
Sans dévoiler de détail, le président du Medef réannonce ce mardi 23 septembre son grand rendez-vous revendicatif contre « la Zucmania » et l’augmentation des impôts et taxes sur les entreprises comme sur les très fortunés.
Par Stéphane GUERARD.
Patrick Martin, champion du teasing. Pour la troisième fois en trois semaines, le président du Medef a annoncé ce mardi 23 septembre que son syndicat du grand patronat allait organiser un « énorme meeting » pour peser sur les choix budgétaires.
« Nous organiserons, toutes organisations patronales confondues, un énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d’être », a affirmé le patron des patrons lors de l’évènement BIG organisé par la banque publique d’investissement Bpifrance.
« Actionnaires assoiffés de dividendes »
En position plus que défensive sur la taxe Zucman popularisant une plus forte imposition des ultra-riches, comme sur les 211 milliards d’euros d’aides publiques versées en 2023 aux grandes entreprises, Patrick Martin revendique pour cette sorte de « Grands patrons Pride » une « contribution essentielle au bien public », alors que « circulent frénétiquement avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises ».
« On voudrait signifier que (les entreprises) ne sont que des actionnaires assoiffés de dividendes et indifférents à l’intérêt général », reprend-il. « Une contre-vérité que nous ne devons pas laisser s’installer », assure-t-il, assénant : « Moi, je ne sais pas danser la Zucmania, et je n’ai pas l’intention de m’y adonner. »
Ceci étant dit, à quoi pourrait ressembler un grand raout de patrons mécontents ? Peut-être à cette manifestation pastiche de riches, organisée en marge de la journée de mobilisation intersyndicale du 18 septembre à Saintes (Charente-Maritime). Scandant « Cac40, Cac40, ouais, ouais », ou « A qui, à qui, à qui ? Aux riches, aux riches aux riches », un « collectif des amis d’Emmanuel Macron » souhaitait « la bienvenue à Lecornu » devant des manifestants aux chasubles syndicales hilares.
Ou plus sûrement à un grand retour en arrière. Au 14 décembre 1982 précisément, quand le Conseil national du patronat français (CNPF), ancêtre du Medef, réunissait 25 000 patrons au centre des expositions de Villepinte, contre les nationalisations et les grandes réformes sociales de la gauche au pouvoir depuis 10 mai 1981, telles l’instauration des 39 heures de travail par semaine ou la cinquième semaine de congés payés. À moins que cet « énorme meeting » ne soit qu’une redite de la dernière REF, rassemblement des entreprises de France organisée fin août dans le cours Philippe Chatrier de Roland Garros.
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