La saillie du patron de Bpifrance contre Carmat : «On n’y a jamais cru» (capital.fr-7/07/25)

Le patron de Bpifrance reconnaît une erreur après avoir investi dans Carmat.

Par Xavier MARTINAGE.

Carmat est en grande difficulté et la situation ne devrait guère s’arranger. Fin juin, on apprenait que le spécialiste français du cœur artificiel temporaire, destiné à des malades souffrant d’insuffisance cardiaque sévère, était en cessation de paiement. Carmat réclamait alors l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire dans le but de rassembler 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Dans le même temps, Carmat assurait vouloir continuer à accompagner ses 122 patients équipés du cœur artificiel Aeson. Une campagne de dons avait même été lancée.

Mais les voyants semblent encore plus au rouge actuellement, d’où la saillie du patron de Bpifrance. Investisseur de Carmat, l’établissement public lâche la société française. Interrogé sur BFMTV, Nicolas Dufourcq a été cash : «C’est malheureux, mais Carmat, on n’y a jamais cru.» Le directeur général de Bpifrance a détaillé ses doutes : «Parce que le cœur est trop gros, parce que la taille du marché était complètement surestimée», notamment selon lui.

Des erreurs et des contretemps

Une erreur de jugement que Nicolas Dufourcq a reconnue : «Cela permet de dire quel est notre métier, c’est aussi beaucoup de dire ‘non’ même quand c’est super sympa», a-t-il ajouté. Déjà sur BFMTV, le patron de Carmat, Stéphane Piat, avait reconnu des «erreurs» dans le passé. Ce qu’avait confirmé un analyste financier chez Allinvest Securities auprès de nos confrères : «La société a peut-être précipité les étapes en ciblant au tout début de son histoire boursière le marché de la thérapie définitive.»

Pour lui, il aurait peut-être fallu «faire ses preuves sur le marché du ‘bridge to transplant’, c’est-à-dire celui des patients à qui l’on propose un cœur artificiel dans l’attente d’un greffon disponible». En outre, pendant près d’un an entre 2021 et 2022, Carmat avait suspendu ses implants, des dysfonctionnements ayant causé la mort à deux patients. A ce jour, la société, qui emploie 180 personnes, explore encore «toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités».

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Source: https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-saillie-du-patron-de-bpifrance-contre-carmat-on-n-y-a-jamais-cru-1515828

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