Dans l’émission Backseat, Antoine Léaument revient sur les conclusions explosives de la commission d’enquête parlementaire sur l’organisation des élections, qu’il a présidée. Il dévoile les mécanismes opaques des sondages, l’influence des milliardaires comme Bolloré ou Stérin, et les dérives du système démocratique actuel.
Antoine Léaument expose les dysfonctionnements relevés dans son rapport : les méthodes opaques, les “redressements” biaisés, le flottement statistique revendiqué par les instituts. Il cite Frédéric Dabi (IFOP), qui reconnaît que les sondages « ne sont pas une science ». Le député dénonce une illusion de précision, qui influence l’opinion publique et la vie politique.
Il démontre que les sondages sous-évaluent systématiquement La France insoumise, faussant la perception de sa dynamique. Les chiffres sont présentés comme neutres, mais derrière, ce sont des décisions commerciales, éditoriales, voire politiques. Il déplore que la presse reprenne ces données sans mise en contexte ni transparence sur leur fabrication.
Antoine Léaument alerte aussi sur la montée d’acteurs privés comme Périclès, financé par Pierre-Édouard Stérin, qui cherche à structurer un écosystème politique à droite et à peser sur les prochaines échéances électorales. Il rappelle que Périclès revendique plus de 20 millions d’euros de budget en 2025 pour financer des médias, des formations, des outils d’influence.
Il relie cela à l’influence de Vincent Bolloré, dont les médias (CNews, Europe 1, JDD) imposent une grille idéologique d’extrême droite. Léaument s’interroge : à partir de quand bascule-t-on dans un contournement du suffrage universel par l’argent ?
Il revient sur le travail de la commission, ses auditions (BVA, IFOP, CSA, Périclès…), les tentatives d’obstruction, et le rapport minoritaire rédigé par LFI face à la majorité, qui a refusé de tirer des conclusions fortes. Il rappelle que même le président de l’ARCOM a confirmé que certains baromètres médiatiques ne respectaient pas les règles sur le pluralisme.
Léaument alerte : avec une présidentielle ultra-médiatisée, peu contrôlée, avec des sondages constants et une presse concentrée, le risque de manipulation est majeur. Il appelle à un encadrement plus strict des sondages, à la transparence des financements politiques indirects, et à sortir de la présidentialisation à outrance.
Enfin, il plaide pour une réforme institutionnelle profonde : référendum d’initiative citoyenne, pouvoir parlementaire renforcé, indépendance des médias, pluralisme garanti. Pour lui, la démocratie ne peut pas survivre à ce niveau d’inégalités dans l’accès à la parole.
°°°°
Source: https://www.youtube.com/watch?v=5lcISP0Zzvw
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/antoine-leaument-sur-backseat-13-06-25/