
À la suite de violences, le sous-préfet de Brest (Finistère) veut dissoudre les deux groupes de supporters du Stade Brestois. Dimanche 8 juin 2025, les Ultras Brestois 90 et les Celtic protestent contre une décision qui serait disproportionnée selon eux. Ces « incidents » concernent « moins de 15 individus sur près de 700 membres », qui ont été exclus des groupes
Par Laurence GUILMO.
« C’est avec surprise et consternation et un profond sentiment d’injustice » que les Ultras Brestois 90 (UB90) et les Celtic ont pris connaissance de la menace agitée par Jean-Philippe Setbon, sous-préfet de Brest (Finistère), de dissoudre leurs deux groupes.
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En avril, armés de barres de fer, une quarantaine de supporters brestois avaient bloqué la voie express pour s’attaquer à leurs homologues lensois. Car, en avant-match, des ultras nordistes s’en étaient pris à des membres de ces groupes devant un restaurant. Mercredi 4 juin 2025, 22 supporters brestois ont été interpellés.
Jusqu’à présent, les deux groupes étaient restés silencieux. Ce dimanche 8 juin, les Ultras et les Celtic s’expriment sur les réseaux sociaux. Trois pages denses et argumentées, pour démontrer que la dissolution serait injuste. « Nos groupes ne sont pas une menace, ils sont une force », assurent-ils.
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Ils mettent en avant les animations lors des matchs, les chants, les tifos, etc. « La tribune RDK, remplie d’abonnés à guichets fermés (1 100 personnes), est le poumon du stade. » Selon eux, les déplacements européens en Ligue des Champions l’ont été avec des cortèges « sans le moindre débordement. » Jusqu’à l’UEFA « qui nous a adressé ses félicitations officielles et souligné notre bonne conduite et organisation, lors des déplacements à l’étranger mais aussi au stade du Roudourou », à Guingamp (Côtes-d’Armor).
« Une école de la vie »
Les deux groupes se décrivent comme « des associations aux valeurs humaines fortes » avec des personnes de tous âges. Dont des jeunes. « Passer un week-end dans un car avec des inconnus, rassemblés autour d’une passion commune […] : c ’est une école de la vie. » Ils rappellent aussi les actions solidaires auxquelles ils participent.
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Les « incidents » à l’origine de la menace de dissolution sont à peine évoqués. Ils concernent « moins de 15 individus sur près de 700 membres ». « Ces personnes ont été immédiatement exclues de nos groupes. »
Dissoudre les groupes ? « Une telle mesure serait collectivement injuste, juridiquement disproportionnée et contre-productive en matière d’ordre public […]. C’est punir ceux qui organisent, encadrent, régulent pour quelques-uns qui ont fauté. » Par ailleurs, dissoudre, ne réduirait en rien les débordements. « Au contraire, elles désorganiseraient les tribunes […]. Il faudrait davantage de moyens policiers pour assurer le même niveau de sécurité qu’aujourd’hui. »
Quant à l’idée de créer un nouveau groupe « sain », cela pourrait entraîner des poursuites pénales. « Ce serait la mort programmée de toute vie associative en tribune, et donc la fin de l’ambiance que même le club valorise dans sa communication. » Ils exhortent les autorités « à ne pas commettre une erreur historique en prenant pour cible les moteurs d’une passion populaire profondément ancrée à Brest ».
Ils concluent en réaffirmant « clairement que nous condamnons toutes les formes de violence au sein de nos structures associatives ».
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