Des solutions existent pour préserver les lycées Julien-Crozet à Port-Louis et l’Erea Les Pins de Plœmeur (Morbihan), dont les taux d’occupation sont très bas après une baisse importante de leur fréquentation en dix ans.
Par Gaëlle LUCAS.
Les effectifs des lycées publics lorientais ont accusé une « tendance marquée » à la baisse, de 4,2 % entre 2013 et 2023. Le constat émane de la Chambre régionale des comptes (CRC) dans un récent rapport sur la gestion des lycées publics par la Région Bretagne.
Deux établissements observent une décrue particulièrement aiguë : le lycée professionnel Julien-Crozet à Port-Louis (Morbihan) et l’Établissement régional d’enseignement adapté (Erea) Les Pins de Plœmeur (Morbihan), dont le nombre d’élèves a chuté respectivement de 25,8 % et 34,7 % sur la période. Leurs taux d’occupation culminent à 42 % pour le lycée port-louisien et 33 % pour le plœmeurois.
Fusion
Face à ce constat, la CRC formule deux suggestions. Première proposition : la fusion, avec une mutualisation de moyens, des deux lycées en une seule et même structure. Néanmoins, « si les effectifs de ce nouveau lycée ne se stabilisaient pas […], la question […] de la pérennité de cette structure devrait être posée » .
Deuxième solution : la fermeture pure et simple des deux établissements, avec « le transfert des 170 élèves vers les lycées de Lorient, de Lanester, d’Hennebont et éventuellement d’Etel ».
Le maire de Plœmeur, Ronan Loas, s’en est indigné sur les réseaux sociaux avant d’annoncer son intention d’écrire au recteur « pour demander le maintien et la pérennisation de cette structure indispensable », car « supprimer l’Erea Les Pins, ce serait priver des jeunes fragilisés de leur avenir ».
Formations pour adultes
Les recommandations de la CRC ne doivent toutefois pas inquiéter, d’après Gaëlle Le Stradic. Concernant la fermeture évoquée, « ce n’est pas ce que va faire la Région », affirme la conseillère régionale. Elle estime néanmoins qu’il ne faut pas négliger l’impact sur les lycées de la baisse démographique à venir, et considère qu’une « réflexion doit être menée sur leur devenir ».
« D’autres solutions existent, note quant à lui Ronan Oillic, délégué SNES FSU du Ceser, qui suggère, pour maintenir les effectifs scolarisés, de « faire entrer les formations pour adultes dans ces établissements ». Gaëlle Le Stradic soutient la même proposition. Ronan Oillic estime aussi qu’il faut promouvoir « les filières industrielles, car les jeunes qui vont en lycée professionnel ne les connaissent souvent pas assez et se reportent donc sur le tertiaire ».
Complémentarités
C’est la seconde fois cette année que l’avenir du lycée Julien-Crozet fait l’objet d’inquiétude. Fin janvier, la Région avait déjà décidé le transfert de son internat vers Dupuy-de-Lôme, à Lorient. Les personnels du lycée s’en étaient émus, considérant que cela allait « mettre en danger [sa] pérennité ». Là encore, Gaëlle Le Stradic se montre rassurante : « Les effectifs du lycée ont augmenté ces dernières années grâce à son positionnement vers le développement durable . Maintenant, il faut trouver des complémentarités sur le territoire pour le renforcer. »
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