Auvergne-Rhône-Alpes ».
Ensuite, parce que les efforts déployés par le chef de l’État depuis 2017 pour rendre la France « attractive » coûtent probablement plus cher qu’ils ne rapportent. Emmanuel Macron n’a eu de cesse d’affaiblir les protections des salariés (facilitation des licenciements économiques, plafonnement des indemnités prud’hommales, etc.) et d’alléger la fiscalité pesant sur les entreprises (baisse de l’impôt sur les sociétés pour 11 milliards d’euros par an ; des impôts de production, pour au moins 10 milliards, etc ;), pour des retombées économiques modestes : 29 000 emplois ont être créés par le biais des investissements étrangers en 2024, selon le cabinet EY.
Et lorsque l’on tient compte des emplois détruits par les multinationales pendant la période, le solde devient négatif dans certains secteurs (chimie et automobile). Ce que le chef de l’État se garde bien de souligner…
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