Samedi 24 mai 2025, à Brest (Finistère), le lycée-collège de l’Harteloire fête ses 80 ans. Après la guerre, il a été le premier lycée de Brest reconstruit. Entretien avec Hugo Le Naviel, professeur d’histoire, qui a réalisé une exposition avec des collégiens de la cité scolaire.
Par Laurence GUILMO.
Entretien avec Hugo Le Naviel, professeur d’histoire-géographie à l’Harteloire, et président de l’association des Amis de l’Harteloire
À sa naissance, l’Harteloire était « le » lycée de Brest, pourquoi ?
L’Harteloire a été le premier lycée reconstruit à Brest, après la Seconde Guerre mondiale. Il était officiellement « le » lycée de Brest, l’ancien ayant été détruit durant la guerre. En 1945, il a été décidé de l’installer dans des baraques, place de l’Harteloire, une place d’armes, et non située sur des gravats, en centre-ville. Il accueillait 20 classes, avec un réfectoire sur la place Sanquer. Mais, en 1948, quand le plan Mathon de reconstruction de la ville a été adopté, le « lycée de Brest » a été reconstruit à Kerichen. Mais les travaux ont pris du temps. Et les autorités se sont rendu compte que les bâtiments seraient trop petits. En 1958, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de construire un deuxième lycée brestois, en dur, place de l’Harteloire. Le bâtiment A a été inauguré en 1962.
À quelle date est-il vraiment devenu indépendant ?
La population continuait d’augmenter. Les établissements de Saint-Pierre, Landerneau, etc., sont construits mais sont considérés comme des annexes du lycée de Brest. Mais, durant les années 1960, on abandonne cette idée d’avoir un seul lycée officiel avec des annexes. L’Harteloire devient indépendant. Mais cela fait 80 ans qu’on accueille des jeunes ici, place de l’Harteloire. Le bâtiment B est construit en 1989. Quatre ans plus, en 1993, un troisième étage est réalisé. Depuis, les bâtiments ont leur format actuel. La dernière grande modification extérieure date de 2023, avec la végétalisation de la cour après l’enlèvement de la bulle (gymnase).
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Quelles sont les autres particularités ?
L’Harteloire a toujours été une cité scolaire, comprenant un collège et un lycée. Sa grande particularité est qu’il a été mixte dès 1945, accueillant filles et garçons dans les salles de classe. C’était rare à l’époque. Il a été pionnier en France. La plupart des établissements ne le sont devenus qu’après Mai 1968.
Ce samedi 24 mai 2025, lors de la journée anniversaire, une exposition retrace l’histoire de l’Harteloire. Comment a-t-elle été réalisée ?
Ce travail a été effectué avec des collégiens de l’établissement, en 6e, 5e et 4e. Symboliquement, c’était important. J’ai animé un atelier tous les jeudis midi. On est parti d’archives de l’établissement, municipales et départementales.
La journée anniversaire
Plusieurs temps forts sont prévus ce samedi 24 mai, de 11 h à 18 h, à l’Harteloire. À 11 h 30, conférence sur l’architecture scolaire et la reconstruction de Brest avec Thierry Goyet, chargé d’études d’inventaire auprès de la Région Bretagne et Amandine Diener, maîtresse de conférences en Histoire et cultures architecturales (durée une heure) ; à 12 h 30, retrouvailles des personnels, anciens et actuels ; à 13 h 30, dictée du certificat d’études ; à 14 h, remise du prix du concours de nouvelles ; à 14 h 30, théâtre des collégiens : à 15 h, le danseur Jean-Charles Jousni ; à 17 h, capsules temporelles, celles du passé et celles du futur.
Toute la journée, dans les étages, exposition sur l’histoire de l’Harteloire ; photos de classe de 1945 à nos jours ; Brest en baraques ; « les trésors de mon labo ».
C’est gratuit et ouvert à tous.
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