Nouveau scandale dans les EHPAD privés : la Cour des comptes accable le groupe Bridge (LI.fr-30/06/25)

EHPAD. Bridge, Orpea, Korian, DomusVi… Une poignée de groupes privés exploitent des vies humaines pour toujours plus de profits. Après Orpea et son système organisé de maltraitance lucrative, c’est Bridge qui est au cœur d’un nouveau scandale. Décès suspects, maltraitances signalées, personnels réduits à l’épuisement, résidents négligés : les pratiques sont les mêmes. Seul le nom du groupe change.

Le groupe Bridge, c’est 31 EHPAD privés à but lucratif, 1 771 places, et une ambition claire : faire de la dépendance un marché rentable. Pour cela, ils ont appliqué une recette bien connue. Ils rachètent des établissements et leurs places en holding puis centralisent la gestion, réduisent des effectifs, puis réalisent des économies sur les soins, et font remonter les profits vers la holding et les actionnaires. 

Derrière ces économies, ce sont des résidents laissés sans soins ou toilettes, des soignantes épuisées, et des millions d’euros publics détournés. La Cour des comptes parle d’un « fonctionnement peu propice à l’encadrement opérationnel », d’un « défaut de transparence dans l’utilisation des fonds publics », et d’un groupe qui « n’a pas pris la mesure de son rôle ». Notre article.

EHPAD : Bridge ment, cache, maltraite, et encaisse

Le groupe a même refusé l’accès à la Cour des comptes à ses logiciels de gestion, entravé leurs contrôles, dissimulé les données. Normal, ils cachent leur sale business. Entre 2021 et 2023, Bridge a versé 20 millions d’euros de dividendes pour seulement 12,5 millions de résultats nets. 

D’où vient l’argent ? Des dotations publiques et les poches des résident·es. Voilà le véritable visage du capitalisme du soin, abreuvé à l’argent public. 

Si on résume, des personnes âgées dépendantes utilisent les économies de toute une vie pour payer plusieurs milliers d’euros par mois pour être maltraitées avec des agent•es précarisés et poussées à bout pendant que les actionnaires empochent les bénéfices. Le tout financé par l’argent public. 

Pour aller plus loin : Scandale Orpéa : quand des rapaces s’enrichissent sur le dos de nos anciens

L’État au service des actionnaires

Depuis Orpea, qu’a fait Emmanuel Macron ? Rien. Aucune réforme structurelle, aucune loi ambitieuse sur le grand âge. Le gouvernement se contente d’enfumer l’opinion avec quelques annonces, pendant qu’il continue à laisser faire les groupes financiers. Macron est l’allié des puissants, pas des vieux ni des aides-soignantes.

Lorsque la France insoumise, avec la députée Caroline Fiat, déposait une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour interdire les EHPAD à but lucratif et imposer des normes minimales de personnels, qu’a fait le gouvernent ? Il a refusé de la débattre. Ce refus est politique. Il protège un modèle où les besoins vitaux sont soumis au marché, où le soin devient un produit, où les dominés sont pressés au bénéfice d’une poignée de rentiers.

Celles et ceux qui sont morts sans soin, sans chaleur, sans tendresse ne devrons pas être oubliés. De même pour les soignants humiliés, les familles laissées seules. Ceux qui ont laissé faire une lourde responsabilité.

Face à ce nouveau scandale, il est temps d’en finir avec le capitalisme du soin. De mettre fin à la logique de l’exploitation intégrale : celle des résidents comme des soignants. Il faut reconstruire un véritable service public du grand âge, avec des moyens humains, des normes d’encadrement, une revalorisation massive des métiers du soin, et supprimer la lucrativité pour que le quatrième âge ne soit plus un placement financier.

°°°°

Source: https://linsoumission.fr/2025/06/30/nouveau-scandale-bridge-ehpad/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/nouveau-scandale-dans-les-ehpad-prives-la-cour-des-comptes-accable-le-groupe-bridge-li-fr-30-06-25/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *