Procès Le Scouarnec. Vingt ans de prison requis à l’encontre du « diable en blouse blanche » (OF.fr-22/05/25)

L’avocat général Stéphane Kellenberger (à droite), ici avec son collègue lorientais Jean-François Ochrymczuk, a demandé les peines principale et complémentaires maximales à la cour criminelle du Morbihan. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE

C’est, comme attendu, une peine de vingt années de réclusion criminelle qu’a requise l’avocat général ce vendredi 23 mai 2025 au procès de Joël Le Scouarnec qui se déroule depuis trois mois à Vannes (Morbihan). Une peine que Stéphane Kellenberger souhaiterait assortie d’une période et d’une rétention de sûreté.

Par Yvan DUVIVIER.

« Non, Joël Le Scouarnec, vous n’êtes pas fou, juste mauvais. Vous êtes le diable et il peut s’habiller en blouse blanche », tance Stéphane Kellenberger au dernier jour de la treizième semaine du procès de l’ancien chirurgien devant la cour criminelle du Morbihan. À l’heure des réquisitions, l’avocat général admet une évolution notable de l’accusé au cours du procès, et déjà « sa reconnaissance totale » des faits le 20 mars. Et s’il a « donné à voir quelques émotions vraies », il est cependant « resté au milieu du gué, n’ouvrant jamais   son cœur ».

Au contraire des victimes qui, avec une grande « dignité », se sont succédé à la barre, « se passant le micro comme le témoin d’une course de relais ». Ils ont détaillé les 111 viols aggravés et 189 agressions sexuelles aggravées que, petits êtres « inertes et déshumanisés », elles et ils ont subis depuis plus de trente ans. Et que le ministère public demande de punir, sans surprise, d’une peine de vingt années de réclusion criminelle.

Une peine qui serait assortie notamment d’une période de sûreté spéciale des deux tiers et, à son terme, d’un suivi sociojudiciaire de 20 années et d’une rétention de sûreté. Celle-ci consiste à placer le condamné dans un centre socio-médico-judiciaire à la sortie de prison et à décider, chaque année, s’il est apte à en sortir.

861 questions posées à la cour

Au fil de ses longues réquisitions, Stéphane Kellenberger justifie ses choix de procédure, dont certains critiqués durant le procès. Il se livre ensuite à un exercice d’équilibriste pour justifier la décision du tribunal de Vannes, que l’accusé « a réussi à tromper » en 2005, de ne prononcer à son encontre ni obligation de suivi médical, ni interdiction d’exercer. « Je ne cherche pas à excuser mais à analyser. »

L’avocat général est plus offensif envers les instances médicales, quel que soit leur niveau : elles se sont « passé la balle qui, perdue, percutera bien des innocents ». Tandis que les plaidoiries de la défense sont programmées lundi, le verdict est attendu mercredi après que la cour aura répondu aux 861 questions qui vont lui être posées.

Mais la justice n’en aura pas fini avec Joël Le Scouarnec et son entourage : « Une enquête distincte est ouverte par le parquet de Lorient pour non-empêchement d’un crime ou d’un délit », et « des investigations complémentaires, nourries par ce qui s’est dit ici, sont en cours » en vue « d’un probable futur procès ». À l’audience le 28 février, l’accusé avouait ainsi à son fils qu’il avait bien commis « des abus sexuels sur ta fille, ma petite-fille ».

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Source: https://www.ouest-france.fr/societe/justice/affaire-le-scouarnec/proces-le-scouarnec-vingt-ans-de-prison-requis-a-lencontre-du-diable-en-blouse-blanche-c3217f8c-37e0-11f0-9096-11e668431f68

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/proces-le-scouarnec-vingt-ans-de-prison-requis-a-lencontre-du-diable-en-blouse-blanche-of-fr-22-05-25/↗


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