
Une centaine d’étudiants s’étaient donné rendez-vous devant l’université de Paris Cité le 18 septembre au matin, pour participer aux mobilisations nationales à l’appel de l’intersyndicale. Budgets réduits, privatisation… ils souhaitent obtenir de meilleurs moyens pour étudier. Reportage.
Par Elie POLSELLI et Marie MOULINE.
Sur le petit stand installé devant l’entrée de l’université Paris-VII, les étudiants servent du café, des crêpes et des beignets… Un petit déjeuner offert aux jeunes rassemblés devant le campus des Grands Moulins, dans le 13e arrondissement de Paris. Ce jeudi 18 septembre, ils sont une centaine à répondre à l’appel de l’intersyndicale et des organisations de jeunesse.
Les actions ont été décidées en assemblée générale les jours précédents. « On a réuni 150 personnes mardi pour préparer le 18 », explique Tom, en reprise d’études en sociologie. Pancartes et drapeaux en main, ils ont en tête l’assèchement des financements de la faculté.
Les finances de l’université en berne
Étudiant en géographie, Louis pense que les universités vont encore devoir se serrer la ceinture. « On est là contre les coupes budgétaires, parce qu’on se souvient de ce qui s’est passé avec le budget précédent », confie-t-il. En 2025, la recherche et l’enseignement supérieur avaient déjà été amputés de 630 millions d’euros.
Parmi ces restrictions, celles qui « vont brider la recherche » ont fait défiler Camille, étudiant de 19 ans en maths et physique, qui souhaite continuer dans cette voie : « Pourtant, c’est important géopolitiquement de déposer des brevets. »
C’est également l’état des porte-monnaie des étudiants qui inquiètent Tom. Membre du collectif le Poing levé, il explique être toujours dans l’attente de sa bourse du Crous, dont il dépend grandement. Comme lui, d’après l’administration, ils sont près de 100 000 étudiants à avoir fait leur rentrée sans recevoir cette aide financière.
Lutter contre la privatisation de l’enseignement
Les étudiants dénoncent aussi la privatisation à marche forcée de l’université publique. « Fac ouverte aux enfants d’ouvriers ! Fac fermée aux intérêts privés ! » scande un groupe pour convaincre d’autres étudiants de rejoindre le cortège. « Il y a un vote qui doit se tenir au conseil d’administration de la fac en novembre. Ils veulent que Paris-I devienne ce qu’ils appellent un « grand établissement », comme Sciences-Po, peste Tom. Ça va mener à la privatisation de l’université et à l’augmentation des frais d’inscription. »
D’autres mesures l’inquiètent, comme celle de « mettre les étudiants directement sur le marché du travail, avec de moins en moins de temps d’études ». « De plus en plus de masters sont en alternance », abonde sa camarade Domi. Dans un petit groupe un peu plus loin, Louis pointe « les partenariats de la fac avec le secteur privé ».
Inscrire le mouvement dans la durée
Ils sont nombreux à vouloir que cette mobilisation s’inscrive dans la durée. « Je suis plus favorable aujourd’hui à bloquer des points stratégiques. Je ne suis pas contre les grandes marches, mais ça ne fonctionne plus trop », pense Louis. « Il y a eu une mobilisation massive le 10, partie de la base. Il faut poursuivre le mouvement en dehors des ordres des syndicats », rebondit Hamza, étudiant en géographie à Tolbiac.
Avant de reconnaître la force de l’intersyndicale : « Il y aura plus de travailleurs et un plus grand potentiel de blocage. » « Il faut pérenniser le mouvement, martèle Camille. On n’a rien obtenu après le 10. Ce n’est pas en une seule action que ça marchera. »
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