
Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain et président de la République, lors de la clôture de la 5e Période ordinaire de sessions de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire dans sa 10e Législature, au Palais des conventions, le 18 juillet 2025, « année 67 de la Révolution »
(Traduction de la version sténographique de la présidence de la République)
Cher général d’armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine,
Cher compañero Esteban Lazo Hernandez, président de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire,
Chers députés,
Compatriotes,
Ce fut une authentique Assemblée du peuple, comme l’a déclaré ici le jeune député Danhiz. Elle l’a été parce que ses débats ont été ceux de la société cubaine d’aujourd’hui sur les énormes défis auxquels nous sommes confrontés, mais aussi parce qu’ils ont une nouvelle fois révélé l’impressionnante détermination de ce peuple à se battre, au moment où tout devient plus difficile.
Ni pessimisme, ni défaitisme, ni découragement. Ce que nous avons trouvé ici, ont été des exposés sobres, des critiques exprimées sur la base de l’engagement et, surtout, des propositions concrètes et des demandes de changer sans plus tarder tout ce qui doit être changé.
La sagesse et l’enthousiasme qui ont caractérisé pratiquement toutes les interventions de ces derniers jours ne me surprennent pas, c’est ce que j’ai constaté lors de mes tournées dans les provinces. C’est précisément là où la situation est la plus difficile, après de longues heures de coupure d’électricité, que l’on trouve toujours ce petit plus des Cubaines et des Cubains.
Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, que la Révolution cubaine est confrontée à son « moment le plus difficile », même si nous aurons toujours l’impression que rien ne peut être pire que ce à quoi nous sommes confrontés au moment où nous y sommes confrontés.
Je vais citer quelques épisodes de l’Histoire de Cuba : le Pacte de Zanjon après dix ans d’une guerre sanglante qui s’est terminée par la mort ou l’exil de ses dirigeants ; la chute au combat de Marti et Maceo ; l’intervention yankee qui nous a privés du droit d’entrer dans la ville héroïque et d’assister à la signature du Traité de Paris, car c’est là que deux empires ont négocié notre liberté ; la république néocoloniale avec son appendice menaçant, et la base militaire yankee où l’on torture et viole la dignité humaine.
Puis vint la dictature d’Antonio Machado avec ses fastes et sa misère, et l’assassinat de Julio Antonio Mella, et la Révolution qui partit en vrille, et Antonio Guiteras massacré à El Morrillo pour son action profondément anti-impérialiste. Et la corruption des gouvernements authentiques, et le coup d’État de Fulgencio Batista, et les assassinats de « nos enfants », que dénonçaient les mères cubaines, et les étudiants réprimés et le massacre des assaillants de la caserne Moncada, du Palais présidentiel, de [l’appartement du bâtiment] Goicuria…
C’est avec tout cet héritage d’héroïsme et de frustrations des luttes révolutionnaires que la Génération du Centenaire est entrée dans l’Histoire, avec son revers marquant la victoire lors de l’assaut de la caserne Moncada. Ils avaient déjà un programme, un idéal et la volonté de le mettre en œuvre jusqu’aux dernières conséquences. Et c’est ce qu’ils firent.
Lorsque l’on passe en revue toutes les périodes tout au long des 66 années de la Révolution au pouvoir, ce que nous trouvons, outre les victoires, ce sont des défis tiers-mondistes, des coups bas de l’ennemi, mais aussi des erreurs et des apprentissages propres, tous fruits de la volonté jamais abandonnée de conquérir et de maintenir la justice sociale comme aspiration suprême, dans un contexte mondial complètement défavorable, après la disparition de l’Union soviétique et du camp socialiste.
Si, malgré tout cela, la Révolution cubaine est toujours debout et lutte pour la prospérité possible, c’est grâce à son caractère authentique et véritable. Nous ne sommes pas un accident de l’Histoire. Nous sommes la conséquence logique d’une histoire de résistance et de rébellion contre les abus et l’injustice, qui a des raisons très profondes de croire en ses propres forces.
C’est pourquoi ceux qui se plaisent à comparer les époques pour faire les louanges de Cuba avant 1959, en publiant des photos d’hôtels particuliers et de dames et de messieurs élégants, tout en dissimulant celles des expulsions, du plan machette [harcèlement des paysans par les gardes ruraux], de la misère, des enfants infestés de parasites qui travaillaient alors qu’ils auraient dû aller à l’école, des prostituées et des mafias italo-américaines se partageant le butin des hôtels et des cabarets réservés aux Blancs dans un pays métissé.
Car la Révolution, qui prit finalement le pouvoir en 1959, fut lancée par un petit groupe de révolutionnaires, mais c’est tout un peuple qui l’a faite. Et ce peuple qui l’a faite l’a défendue et la défend encore aujourd’hui bec et ongles. Qu’il n’y ait aucun doute ! (Applaudissements).
Dans le cas contraire, on ne pourra jamais expliquer son existence en cette décennie incertaine du 21e siècle, où les dissidences à la pensée unique imposée par le capitalisme prédateur, sont réprimées par des bombes intelligentes, la destruction de nations entières ou des blocus économiques étouffants, comme celui que ce petit pays courageux subit depuis plus de 60 ans.
Il est profondément insultant pour la dignité humaine que ceux qui utilisent Internet dans des campagnes visant à dénigrer le peuple cubain ne réagissent pas avec la même indignation face aux crimes scandaleux commis par ceux qui bloquent le pays ; qu’ils évitent d’appeler par son nom le génocide israélien à Gaza et au Liban, et qu’ils ne protestent pas, ne se rebellent pas, et n’aient pas le courage de désigner les coupables de tant de xénophobie, de tant de guerres, de tant d’armes et de tant d’injustice, tout en rivalisant en termes d’actualité avec le tapage médiatique autour de multimillionnaires pédophiles et l’expulsion ou l’emprisonnement, sans preuves tangibles, de dizaines de milliers de travailleurs migrants et de leurs familles.
Ce que nous avons appris de la Révolution cubaine, c’est que les idéaux ne changent pas parce que les circonstances changent, que l’on n’abandonne pas la tranchée lorsque l’ennemi resserre son étau. Nous avons appris que ce n’est qu’en ayant des convictions claires en tant que principes qu’il est possible de livrer et de gagner des batailles. Et nous avons également appris que l’on sort de l’encerclement en combattant ! (Applaudissements).
Compañeras et compañeros,
Je ne m’étendrai pas sur les thèmes déjà abordés. La gravité de ces moments exige plus d’actions que de paroles, même si nous aurons toujours le devoir de les prononcer et surtout de les honorer devant le peuple qui nous a élus. Ce qui nous guide figure dans le concept de Révolution que Fidel nous a légué : « Ne jamais mentir ni violer de principes éthiques. »
Ces sessions de travail nous laissent une leçon importante. Cette Assemblée est celle du peuple cubain et tout ce qui y est discuté et approuvé doit être connecté aux sentiments, aux besoins et aux demandes de ce peuple. Mais n’oublions pas, en repensant à ces derniers jours, l’éthique révolutionnaire que Fidel nous a enseignée : le respect, et non la haine doit prédomine en nous après l’apprentissage, nous ne pouvons sous aucun prétexte ressembler à nos ennemis.
Par ailleurs, il ne serait ni réaliste ni honnête de nous engager à donner une réponse à tous ces besoins et à toutes ces demandes, toujours croissants, alors que le principal obstacle pour y parvenir est externe. Ce que nous pouvons et avons le devoir d’engager, c’est notre énergie, nos efforts, notre recherche inlassable de nouvelles voies et de nouvelles actions en vue de satisfaire ces demandes.
Du fait qu’écarter le principal obstacle est hors de notre portée, toutes les solutions dépendent entièrement de notre capacité à anticiper, à devancer les événements et à y faire face avec intelligence, effort et innovation. Mais, avant toute chose, avec la participation indispensable de notre peuple héroïque.
La toute nouvelle plateforme d’information et de services Soberania et la proposition de plusieurs députés visant à se mettre d’accord sur un consensus et à rendre transparentes les mesures du Programme de gouvernement visant à corriger les distorsions sont des atouts de la transformation numérique, qui doivent accélérer des processus encore trop lents au regard de la gravité des urgences.
L’économie cubaine fonctionne en étant soumise à de nombreux risques pour toute décision, lesquels découlent en grande partie de la traque féroce de l’ennemi. Nous ne pouvons pas en ajouter davantage avec nos propres insuffisances.
Nous partageons la conviction réitérée par le général d’armée Raul Castro Ruz que nous pouvons aller de l’avant et surmonter la situation actuelle par nos propres efforts et nos résultats, mais pour y parvenir, il faut davantage de discipline, d’organisation, de conscience et de constance.
Je pense que les rapports du Premier ministre et des ministres de l’Économie et de la Planification, des Finances et des Prix ont été suffisamment commentés et ont fait l’objet d’observations et de propositions qui devront être prises en compte très sérieusement.
Les résultats fiscaux analysés lors de cette Assemblée sont un exemple encourageant. Je ne m’attarderai pas sur les détails, mais je pense qu’il est bon de rappeler que nous avons clôturé l’année 2023 avec une augmentation de 35 % du déficit fiscal. Beaucoup se souviendront de l’inquiétude que cela a suscité et des prévisions pessimistes de ceux qui estimaient qu’il faudrait jusqu’à une décennie pour rétablir cet indicateur. Un an et demi plus tard, la nouvelle encourageante est que nous avons réussi à obtenir une réduction significative. Au cours des quatre premiers mois de cette année, nous avons même enregistré des résultats excédentaires et, à ce jour, le compte courant n’affiche aucun déficit, ce qui n’avait pas été atteint depuis plus de dix ans.
Comment cela a-t-il été possible ? La formule principale : discipline et exigence dans la lutte contre la fraude fiscale, dans le recouvrement des impôts et des amendes. Le travail n’est pas encore parfait, il s’agit d’un secteur qui exige un grand travail de sensibilisation et de contrôle, jusqu’à ce que nous gagnions en culture fiscale.
Ce résultat, très important pour l’économie, a un impact social considérable : il va nous permettre de redistribuer ces revenus vers les secteurs les plus vulnérables, comme le sont actuellement nos retraités. C’est ce qui nous a permis d’augmenter leurs pensions à un niveau qui, sans être suffisant, améliore leur situation.
La devise principale de la politique fiscale est et demeurera de prendre en charge ceux qui, dans la société, souffrent le plus de la situation difficile du pays sous le joug du plan d’étranglement prévu dans le mémorandum présidentiel de M. Trump.
Portés par la conviction que « oui, c’est possible », nous devons nous tourner vers d’autres secteurs essentiels au développement, tels que l’augmentation des recettes en devises, dans un contexte très hostile où le gouvernement des États-Unis renforce son siège pour empêcher chaque jour davantage l’entrée d’un seul centime dans le pays.
Nous ne pouvons pas rester impassibles, et encore moins nous sentir vaincus. Nous devons nous concentrer sur toutes les capacités d’exportation, qui passent inévitablement par une augmentation de la production de tous les produits possibles, afin d’atteindre une quantité et une qualité suffisantes qui nous permettront alors de nous imposer face au siège et à la concurrence mondiale.
Cela dépend de nous, et uniquement de nous, d’être suffisamment efficients, même dans les circonstances difficiles pour agir, alors que nous avons les mains liées par le blocus que certains prétendent occulter. C’est un défi complexe mais pas impossible.
Je reviens ici sur ce que nous avons constaté lors de chaque visite que nous effectuons, semaine après semaine, dans les municipalités du pays : comment certains, dans les mêmes conditions de pénurie, parviennent-ils à surmonter les difficultés et à obtenir des résultats ?
Une réponse irréfutable à cette question, que nous nous posons constamment, réside dans le potentiel d’encadrement et la valeur des collectifs qui obtiennent des résultats.
La mentalité importatrice qui nous a rongés depuis des années, outre le fait de créer chez nous une dépendance, dont les effets négatifs se font davantage sentir en période de crise, freine nos capacités et nos potentialités internes et facilite les actions de traque contre Cuba.
Nous ne pouvons pas dire que nous renoncerons aux importations, elles seront toujours nécessaires à un certain niveau, mais il est urgent de changer la matrice et de travailler sur la base de consommer davantage ce que nous produisons en interne que ce que nous importons.
Nous ne pouvons pas espérer que ces processus de production, que nous devons dynamiser de toute urgence, proviennent uniquement des grandes structures ou entreprises.
Une façon de contribuer au développement municipal, est de miser sur le renforcement des systèmes de production locaux. Défendons une fois pour toutes le fait que les municipalités occupent enfin la place centrale qu’elles doivent tenir dans le développement national.
Chers députés,
Nous sommes confrontés à un monde dans lequel la principale puissance militaire et économique tente d’imposer une approche hégémonique et néolibérale.
Au cours de ce semestre, nous avons consolidé nos relations extérieures, qui se renforcent au milieu des pressions constantes exercées par des secteurs animés d’une haine extrême envers Cuba, et vise à promouvoir un isolement économique et politique qu’ils ne parviendront jamais à obtenir.
Cuba reste cette référence en matière de dignité et de souveraineté nationale que de nombreux gouvernements et peuples du monde regardent avec admiration.

Nous avons atteint un niveau supérieur dans nos relations stratégiques avec la Chine, le Vietnam, la Russie et d’autres pays amis qui participent de manière croissante et mutuellement bénéfique aux plans de développement économique et social.
Nous adressons notre soutien permanent à la Révolution bolivarienne, à la Révolution sandiniste et à l’éternelle nation sœur du Mexique et à son peuple.
Nous avons poursuivi le dialogue respectueux et les relations de coopération avec les pays membres de l’Union européenne, sur la base large et le cadre juridique offerts par l’Accord de dialogue politique et de coopération entre Cuba et ce bloc de pays.
Cuba maintiendra sa solidarité et sa coopération avec les nations sœurs d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes qui continuent de dénoncer le blocus et les certifications arbitraires, malgré les multiples pressions dont elles sont l’objet.
Lors des événements importants auxquels nous avons participé cette année, tels que la CELAC, les sommets de l’Union économique eurasienne et des BRICS, la compréhension, la sensibilité et la volonté d’intégrer Cuba à ces mécanismes internationaux et de la soutenir ont été confirmées.
Nous avons observé dans les réactions du peuple de nombreuses attentes favorables quant au renforcement de ces échanges et à leurs résultats. Même si consolider l’intégration à ces mécanismes prend du temps, elle représente de nouvelles opportunités prometteuses.
Pour cela, nous devons tous travailler, à tous les niveaux, avec un sens élevé d’appartenance, de responsabilité et sans cette bureaucratie persistante que nous rencontrons encore et qui, bien souvent, entrave et frustre d’importants projets.
Toute stratégie visant à aller de l’avant doit tenir compte du fait que la nouvelle doctrine étasunienne, qui cherche à imposer la paix par la force, constitue une menace latente pour la paix véritable à l’échelle mondiale, ce qui, dans le cas particulier de Cuba, représente un scénario très dangereux.
Personne n’est à l’abri lorsque l’empire le plus puissant de l’Histoire enfreint toutes les règles des relations internationales pour imposer sa volonté hégémonique à des pays qu’il prétend soumettre, y compris, comme nous l’avons vu, ses propres alliés traditionnels.
Dans notre cas, la volonté de nous soumettre, bien plus ancienne que la Révolution, s’est intensifiée ces dernières années, et très récemment, l’administration républicaine actuelle s’est chargée de l’affirmer, officiellement et publiquement, dans un mémorandum présidentiel de Sécurité nationale.
Les principales mesures contenues dans ce mémorandum sont en réalité appliquées depuis le premier mandat de Donald Trump et visent à fermer toutes les voies d’accès au financement indispensable au fonctionnement normal de l’économie.
Ce siège brutal, combiné à l’inclusion inacceptable de Cuba sur la liste des soi-disant pays parrains du terrorisme, renforce la politique de blocus à des niveaux sans précédent et provoque un impact multiplié des mesures coercitives sur l’économie et, par extension, sur le niveau de vie de la population cubaine. Nous ne pouvons ni cacher ni ignorer cet effet, et encore moins son objectif destructeur.
La combinaison de la faible disponibilité de recettes en devises, comme nous l’avons déjà mentionné, de la forte dépendance vis-à-vis des importations et des effets transversaux causés par l’instabilité du système électrique national provoquent un ralentissement ou une paralysie significative de l’activité économique, ce qui nous impose un déficit dans l’offre de biens et de services à la population et une contraction des exportations.
En conséquence, la capacité d’importation des denrées du panier alimentaire de base et des combustibles nécessaires à la production d’électricité et au fonctionnement de l’économie se voit limitée. La faible disponibilité de médicaments, la diminution des services de transport, de collecte des déchets solides et d’approvisionnement en eau, entre autres, constituent le sombre panorama auquel notre peuple est confronté chaque jour.
Pour surmonter cette situation, nous avons été contraints d’accepter la dollarisation partielle de l’économie, ce qui, d’une certaine manière, favorise sans aucun doute ceux qui possèdent certaines ressources en capital ou reçoivent de l’argent de l’étranger, ce qui se traduit par une augmentation non souhaitée des écarts qui marquent les inégalités sociales.
Dans ce contexte, nous devons renforcer l’efficacité de la fonction sociale redistributive de l’État par des politiques publiques et fiscales qui, sans entraver les solutions, évitent la concentration de la richesse entre quelques mains, ce qui accroît les inégalités et la pauvreté. Accorder également la plus grande attention à l’inflation qui, bien qu’elle continue de ralentir légèrement, reste très élevée, limitant le pouvoir d’achat des salaires des travailleurs et les faibles revenus des pensionnés et des retraités.
Il est urgent de réorganiser les relations entre le secteur d’État et le secteur privé afin de corriger les distorsions, les mauvaises pratiques et les tendances négatives qui s’écartent des principes de la construction socialiste. Renforcer l’éthique au sein des entreprises afin d’éviter les pots-de-vin, le favoritisme et la corruption.
C’est précisément dans ce contexte que nous travaillons à la mise en œuvre et au soutien du Programme de gouvernement visant à éliminer les distorsions et à relancer l’économie, dont le compañero Marrero a présenté l’application, les résultats et les projections.
Il est indispensable de le faire connaître, depuis ses fondements jusqu’à ses actions, afin qu’il soit véritablement soutenu par la participation et le contrôle populaire.
Le prestigieux scientifique et membre de notre Conseil d’État, Yury Valdés Balbin, a exposé ici de manière très graphique l’importance de la participation du peuple au contrôle et à tous les processus qui ont un impact sur son bien-être, toujours dans une perspective libre de tout formalisme, qui soit réellement connectée aux intérêts des participants.
Il est nécessaire d’articuler et de promouvoir dans les espaces municipaux et communautaires les formes participatives permettant de satisfaire les besoins des citoyens. Et la gestion municipale doit être fondée sur la prévention et l’évitement des problèmes dans la communauté, en laissant derrière soi la tolérance et les justifications, et en concevant un contrôle populaire véritable et efficace, exercé sur le respect des politiques publiques approuvées et leur mise en œuvre effective.
Un autre front décisif de la souveraineté nationale est la bataille dans l’écosystème numérique. En témoignent les opérations constantes de discrédit contre le pays, les réseaux d’influenceurs, les médias et les algorithmes qui amplifient les discours négatifs, les armes numériques telles que les bots et les faux comptes qui saturent cet espace de récits déformés. Cela est également confirmé par l’utilisation de techniques émotionnelles qui tentent d’éroder la crédibilité des dirigeants, des institutions et des médias publics.
En cela, nous devons également être capables de défendre la vérité avec éthique, décence, ingéniosité, optimisme, confiance et énergie ; passer à l’offensive idéologique ; rechercher des alliances internationales qui nous permettent de briser le blocus médiatique ; promouvoir des solutions technologiques souveraines et, de plus en plus, construire un cyberespace d’émancipation articulé .
Compañeras et compañeros,
Au cours de la session qui s’achève aujourd’hui, quatre lois ont été adoptées, toutes dans une perspective de genre, qui renforceront l’ordre institutionnel du pays et joueront un rôle déterminant dans le secteur économique et social de la nation.
La loi sur le Système sportif cubain établit et réglemente les domaines, les objectifs, les principes, les composantes, l’organisation et le fonctionnement de ce système, favorisant son développement intégral dans le contexte des défis actuels.
La loi sur le Régime général des contraventions et des sanctions administratives apporte des modifications qui rendent son contenu plus conforme aux principes constitutionnels et aux dispositions législatives récemment adoptées en matière d’administration publique afin de garantir l’application et le respect de la légalité.
La loi sur l’État civil permet de mettre en place un registre civil unique pour l’ensemble du pays, qui permettra un traitement plus rapide et plus efficace des affaires de la population, en intégrant l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Toutes ces normes sont importantes, mais l’une d’entre elles, à mon avis, se distingue particulièrement et nous révèle toute la beauté de l’importance de notre travail en tant que législateurs : je veux parler du Code de l’enfance, de l’adolescence et de la jeunesse. En l’adoptant, nous légiférons sur les droits les plus sacrés de notre société, en fonction de l’avenir qui marche déjà à nos côtés.
Le Code est un guide et un outil. Quiconque a à voir avec l’éducation des enfants, des adolescents et des jeunes Cubains doivent s’imprégner de l’esprit et de la lettre de cette loi afin que l’avenir que ceux-ci symbolisent trouve son projet de vie dans la nation, et que ce projet soit préservé des terribles fléaux de notre époque, tels que la drogue et la violence.
Ce Code est une fierté pour Cuba, comme le fut et le demeure le Code des familles, dans un monde de plus en plus hostile et agressif. C’est aussi un hommage à Vilma, qui a consacré sa vie aux enfants, aux adolescents et aux jeunes Cubains, et qui nous a ouvert la voie avec sa vision toujours humaniste, féministe et, surtout, révolutionnaire (Applaudissements).
Rien de ce dont nous avons rêvé et de ce que nous faisons n’aurait de sens sans notre plus grand trésor : les nouvelles générations. Ou pour le dire avec des mots plus personnels : nos enfants et nos petits-enfants. Leur bonheur et le monde meilleur possible que nous souhaitons leur léguer sont ce que le Code cherche à promouvoir. Merci à ceux qui ont rendu cela possible en si peu de temps ! (Applaudissements)
Par ailleurs, la réforme constitutionnelle approuvée est un fait légitime et juste, elle répond aux réalités actuelles du pays et est fidèle à notre histoire, de telle sorte que la Constitution favorisera la possibilité d’un choix plus large de candidats et candidates pouvant être élus à la présidence de la République. En somme, nous défendons l’avenir de la nation en approuvant cette réforme constitutionnelle (Applaudissements).
Compatriotes,
Aujourd’hui, à quelques heures seulement d’une nouvelle commémoration de ce moment clé de l’histoire que fut le 26 juillet 1953, il convient de rappeler les paroles de Fidel lors du 4e Congrès du Parti en 1991, l’année qui allait s’achever avec la disparition de l’URSS et du camp socialiste.
Face à l’incertitude provocante que ce scénario représentait pour Cuba, le Commandant en chef a répondu ainsi : « À ceux qui diraient que notre lutte n’aurait aucune perspective dans la situation actuelle et face à la catastrophe qui s’est produite, il faut leur répondre de manière catégorique : la seule chose qui n’aurait jamais de perspective, c’est la perte de la Patrie, de la Révolution et du socialisme. C’est comme si on nous avait dit que nous n’avions aucune perspective après l’attaque de la Moncada… ».
Son optimisme légendaire se résume dans cette phrase et dans les solutions qu’il a toujours vues, non pas à l’extérieur, mais au sein du peuple, avec son immense potentiel d’intelligence, qui est l’une des grandes ressources dont nous disposons. Conscient de la validité absolue de ces idées, je répète aujourd’hui ce que Fidel nous a dit alors : « Il y a des possibilités, c’est ce qui est important, il y a des possibilités, mais les possibilités sont pour les peuples qui luttent, les peuples fermes, les peuples tenaces, les peuples qui se battent ; les possibilités existent pour un peuple comme le nôtre » (Applaudissements).
C’est le peuple cubain, que vous représentez, qui a éclairé les jours à venir et qui l’a fait avec des critiques justes et des propositions encourageantes, depuis les magnifiques sessions de cette Assemblée qui nous laisse des leçons, des apprentissages, des déchirements, mais surtout une inspiration extraordinaire pour entreprendre le combat décisif d’aujourd’hui : nous préparer à surmonter les obstacles de la guerre économique que nous livre le plus grand empire de l’Histoire avec son infâme mémorandum et son plan visant à étouffer notre indépendance sacrée et notre souveraineté.
Le 26 juillet à Ciego de Avila, dont nous félicitons le peuple travailleur, nous célébrerons la conviction que Oui, c’est possible ! L’histoire le dit et le présent le confirme ! (Applaudissements).
Au nom du Parti et du gouvernement, j’adresse ces félicitations et mes remerciements les plus sincères à tout le peuple cubain (Applaudissements). Pour sa résistance face à tant de difficultés. Pour son inépuisable créativité. Pour ne jamais se rendre quand tout manque, parfois même la communication indispensable que nous avons le devoir de lui fournir.
Dans moins d’un mois, nous célébrerons le début de l’année du centenaire de Fidel, qui aura lieu en août 2026. Le meilleur hommage au génie politique et militaire, à l’éducateur, au scientifique, au leader des causes justes à Cuba et dans le monde, c’est l’œuvre du peuple cubain ! (Applaudissements).
Merci, Cuba ! La beauté de ce moment difficile réside dans le fait de savoir que nous appartenons à un peuple invincible.
La capitulation n’a jamais été une option. L’indépendance ou la mort, oui ! La Patrie ou la mort, oui ! Le socialisme ou la mort, oui ! La capitulation, jamais ! (Applaudissements).
C’est ce qu’avait confirmé de sa voix puissante le commandant Juan Almeida sous une pluie de balles à Alegria de Pio :
Ici, personne ne se rend… !
La Patrie ou la mort !
Nous vaincrons !
(Ovation).
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