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En grève à partir de ce 2 septembre à l’appel de la FNME-CGT, les agents du secteur de l’énergie dénoncent leur grille salariale – dont trois échelons sous le SMIC – et la hausse des factures pour les entreprises et les ménages.
Par Marie TOULGOAT.
Le grand coup d’envoi de la rentrée sociale sera cette année donné par les énergéticiens. À partir de ce mardi 2 septembre, les agents d’EDF, d’Engie, d’Enedis et de toutes les industries électriques et gazières sont appelés à la grève et à la mobilisation par la FNME-CGT. Plus de 180 lieux de mobilisation et piquets de grève ont été décomptés par la fédération syndicale, annonçant un mouvement suivi sur tout le territoire.
Si la mobilisation s’inscrit dans un large mouvement de riposte contre le projet de rigueur orchestré par Emmanuel Macron et François Bayrou, c’est pour leurs rémunérations que les énergéticiens entendent se mobiliser. « Nos grilles salariales conventionnelles commencent 9 % en dessous du SMIC. Les employeurs sont obligés de raboter les bas de la grille pour verser des rémunérations supérieures au salaire minimum », expose Stéphane Avonture, délégué syndical d’Engie Thermique France.
Celui-ci dénonce une « échelle sciée par le bas » faussant le bon déroulement des carrières. La FNME-CGT demande également une revalorisation du montant des primes d’astreinte, versées aux travailleurs mobilisés en dehors des heures de travail, toujours calculées selon l’échelon 1, pourtant inférieur au SMIC.
La grève pourrait être reconduite dans la durée
Parmi les revendications des grévistes figure également le rétablissement de prix justes de l’énergie. « À chaque fois que nous réclamons des hausses des salaires, on nous oppose l’impact que cela pourrait avoir sur les factures. Or, nos analyses ont montré que la masse salariale ne compte pour rien dans le prix que les consommateurs payent, au contraire de ce que représentent l’impact du marché de l’énergie et les taxes », assure Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT.
Ce premier août en effet, la TVA appliquée sur l’ensemble des factures d’électricité et de gaz – abonnement et consommation comprise – a été rehaussée à 20 % contre 5,5 % auparavant. Un non-sens pour les salariés du secteur, qui entendent critiquer cette mesure injuste au cours de leurs mobilisations.
La CGT soutient également une proposition de loi déposée par le groupe communiste au Sénat, prévoyant le rétablissement de la taxe à son plus bas niveau. « Le pouvoir d’achat des Français et des petites entreprises est durablement entaché par les factures d’énergie. 13 millions de personnes aujourd’hui vivent en situation de précarité énergétique. Nous espérons que notre mobilisation permettra de peser dans le sens du pouvoir d’achat », poursuit Fabrice Coudour.
Pour le moment annoncé jusqu’au 4 septembre, la grève pourrait être reconduite dans la durée si les employeurs des industries électriques et gazières faisaient la sourde oreille à la colère exprimée sur les piquets de grève. Voire continuer le 10 septembre, date du mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux d’un mécontentement largement partagé face à la rigueur austéritaire du gouvernement Bayrou. « Nous ne voulons pas nous approprier la colère citoyenne mais nous créerons les conditions pour que les salariés de l’énergie puissent participer à cette journée », précise le secrétaire général de la FNME-CGT.
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