Moins de 48 heures après leur arrivée, les opposants au projet de stade au Froutven, à Guipavas (Finistère), ont été délogés par les forces de l’ordre, dimanche 13 juillet 2025. Une intervention sans heurts, selon la préfecture, expliquant que la quinzaine de personnes présentes a pris la fuite.
Agir vite, pour éviter que le phénomène ne prenne de l’ampleur. C’est, en substance, le mot d’ordre qui a guidé l’action des forces de l’ordre, ce dimanche 13 juillet 2025. À peine 48 heures après l’installation de la Zad, Zone a défendre, sur un champ du Froutven, à Guipavas, près de Brest (Finistère), le campement de ces opposants au projet de stade de foot a été démantelé.
Ces militants étaient pourtant « partis pour rester », comme le confiait l’une d’entre eux, samedi soir. Des propos confirmés par un gendarme sur place, dimanche après-midi, après l’intervention : « Tout était prévu qu’ils puissent durer », lançait-il, en montrant les stocks de nourriture.
Un peu avant 16 h, dimanche, l’ordre a donc été donné d’intervenir. Un arrêté préfectoral intimant à ces anti-stade de quitter les lieux venait de leur être notifié, sans qu’il ait été suivi d’effet. À la vue des forces de gendarmerie, rassemblées en nombre, dès le matin, au poste de commandement mis en place à la brigade de Guipavas, les zadistes présents ont pris la fuite. Selon la préfecture, qui évoque une intervention « sans heurts », ils étaient une quinzaine et deux d’entre eux ont fait l’objet d’un contrôle d’identité.
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Saladier de riz, citerne d’eau, outils…
L’occupation illégale ayant pris fin, les gendarmes ont reçu ordre de faire place nette. Une tache qui les a occupés jusqu’à la fin de journée. Cuisine, espace de couchage, toilettes sèches… Les opposants étaient semble-t-il bien installés.
Étalés à l’entrée du campement, des dizaines de palettes, des outils, de la peinture, une citerne d’eau, des cagettes de légumes, des marmites, un saladier de riz cuit ou encore une brosse à dents témoignent de la vie qui, quelques heures plus tôt, régnait sur le site. Autant d’objets en partance pour la déchetterie, via le service propreté de Brest métropole, mobilisé pour l’occasion.
S’affairaient également, sur place, un technicien en identification criminelle, mobilisé comme l’ensemble des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie du département du Finistère. Soit, au total, une cinquantaine de gendarmes sur zone.
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Les occupants de la Maner CoZad, – le nom de la Zad, en référence au lieu-dit sur lequel elle était installée – n’ont, pour l’heure, pas réagi à cette évacuation. La veille au soir, elle revendiquait la présence de « plusieurs dizaines de personnes » bien décidées à « occuper le terrain pour s’opposer aux bétonneurs et sauver le stade Francis Le Blé ».
« Une entrave inadmissible à l’ordre public » selon plusieurs maires
Ce projet d’enceinte sportive de 15 000 places suscite en effet des critiques, sur le plan environnemental, mais aussi en raison d’un partenariat public-privé, avec 30 millions de subventions sur un total de plus de 100 millions. Plutôt que la création « d’un complexe de loisirs avec commerces et restaurants », ces opposants prônent « le maintien d’un football populaire brestois en centre-ville », et la rénovation de l’actuel stade.
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Ce n’est pas, sans surprise, l’avis des maires du Gica (groupe indépendant des communes associées, Bohars, Guilers, Guipavas, Gouesnou, Plougastel-Daoulas et Plouzané, au sein du conseil de Métropole). « Ce nouveau stade, porté par les responsables du Stade Brestois ainsi qu’une volonté politique forte, soutenu par la majorité des élus, citoyens et acteurs économiques, est le fruit d’un long processus de concertation, d’études d’impacts et de démarches réglementaires scrupuleusement respectées », soulignent-ils dans un communiqué. L’installation de cette éphémère Zad ? « Une entrave inadmissible à l’ordre public, à l’expression démocratique et au bon déroulement d’un projet structurant pour notre territoire », selon eux.
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