
Luttes sociales
Le 18 septembre, La force de la lutte : il faut faire mordre la poussière au trio Macron-Lecornu-Martin et à tous ceux qui veulent continuer la politique d’austérité.
Le succès de la mobilisation sociale est indéniable et nos correspondants rapportent que les manifestations ont dans de nombreux cas atteint celui de la lutte pour les retraites.quelques exemples : 120.000 à Marseille, 22.000 à Caen, 10.000 à Nice, 5.000 à Clermont Ferrand, 2.000 à Morlaix, 2.500 à Nevers, Nantes 25.000, 7.500 à Saint Nazaire où Les Chantiers navals et le terminal méthanier, Yara étaient en grève., 1.200 à Ancenis, 500 à Clisson, 500 au Gavre, 800 à Châteaubriant, plus de 100.000 à Paris, 40.000 à Toulouse, 20.000 à Lyon, 35.000 à Bordeaux, 10.000 à Montpellier, 5.000 à Perpignan, 15.000 à Grenoble, 700 à Laon, 1500 à Saint-Quentin, 250 à Soissons, 150 à Chauny, 200 à Tergnier et à Hirson, soient 3000, deux fois plus que le 10.
Au delà des chiffres, nous observons de nombreuses initiatives d’actions et de blocages. Des grèves importantes ont eu lieu dans les transports et en particulier en Île-de-France, à la SNCF, dans l’éducation nationale, la fonction publique et aussi dans le secteur privé, comme la Chimie, qui était par ailleurs bien représenté dans les manifestations et tout particulièrement les secteurs déjà en lutte.
Il est possible d’affirmer que la sourde colère qui monte chez les salariés a trouvé, après l’initiative réussie du 10 septembre « bloquons tout » un moyen de s’exprimer avec force le 18 septembre.
Notons aussi, que les slogans ont, sur le plan politique, monté d’un cran avec une fréquence significative d’appels à la démission de Macron rendu justement responsable de la situation dégradée que vivent les salariés. De même, le patronat n’a pas été épargné avec : » de l’argent il y en a dans les caisses du patronat » qui est la réponse de classe aux exigences capitalistes de toujours plus exploiter les travailleurs et de piller les ressources de l’État pour engraisser le capital.
Au bilan provisoire de cette journée de lutte, des centaines de milliers de salariés ont signifié au patronat et au pouvoir que rien ne pourrait se faire sans leur accord et qu’il est temps de répondre à leurs revendications de salaires, d’emploi et de conditions de travail et de vie.
Pour avancer dans ce sens, il faut faire mordre la poussière au trio Macron-Lecornu-Martin, ne rie attendre des conciliabules de couloirs et des manœuvres visant à faire passer le budget d’austérité. Faire morde la poussière cela signifie amplifier le sucès du 18 septembre par la lutte tout de suite, par la mise à l’ordre du jour d’une grève d’ampleur dans la durée pour taper aux portefeuilles des capitalistes.
C’est la voie de lutte du Parti Révolutionnaire Communistes.
Justice de classe et capitalisme ordinaire: Valéo à Mondeville, 1.000 euros d’astreinte par heure contre chaque salarié sur le piquet de grève !
Le 11 septembre, au quatrième jour du piquet de grève devant leur usine ce jeudi, les salariés de Valéo à Mondeville font désormais face à une lourde menace financière suite à une ordonnance du tribunal administratif de Caen. Depuis ce lundi 8 septembre, l’entrée de l’usine Valéo de Mondeville était bloquée par des salariés en grève. Un mouvement pour réclamer une prime dans le cadre de la vente du site à des investisseurs chinois. « Un membre du groupe Valéo était venu nous voir hier, on avait l’impression d’un signe d’ouverture. Mais ce matin, c’est la douche froide », affirme ce jeudi Denis Bréant, élu CGT au CSE de Valéo. Un huissier s’est en effet présenté dans la matinée pour lire aux salariés l’ordonnance du Tribunal administratif de Caen, saisi par la direction de Valéo.
« Nous sommes 33 salariés visés par cette ordonnance, on est sous astreinte de 1 .000 euros par heure de blocage. Et c’est à effet immédiat ! », explique le représentant syndical, en précisant que des huissiers seront présents 24 heures sur 24 pour constater qui participe au piquet de grève.
Cette menace va-t-elle inciter les salariés à lever le camp ? « À titre personnel, j’ai déjà mis 1 .000 euros dans la tirelire Valeo et on est 33 comme cela ! Donc 1 .000 euros par heure, ce n’est pas rien. On doit être responsable, nous les organisations syndicales. Je pense qu’il faudrait peut-être continuer la lutte. Mais pour autant, on n’a pas le droit d’envoyer les salariés dans le mur ! « , explique Denis Bréant. L’entrée de Valéo a été libérée à la mi-journée, ouvrant le passage à trois camions. Des négociations ont aussi débuté dans l’après-midi.
FNIC-CGT1 : rassemblement le 18 septembre à 10h00 devant le siège de sanofi à Maisons-Alfort
Le 18 septembre, comme le 10 septembre 2025, sont des dates pour renforcer notre lutte contre le capitalisme et et ses effets mortifères sur nos vies. Le capitalisme exige toujours plus : plus d’heures de travail, plus de productivité, mais pour nous, toujours moins de salaire, toujours moins de droits. Politiquement, cela se traduit par l’austérité. Une austérité imposée aux travailleurs, aux retraités, aux privés d’emploi, mais aussi à nos étudiants. Mais une austérité qui ne touche pas les riches et les actionnaires !
Nombreux sont les drapeaux de la Palestine flottant ce 18 septembre en soutien aux Palestiniens et contre le génocide israélien à Gaza.
Dans les manifestations et mobilisations, la classe ouvrière n’est pas restée silencieuse face aux atrocités commises par l’État israélien, blocage d’entreprises livrant des armes à Israël. Intensifions cette solidarité cette semaine avec des manifestations, rassemblements et événements et à descendre dans les rues.
Les Patrons mènent la lutte… pour leur intérêts de classe : pas touche aux profits !
Le Medef qui représente les intérêts patronaux se démène pour expliquer que les entreprises doivent continuer à être aidées, estimant que les 211 milliards, en réalité 271 mis en lumière dans un rapport sénatorial sont un dû ! Le môt d’ordre c’est : pas touche aux profits capitalistes. Devant la pression qui monte pour exiger de faire payer, au moins en partie, le capital, le Medef montre ses griffes et ne rechignera pas à manifester : Un aveu que la lutte des classe existe. C’est ce que Patrick Martin, le président du Medef, déclare urbi et orbi en affirmant que les entreprises françaises, déjà fortement mises à contribution, prises dans une compétition internationale féroce, ne peuvent pas payer plus de taxes : « Si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale », prévient-il même dans une interview au journal le Parisien.
Michelin envoie à l’étranger des machines achetées avec l’argent public
Des machines payées par de l’argent public à destination d’une usine française… qui finissent sur d’autres sites européens. C’est la découverte qu’ont faite les syndicats du groupe Michelin, l’un des grands bénéficiaires des aides de l’Etat aux entreprises.
Le groupe Michelin a perçu en 2024 plus de 140 millions d’euros. La même année, il a engrangé 1,9 milliard d’euros de bénéfices, ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer la fermeture de deux sites de production en France. A Cholet et à Vannes, c’est plus de 1.200 emplois qui sont supprimés. Michelin, c’est une multinationale qui ferme des usines tout en bénéficiant de la générosité de l’Etat. Cela provoque la colère des salariés. Ils accusent le groupe de délocalisations déguisées, une partie de la production de Cholet étant transférée en Italie et en Pologne.
Le CICE, Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi est avantage fiscal lancé par François Hollande en 2012 (transformé depuis 2019 en allègement de charges). Il est censé favoriser la production sur le territoire français, et donc le maintien et la création d’emplois. Sous forme d’aide automatique, il permet aux entreprises de déduire de leur impôt 6% de chaque salaire inférieur à 2.800 euros. Cela fait économiser à Michelin 135 millions d’euros entre 2013 et 2018. Et pourtant, depuis 2012, le groupe a supprimé plus de 4.600 emplois en France. Avant Cholet et Vannes, il y a eu les fermetures des sites de Joué-lès-Tours, Clermont-Ferrand, La Roche-sur-Yon…
A quoi a servi l’argent du CICE ?
Voici ce que révèle l’émission Complément d’enquête : « En 2016, le groupe Michelin a perçu 17 millions d’euros au titre du CICE. Une partie de cette somme (4,3 millions d’euros) est allouée à l’usine de La Roche-sur-Yon, pour la moderniser, dans l’objectif d’augmenter sa production de pneus destinés aux poids lourds. Grâce à cet argent public, le groupe fait l’acquisition de six nouvelles machines, le site est même agrandi pour les accueillir. Mais en février 2018, changement de programme : la direction de Michelin gèle l’opération. Un an plus tard, la fermeture de l’usine est annoncée après un demi-siècle d’existence. Quant à ces machines financées aux deux tiers par de l’argent public, où sont-elles passées ?
« Complément d’enquête » a rencontré un ancien salarié du groupe qui a son idée sur la question. Pour Laurent Paillat, ouvrier pendant quinze ans à l’usine de La Roche-sur-Yon, « il n’y a plus en France d’usines poids lourds, donc elles sont sûrement parties à l’étranger », sur les sites où Michelin a transféré sa production.
« Il n’y a pas de raison qu’ils [le groupe Michelin] aient des avantages sur les impôts pour payer des machines et pour les envoyer à l’étranger. C’est l’argent des Français. »
Laurent Paillat, ancien ouvrier Michelin, dans « Complément d’enquête »
Où se trouvent aujourd’hui ces machines ? Dans un premier temps, le porte-parole du groupe Michelin « ne sait pas répondre à cette question ». D’après les informations de « Complément d’enquête », elles ont été transférées ailleurs en Europe. En Espagne, Italie et Pologne, finira effectivement par confirmer l’entreprise dans une réponse par mail, quelques semaines plus tard.
Dès lors, Michelin ne devrait-il pas rembourser l’argent public perçu pour l’achat de ces machines ? Devant une commission d’enquête du Sénat, le président du groupe Michelin, Florent Menegaux reconnaît : « Si le CICE n’a pas servi aux machines qui sont restées en France, il ne serait pas anormal qu’on les rembourse. »
C’est ce que réclame le rapport de la commission sénatoriale sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises datant de juillet 2025. Il préconise aussi que les entreprises qui délocalisent reversent les aides perçues dans les deux années précédentes. »
Grève à la médiathèque A. Rimbaud à Anthony (92)
A la faveur du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout », 5 des 6 employés de la médiathèque Arthur Rimbaud (médiathèque de quartier de la ville d’Antony dans le 92) se sont mis en grève et ont entraîné la fermeture de l’établissement pour toute la journée. Cette forte adhésion à la grève traduit un mécontentement envers la politique du gouvernement mais aussi un ras le bol face à la nette dégradation des conditions de travail au sein des médiathèques de la ville depuis le gel des embauches et plusieurs autres mesures d’économie de la part de la mairie d’Antony.
Les malades ne sont pas des coupables à pénaliser : la preuve par Renault Trucks :
En quête d’économies afin de réduire le déficit public, le gouvernement n’exclut pas d’amputer les remboursements des Affections de Longue Durée et s’en prend aux arrêts de travail. Dépassements d’honoraires, les franchises médicales viennent de doubler, augmentation des cotisations des complémentaires santés, médicaments déremboursés, coût de la prise en charge de l’autonomie, frais de déplacement liés aux déserts médicaux,… Macron a brisé le code du travail, dégradé les conditions de travail, les CHSCT n’existent plus, des services médicaux des entreprises sont également des déserts: 7 médecins du travail pour 100.000 habitants et baisseront encore de 7% d’ici à 2030…
Les conséquences sont dramatiques pour les salariés. Ainsi chez Renault Trucks les comptes de la mutuelle sont dans le rouge ces trois dernières années. Cette dégradation est due aux décès, aux incapacités, aux invalidités. Une recrudescence chez les salariés âgés entre 30 et 40 ans souffrent d’importantes pathologies nécessitant des arrêts de travail de 3 mois à plusieurs années.
Les dividendes ne cessent de battent des records au prix de la santé des salariés. Le gouvernement veut faire payer les salariés en travaillant plus, ajouter des jours de carences, supprimé la 5eme semaine, « libérer » le temps de travail… La colère des salariés est légitime elle est le reflet de ce quotidien de plus en plus difficile, de cet allongement du travail jusqu’à 64 ans, tout cela contribue à renforcer les inégalités de santé dans notre pays.
Mercredi 17 septembre, les syndicats et les salariés de CPF d’Itancourt, dans l’Aisne, ont bloqué l’accès à l’usine de céréales pour petit-déjeuner
Les travailleurs de CPF sont en grève depuis hier pour exiger un engagement écrit du repreneur et de Nestlé, tout s’est fait oralement.
L’usine, qui emploie 232 personnes, produit des céréales pour le petit-déjeuner. Elle sera cédé prochainement à un investisseur allemand. Mais les salariés n’ont aucune vision sur le futur qui les attend. Sans réponse de leurs interrogations, une salariée partage sa peur : « c’est un PSE déguisé« . Une autre abonde, « aujourd’hui, les garanties sont où ? On n’a rien. » Pour symboliser leur mécontentement, ils ont alimenté un brasier. L’un de ceux qui l’alimentent raconte. « On nous fait tourner en bourrique. Aujourd’hui, on est là pour sauver nos acquis.«
Avec les syndicats, ils veulent des réponses claires concernant leur avenir. Ces derniers redoutent une réduction des effectifs. Pierre Gérard, délégué syndical CGT, rapporte : « les salariés ne sont pas contre le fait d’être repris. On est tous alignés là-dessus. Maintenant, l’objectif de cette journée, c’est de remettre la direction autour d’une table de négociations. On a demandé, à ce qu’un accord social soit négocié. Et la direction nous a donné un non-recevoir […] ECCO group s’engagerait à des garanties sociales, mais sans le formaliser dans le marbre. On demande que la direction mette un accord tripartite.«
Aisne : Les travailleurs de Sonoco (Métal), dernière boîte métallurgique de Laon, sont en grève depuis vendredi
Ils sont en grève à cause d’une fermeture programmée. La manif intersyndicale à Laon est allée jusqu’à leur usine malgré la mauvaise volonté de la CFDT. Des soucis aussi avec eux à Saint-Quentin, ils ont protesté dans la manif parce qu’ils n’étaient pas d’accord pour laisser les lycéens et étudiants en tête.
Dossiers
Publication de la contribution annuelle CGT2 au Bilan de la Direction Générale du Travail relatif à l’évolution des conditions de travail en 2024
Chaque année, la CGT publie une contribution au : « Bilan de la direction générale du travail » : » Chaque année, et au-delà des constats, la CGT s’interroge sur l’évolution positive ou non de la santé des travailleuses et des travailleurs. Chaque année nos analyses restent réservées, de nombreuses situations critiquables réapparaissent. Cette contribution va faire le tour de ces situations, des réalités constatées. »
Le premier constat, c’est que la « sinistralité » est sous-évaluée et implique une meilleure observation de la réalité dans les entreprises.
Dans son document, la CGT : « La CGT conteste les chiffres de la sinistralité. Ils doivent avoir une approche portant sur la réalité des situations dans les entreprises tout secteur confondu. La sous-déclaration des Accidents du Travail (AT) et la sous-reconnaissance des Maladies Professionnelles (MP) doivent être prises en considération. La CNAM doit revoir ses statistiques et approfondir ses analyses dans ce sens.«
Le document qui critique l’approche gouvernementale et patronale des AT et MP conclue : » Les travailleuses et les travailleurs sont les principaux experts de leur travail mais leurs aspirations passent sous les radars des décideurs. La suppression des CHSCT a amplifié la crise en mettant sous le tapis une majeure partie des problèmes d’organisation de travail. Cette dégradation du travail entraîne une dégradation des rapports sociaux dans et hors du travail.
La prévention primaire des risques organisationnels et psycho-sociaux est avant tout un enjeu démocratique. Les travailleuses et les travailleurs souffrent de ne pouvoir intervenir dans les décisions qui concernent leur travail. Les consultations se limitent à la mise en œuvre des décisions. C’est une véritable crise des dialogues : le dialogue professionnel comme le dialogue social. Il est nécessaire de reposer la question de la qualité du travail en redonnant la parole à celles et ceux qui le font. Il est indispensable de créer une institution de représentation des personnels qui porte pleinement les enjeux de santé et de sécurité au travail, en s’inspirant de l’expérience et des acquis des anciens CHSCT.
Ce sont des enjeux forts qui doivent être la colonne vertébrale du future plan santé au travail. »
HARAGA3 : L’exil des jeunes Algériens : symptôme d’un modèle économique à bout de souffle
Un article d’Alger républicain (15 septembre)
L’actualité récente a rapporté qu’un groupe de sept adolescents algériens, dont le plus jeune n’a que 14 ans, est parvenu à rejoindre les côtes espagnoles après avoir quitté clandestinement de port de Tamentfoust (La Pérouse) à bord d’un bateau de plaisance. Cet épisode a été largement relayé dans les médias et sur les réseaux sociaux, tantôt présenté comme une « aventure spectaculaire », tantôt réduit à un acte de « délinquance juvénile ». Pourtant, une lecture attentive de cet événement révèle une réalité bien plus profonde : celle d’une société en crise, incapable d’offrir un avenir à sa jeunesse, dans un contexte mondial profondément inégalitaire.
Ce type de départ n’est ni un fait isolé, ni une simple erreur de parcours. Il est le reflet d’un déséquilibre structurel : une jeunesse nombreuse, une offre d’emploi insuffisante, une économie dépendante, et un horizon qui se rétrécit. Dans un pays comme l’Algérie, où plus de la moitié de la population à moins de trente ans, de nombreux jeunes se retrouvent exclus d’un système économique qui ne parvient pas à les intégrer. L’absence de perspectives les pousse à envisager la fuite comme unique échappatoire.
Le départ de ces mineurs vers l’Europe ne relève donc pas d’un désir d’aventure, mais d’un besoin vital : échapper à une vie sans avenir. Ils fuient l’ennui, la précarité, l’invisibilité. Leur exil est un acte de rupture, un cri silencieux contre une société qui semble leur tourner le dos.
Dans ce contexte, il est aussi essentiel de regarder au-delà des frontières nationales. L’économie algérienne est insérée dans un système mondial où les rapports sont marqués par des inégalités profondes. En tant que pays fournisseur de matières premières, l’Algérie reste largement dépendante de ses ressources naturelles et des marchés extérieurs. Cette dépendance freine le développement d’une économie productive et diversifiée. Les investissements restent concentrés dans des secteurs peu porteurs pour la jeunesse, tandis que les secteurs-clés comme l’industrie ou l’agriculture sont négligés. Une partie des élites économiques tire profit de cette situation. Vivant de rentes et de relations avec de grands groupes étrangers, elles investissent peu dans le développement national et encore moins dans l’avenir des jeunes générations. Cette dynamique nourrit un sentiment d’abandon et de déclassement chez les jeunes, poussés à chercher ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas chez eux : un travail, une reconnaissance, une dignité.
Mais une fois arrivés en Europe, ces jeunes sont souvent confrontés à une autre réalité brutale : celle d’un continent qui, tout en profitant des ressources du Sud, ferme ses frontières à ceux qui tentent de s’y installer. La Méditerranée, espace de circulation millénaire, est devenue une frontière militarisée, un espace de tri et parfois de mort. Les migrants y sont souvent traités non comme des êtres humains en quête de vie, mais comme des problèmes à gérer. Cette réalité invite à poser des questions de fond :
Pourquoi autant de jeunes ressentent-ils le besoin de partir ?
Pourquoi les structures économiques locales échouent-elles à leur offrir un avenir ? Comment repenser le modèle de développement pour qu’il soit plus inclusif et porteur d’espoir ?
Ce que révèlent ces départs, c’est l’urgence de repenser un modèle économique et social capable de redonner sens et dignité à une jeunesse sacrifiée. Il ne s’agit pas simplement de retenir les jeunes chez eux, mais de créer les conditions pour qu’ils puissent y construire leur avenir. Un avenir fondé sur la justice sociale, l’investissement productif, l’accès au travail et à l’éducation, et la participation réelle à la vie publique et politique.
Les sept adolescents harragas ne sont pas une anomalie : ils sont le visage d’une génération en quête de sens. Leur traversée ne doit pas être réduite à un simple fait divers, mais comprise comme un signal fort, un appel à repenser notre manière d’organiser nos sociétés et nos économies.
Une agence de notation baisse la note de la France
L’agence de notation Fitch a baissé la notation de la dette souveraine de la France (titre de dettes comme les obligations ou bons du Trésor) de AA- à A+. Cette décision s’explique par l’instabilité politique persistante et les « incertitudes budgétaires qui contrarient l’assainissement des comptes publics dégradés ».
En conséquence, l’État et les administrations publiques devraient se voir imposer des taux d’intérêt supérieurs pour les prochains emprunts et par suite, le service de la dette devrait gonfler et… dégrader les comptes publics.
Il faut dire que les discours alarmistes des ministres n’ont fait que renforcer la conviction des analystes de l’agence de notation au sujet d’une France qui ne tourne pas rond et mérite bien une petite tape sur les doigts. Car le changement de notation est de faible ampleur.
Il y a une part de comédie dans ces annonces des agences de notation : leurs vues économiques s’inscrivent dans une grande orthodoxie capitaliste dont ils sont en quelque sorte les grands prêtres. Finalement, elles justifient du haut de leur expertise (contestable, elles n’ont pas vu venir la crise de 2008) les politiques économiques d’austérité… envers le monde du travail.
Monde : Solidarité internationaliste
La FSM organise du 15 au 22 septembre une semaine de solidarité mondiale avec la Palestine
Le génocide en cours des Palestiniens à Gaza et le nettoyage ethnique continu perpétré par l’État sioniste meurtrier d’Israël, l’utilisation de la faim comme arme de guerre, l’expansion de ses activités terroristes en Cisjordanie par des meurtres, des arrestations et des déplacements de Palestiniens de leur terre historique, sont des actes qui suscitent l’aversion de l’opinion publique mondiale et qui sont en contradiction flagrante avec toute notion d’humanité et de respect de la vie humaine.
Néanmoins, l’agression meurtrière d’Israël non seulement continue sans relâche, mais elle s’intensifie, provoquant les sentiments de l’opinion publique mondiale, qui observe avec indignation la brutalité et le cynisme avec lesquels l’État israélien sioniste et meurtrier agit.
La décision du gouvernement israélien d’intensifier les opérations militaires visant à occuper complètement toute la bande de Gaza constitue un crime de plus à ajouter à la longue liste de crimes contre l’humanité et de violations du droit international commis depuis des décennies contre le peuple palestinien.
Au cours des deux dernières années, plus de 65 000 Palestiniens ont été tués et plus de 150 000 ont été blessés, la grande majorité étant des civils, des enfants, des femmes, des médecins et des personnels de santé, des journalistes et des travailleurs humanitaires, y compris du personnel de l’ONU.
Malgré la protestation et le rejet catégorique du peuple palestinien et de tous les gouvernements arabes, le plan de Trump visant à déraciner de force la population de Gaza afin de construire une « Riviera du Moyen-Orient » sur les maisons et les corps des Palestiniens revient de façon provocatrice sur la table.
Il est clair que le cynisme et la provocation de l’État israélien sont maintenus et alimentés par la tolérance et le soutien inconditionnel des États-Unis et de leurs alliés de l’UE et de l’OTAN, qui, malgré les tentatives récentes de certains d’entre eux de prendre leurs distances avec le comportement inhumain et meurtrier d’Israël, ne peuvent être pardonnés pour avoir constamment soutenu l’agression et l’expansionnisme de l’État israélien par tous les moyens possibles.
Tenant compte du fait que la concentration des troupes israéliennes en vue de la nouvelle offensive pour occuper Gaza a commencé et qu’un nouveau bain de sang d’innocents est essentiellement annoncé, la Fédération Syndicale Mondiale, sur la base des principes de solidarité et d’internationalisme, a décidé de déclarer une semaine mondiale de solidarité avec le peuple palestinien, du 15 au 22 septembre 2025.
La classe ouvrière ne restera pas silencieuse face aux atrocités commises par l’État israélien
Notre message est limpide : le peuple héroïque de Palestine n’est pas seul dans sa lutte.
Les affiliés et amis de la FSM continueront à se battre en première ligne pour renforcer et développer la solidarité avec le peuple héroïque de Palestine par des manifestations et mobilisations, en bloquant les livraisons d’armes à Israël, en participant aux actions de boycott, en prenant part aux mobilisations d’aide humanitaire, et en occupant les places et les rues par des démonstrations. Nous sommes fiers que les drapeaux de la Palestine flottent aux côtés de ceux de la FSM depuis le tout début.
Notre lutte ne prendra pas fin tant que le peuple palestinien ne sera pas libre et ne vivra pas en paix. C’est pourquoi nous appelons tous les affiliés et amis de la FSM, les travailleurs du monde entier, à intensifier leur solidarité cette semaine avec des manifestations, rassemblements et événements, et à descendre dans les rues et sur les places du monde entier, en envoyant un message clair et puissant de solidarité et de soutien au peuple héroïque de Palestine, exigeant :
- La fin immédiate de l’action militaire d’Israël à Gaza, et le retour de l’armée israélienne à ses bases.
- La fin des attaques et des actes terroristes de l’armée israélienne et des colons en Cisjordanie.
- L’arrêt du blocus meurtrier de Gaza et la promotion d’une aide humanitaire sans entrave sous la responsabilité des organisations internationales.
Marchons tous ensemble encore une fois, à travers le monde entier, à ce moment critique pour le peuple palestinien, sous le slogan :
- NON AU GÉNOCIDE ET AU NETTOYAGE ETHNIQUE
- LIBERTÉ POUR LA PALESTINE
Espagne : 100.000 manifestants contre le génocide sioniste à Gaza
Selon l’agence de presse palestinienne Safa, le 9 septembre, douze villes espagnoles, Madrid en tête, ont connu des manifestations massives en soutien à la Palestine et contre le génocide israélien à Gaza. À Madrid, les manifestants se sont rassemblés place Sol, où ils ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire « Stop au génocide », scandant des slogans tels que « Libérez la Palestine » et « Israël meurtrier ».
Les participants ont exigé la fin du commerce d’armes avec Israël et la suspension de toute forme de relations avec ce pays. Ils ont également exprimé leur soutien à la flottille « Serment mondial » en direction de Gaza. Lors de discours prononcés lors de manifestations dans plusieurs villes espagnoles, la coïncidence de la rentrée scolaire en Espagne et dans plusieurs pays européens avec la poursuite des massacres d’enfants à Gaza et la privation de leur avenir a été soulignée, appelant la communauté internationale à agir de toute urgence.
Outre Madrid, des manifestations ont eu lieu à Alicante, Barcelone, Cadix, Cordoue, Logroño, Murcie, Pampelune, Séville, Valence, Valladolid et Saragosse en solidarité avec la Palestine et pour protester contre le génocide.
Lors de la dernière étape du tour cycliste d’Espagne les manifestants ont empêché la tenue de l’étape. 56 kilomètres à peine de l’arrivée à Madrid (Espagne) dimanche 14 septembre, le Tour d’Espagne cycliste, a été stoppée par des manifestants propalestiniens. Pas de podium officiel pour le vainqueur danois Jonas Vingegaard. Comme le titre l’hebdomadaire le Nouvel Observateur : » Cette Vuelta, c’est la Palestine qui la gagne ».
1 https://fnic-cgt.com/wp-content/uploads/2025/09/18-SEPTEMBRE-2025-SANOFI-MAISONS-ALFORT-1.pdf
2 https://analyses-propositions.cgt.fr/contribution-cgt-bilan-des-conditions-de-travail-2024
3 https://fr.wikipedia.org/wiki/Harrag#Le_voyage_des_harraga
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