«  Un crève-cœur » : à Quimper, 39 emplois supprimés, l’usine de matelas Valentin devrait fermer (OF.fr-22/05/25)

L’usine qui fabrique la literie Moënner et Valentin devrait fermer, faute de repreneur. | OUEST-FRANCE

Les salariés qui fabriquent les matelas, sommiers et meubles des marques Moënner et Valentin, à Quimper (Finistère), sont désormais sans espoir : leur usine va fermer. Une soufflante difficile à accepter, après 62 ans d’existence. Ils protestaient ce 22 mai 2025 devant le magasin adjacent à l’usine.

Par Quentin SAISON.

C’est un dernier cri. Mi grognement de rage, mi soupir de tristesse. Une quarantaine de salariés de l’usine Moënner et Valentin, à Quimper (Finistère), protestent ce jeudi 22 mai 2025 devant le magasin de literie situé sur la route de Bénodet. Ils en ont eu confirmation hier devant le tribunal de commerce de Saint-Nazaire : leur usine va fermer.

Le délibéré ne tombera que lundi, mais l’issue ne fait aucun doute -y compris du côté de la direction -, alors qu’aucun repreneur n’a été trouvé. Depuis 62 ans, les employés produisaient dans cette usine toute une gamme de literie, qui avait su se faire une réputation au-delà de Quimper.

39 emplois susceptibles d’être supprimés

En tout, 39 emplois devraient être supprimés. Sans, pour l’instant, que les salariés n’y voient clair. Que deviendront-ils ? Parmi eux, Anne, couturière, en poste depuis près de vingt ans dans l’usine historique de Quimper. « Il faut qu’on se débrouille pour la suite. Mais moi, j’ai 57 ans. » À Nathalie, sa collègue, de rebondir. « C’est un crève-cœur, on pensait faire toute notre carrière ici. »

Devant le magasin Valentin, route de Bénodet à Quimper, adjacent à l’usine de production. | OUEST-FRANCE

Devant le magasin Valentin, les salariés de l’usine ont planté des croix en bois, siglées «Sofiasco», contraction de «Sofia» et «Fiasco». «C’est un hommage au 39 employés qui vont se retrouver sans rien», soupire le responsable de production. Ce jeudi, l’usine habituellement en effervescence est à l’arrêt.

Ils pointent une mauvaise gestion

C’est la mauvaise gestion de l’usine, acquise par le groupe Sofia, basé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), en 2019, que dénoncent les employés. « On a eu sept directeurs de site en cinq ans, et ça, ça veut tout dire, estime Yohan Leroy, délégué syndical. Sofia n’a pas su gérer une entreprise qui fait de la production. » Pourtant, en 2019, Literie Valentin souhaitait « multiplier par 14 la production ».

Les couturiers ont laissé derrière eux leur pelote de fil, ce jeudi 22 mai 2025. | OUEST-FRANCE

Vincent Brian, directeur exécutif de l’enseigne, dit « comprendre la colère » des employés. « On veut exprimer de la solidarité et l’empathie. On a investi beaucoup dans l’activité, mais le marché de la literie et de l’ameublement souffre terriblement.

Des offres de replacement

Sofia, qui attend le délibéré du tribunal de commerce de Saint-Nazaire lundi pour s’exprimer plus en détail, assure que le groupe fait tout pour replacer des salariés. Et s’adresse notamment aux potentiels repreneurs et aux autres acteurs de l’ameublement en Bretagne. Mais la direction ne peut pas, pour l’heure, s’engager sur le nombre d’emplois qui pourraient être sauvés.

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Source: https://www.ouest-france.fr/economie/industries/a-quimper-39-emplois-menaces-lusine-de-literie-valentin-devrait-fermer-les-salaries-manifestent-95f9f092-36e7-11f0-bf6c-240af7605eff

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/un-creve-coeur-a-quimper-39-emplois-supprimes-lusine-de-matelas-valentin-devrait-fermer-of-fr-22-05-25/

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