
Par Gustavo Veiga
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar Infos
Rodrigo Paz, le nom inattendu qui a fait l’irruption au second tour ou Jorge Tuto Quiroga, le plus extrémiste des candidats conservateurs, sera le futur président de la Bolivie, le 19 octobre. Le vote nul demandé par Evo Morales c’est effondré à 20%.
Depuis La Paz
La Bolivie se dirige vers un nouveau cycle politique, avec le MAS comme expression de la gauche en retraite et deux variantes de droite qui ont atteint le second tour. Les sondages étaient justes et ils avaient tort à parts égales. Ils n’avaient pas prédit que Rodrigo Paz, ancien maire de Tarija et fils de l’ancien Président Jaime Paz Zamora, accèderait au second tour. Encore moins qu’il gagnerait le premier tour avec une certaine avance sur Jorge Tuto Quiroga, situé à l’extrême droite. Ils prévoyaient que deux candidats réfractaires au Mouvement dirigé par Evo Morales, qui l’ont combattu en tant qu’ennemi à vaincre, atteindraient le jour décisif. L’un des deux sera le nouveau président le 19 octobre et dirigera le pays pendant les 5 prochaines années. Une nation de contrastes, avec deux régions antagonistes, liste de Santa Cruz, conservateur, une région de grandes propriétés terriennes et l’ouest des Andes, le centre administratif du département où se trouve cette capitale. C’est précisément ici que le gagnant a fait une différence notable. On pourrait dire que Paz a balayé La Paz. Il a obtenu 46,9% des voix selon les décomptes non officiels contre le 16% et quelques de Quiroga et Samuel Doria Medina, ce qui était l’autre surprise parce qu’ils les donnaient dedans et qu’ils ont été troisièmes, loin derrière.
Paz, dont le triomphe a étonné, marque ce changement d’époque en apparaissant comme un candidat secret. Un ancien administrateur de la ville où il a perdu ce dimanche curieusement enveloppé dans des allégations de corruption. Les analystes boliviens sont d’accord pour dire que le nombre de ses électeurs a-t-elle tellement grimpé grâce au rôle joué par son partenaire, l’ancien policier Edman Lara qui, jusqu’à récemment, était un personnage des réseaux sociaux sur lesquels il se vantait d’avoir précédemment accusé ses camarades de corruption.
L’homme qui sort renforcé de ce premier tour et avec les meilleures chances d’arriver à la Grande Maison du Peuple, siège du Gouvernement, est connu. Il est né à Saint-Jacques de Compostelle pendant l’exil de son père, président de la Bolivie entre 1989 et 1993, fondateur du MIR (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire) et est devenu social-démocrate avec les années. Son fils a 57 ans, il a vécu dans plusieurs pays et a un diplôme en économie et de relations internationales.
Lara, le policier qui a fait campagne sur Tik Tok, a été renvoyé de sa force en 2024 et sans droit à la réintégration dans une sentence émise pour « fautes graves envers l’institution. » Il l’a intégrée pendant 15 ans et est devenu célèbre en Bolivie pour avoir dénoncé des supérieurs dans les affaires de corruption. Il s’est présenté aux médias quelques heures après sa victoire en chemise de l’équipe bolivienne et a dit « Nous sommes en grande finale », au milieu d’invocations de Dieu.
Le duo a concouru avec l’insigne du Parti démocrate chrétien et a laissé à la deuxième place Quiroga, ancien président de la Bolivie et avant vice-président du dictateur Hugo Banzer, président de fait pendant deux périodes, en plein développement du Plan Condor. Quand il s’est recyclé en démocratie, il est revenu en tant que chef de l’État, mais élu, entre 1997 et 2001. Tuto a hérité de son poste.
Une explication essentielle, le décompte des voix n’étant pas encore terminé mais donnant une tendance irréversible, est que Paz a récupéré une grande partie de l’électorat qui votait traditionnellement pour le MAS. Il avait déclaré dans une interview que le nouveau projet de masisme s’intitulait Andronico Rodriguez comme s’il essayait de recueillir des voix dans ce segment affaibli du camp populaire représenté par le jeune sénateur et jusqu’à très récemment très proche d’Evo. Paz a gagné à El Alto, une ville très peuplée et ouvrière, très proche de cette capitale.
Une autre lecture on peut faire, bien qu’avec le vote officiel déjà défini dans les prochains jours, est qu’il y a eu une punition et pas seulement pour la gauche. Aussi pour l’ancienne politique de droite discréditée représentée par Doria Medina, un homme d’affaires milliardaire qui flirtait avec la dictature qui a pris le pouvoir en 2019 et qui avait même programmé un duo finalement rejetée avec l’ancienne présidente de fait Jeanine Áñez aujourd’hui en prison. Quiroga a également été atteint par les esquilles parce qu’il n’a pas été premier et que maintenant, il voit ses chances d’arriver à la présidence réduites. Il devra péché des voix de l’Alliance Unité de Doria Medina, qui représentait environ 20 % des voix à la fin du premier tour. Bien que ce dernier candidat ait déjà annoncé qu’il soutenait Paz, selon l’agence EFE.
La troisième question qui entre dans l’analyse post-électorale est ce qui est arrivé au vote nul soutenu par l’ancien président Morales. Il était proche de 20% et ce pourcentage ajouté à celui d’Antrononico Rodriguez aurait eu de fortes chances au ballotage avec Quiroga et aurait même pu le dépasser. Ce qui prouve que la stratégie d’Evo n’était pas suffisante pour ce moment où son mouvement était décimé. Tous les chiffres ont donnés jusqu’à deux heures après la clôture des élections n’étaient pas officiels parce que la page du Tribunal électoral suprême s’était effondrée. Son président a déclaré que les chiffres qui ont émergé des urnes que les médias ont donnés n’étaient pas contraignants, mais il leur a donné du crédit, malgré tout.
Ainsi, le TSE lui-même a validée fait que Paz s’était imposé avec 32,1%, que Quiroga avec 26,9 % l’accompagnerait au ballotage, que Doria Medina a obtenu 20%, le vote nul et le vote blanc ont également obtenu 20 %, Rodriguez 8,1 %, l’ancien officier de l’armée Manfred Reyes 6,6 %, Eduardo Del Castillo, du MAS officiel représentant le président Luis Arce, 3,1 %, Jhonny Fernandez, un populiste de droite, 1,6 % et Pavel Alarcon 1,4 %.
Les meilleurs chiffres donnés par le Système des résultats électoraux préliminaires (SIREPRE) ont également déterminé à minuit, 78,28 % des bulletins valides (4 926 414) avaient été dépouillés et que le vote nul promu par Morales atteignait 19,29 % (1 208 6009). Sur la liste de 7 5 767 207 citoyens en mesure de voter, 6 292 964 ce sont rendus aux urnes dans un pays de 12 410 000 d’habitants.
La paix a été l’unité de mesure du triomphe d’un candidat inattendu. Avec la grande différence faite par l’ancien maire de Tarija né en Espagne, ses 1 587 823 voix, il arrivera renforcée au second tour, bien que la différence d’environ cinq points dans toute autre circonstance électorale ne serait pas déterminante. Il est clair que la Bolivie a choisi la sortie par la droite et la fin du cycle du MAS. Bien que cela ne signifie pas la fin de la base du mouvement, aujourd’hui frappé par ce résultat, mais en alerte concernant ce qui peut arriver à l’État plurinational qu’il a été si difficile de mettre en place.
Source en espagnol :
Source en français :
https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/08/bolivie-deux-candidats-de-droite-au-second-tour.html
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