«Il faut qu’on élève nos voix» : une foule disparate de plus de 20 000 personnes manifeste à Rennes (OF.fr-18/09/25-18h46)

La manifestation à Rennes a rassemblé plus de 20 000 manifestants. Les forces de l’ordre avaient prévu une journée sous haute tension. | MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE

Manifestation du 18 septembre. De jeunes manifestants, en tête de cortège, des salariés et des retraités, à leur suite, ont constitué le cortège du 18 septembre, qui a défilé dans le centre-ville de Rennes (Ille-et-Vilaine). Des affrontements avec les forces de l’ordre ont ponctué la mobilisation.

Par Angélique CLERET & Ewen BAZIN-Photos: Marc OLLIVIER & Elsa RANCEL.

ls étaient « déter », avaient-ils prévenu, en début de manifestation. Entendre : déterminés. À exprimer leur colère. Et aussi, à en découdre. Les jeunes manifestants, présents en tête de cortège, l’ont décidé ainsi : « La rue est à nous. » Lycéens rennais, étudiants aux Universités de Rennes et Rennes 2 (Ille-et-Vilaine), ils ont formé le noyau dur d’un groupe organisé pour conduire le cortège, devant celles et ceux ayant répondu à l’appel de l’Intersyndicale.

L’affrontement avec les forces de l’ordre était pressenti depuis plusieurs jours, dans les assemblées générales ou sur les ronds-points occupés par les membres du mouvement « Bloquons tout ». Parti de l’esplanade du Général-de-Gaulle, aux environs de 13 h 30, le défilé de manifestants est stoppé une première fois sur les quais, après qu’un manifestant a jeté un projectile. Une pierre, selon toute vraisemblance. « Les forces de l’ordre ont chargé et ça a tout bloqué. On fait quoi, maintenant ? », s’interroge un membre de la CGT. « Ne courez pas ! Ralentissez ! », haranguent les manifestants les plus rompus aux défilés.

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Quelques affrontements ont eu lieu entre manifestants et la police sur le parcours. | MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE

Dégradations et tirs de bombes lacrymogènes

Boulevard de la Tour-d’Auvergne, quelques radicaux brisent des supports publicitaires et dégradent les vitrines de commerces. Les forces de l’ordre tirent plusieurs bombes lacrymogènes, en réponse à des jets de projectiles et mortiers d’artifice. À la gare ferroviaire, des échauffourées ponctuent encore le défilé. Gaz lacrymogène, à nouveau. Plusieurs accès sont temporairement fermés, sans que le trafic ne soit pour autant perturbé. En fin de journée, la préfecture d’Ille-et-Vilaine avance le chiffre de vingt-et-une interpellations et trois gardes à vue, dont les motifs ne sont pas connus à ce stade. Trois policiers ont également été légèrement blessés par des jets de projectiles.

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Les syndicats étaient mobilisés en nombre, contre les mesures d’austérité du projet de budget 2026. | MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE

« Défendre l’avenir de nos jeunes »

Dans la foule, les pancartes sont nombreuses, qui appellent à la démission du président de la République, mais aussi à davantage d’humanité et à moins de « peur » et d’ « aveuglement ». « Il faut qu’on élève nos voix, affirme une étudiante. Les lois de Macron et l’absence de réaction sur la situation en Palestine, ça ne va pas. » Une amie, lycéenne à Chateaubriand, ajoute : « Et puis la succession de Premiers ministres, ça n’a aucun sens. » Un autre étudiant estime qu’il est « de plus en plus difficile de vivre dans La France d’Emmanuel Macron. Malgré les défaites aux élections, il continue d’appliquer un programme massivement rejeté. »

Leurs aînés partagent le propos : « Nous sommes là pour défendre l’avenir de nos jeunes, appuient une salariée de La Poste et son conjoint, ex-artisan. Et parce que la situation est de plus en plus compliquée, entre baisse du pouvoir d’achat et allongement de l’âge du départ à la retraite. »

Dans le cortège syndical, à Rennes, ce 18 septembre 2025. | ELSA RANCEL / OUEST-FRANCE

« Massifier la grève partout »

La participation est plus forte que celle du 10 septembre. Établie par la préfecture à 11 500 manifestants, aux environs de 15 h, elle passe à plus de 20 000, selon les organisations syndicales, en fin de parcours. Un nombre qui correspond au comptage effectué par Ouest-France.

Fabrice Lerestif, pour Force ouvrière, se satisfait d’une « unité syndicale, public-privé, des générations ». Mathieu Cocq, pour la CGT 35, considère que « l’enjeu reste d’étendre et de massifier la grève partout, pour gagner contre le budget austéritaire ». De nouvelles actions sont prévues ces prochains jours, notamment l’occupation des ronds-points qui se poursuit vendredi 19 septembre.

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Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/il-faut-quon-eleve-nos-voix-une-foule-disparate-de-plus-de-20-000-personnes-manifeste-a-rennes-5dc6885a-949f-11f0-8aaf-26b4770f0f96

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