SNCF : Emmanuel Macron propose Jean Castex pour remplacer Jean-Pierre Farandou (CA.net-26/09/25)

À la tête de la SNCF, Jean Castex hérite d’un groupe ferroviaire en bonne santé économique. Malgré la concurrence, la SNCF a fait le plein de voyageurs sur ses grandes lignes cet été. © Eliot Blondet/ABACAPRESS.COM

Le chef de l’État a choisi l’actuel président de la RATP, Jean Castex, pour prendre la tête du groupe ferroviaire public SNCF. L’ex Premier ministre arrive dans un groupe vertueux sur le plan financier mais en proie à de fortes tensions sociales liées à l’ouverture à la concurrence.

Par Naïm SAKHI.

C’était un secret de polichinelle. Ce vendredi 26 septembre, l’Élysée a confirmé qu’Emmanuel Macron proposait Jean Castex pour prendre les rênes de la SNCF. Un choix qui doit être approuvé par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et son homologue du Sénat, Gérard Larcher « afin que la commission intéressée de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues » par la Constitution, précise la présidence.

Côté syndical, « la CGT cheminots prend acte de cette nomination, qui arrive dans un contexte d’austérité imposé à l’ensemble des salariés et singulièrement aux cheminots », réagit auprès de l’Humanité Romain Pitelet, secrétaire général adjoint de la fédération.

Sauf retournement de situation, Jean Castex, 60 ans, succédera à Jean-Pierre Farandou comme PDG de la SNCF. L’ex Premier ministre dirigeait jusque-là la RATP depuis novembre 2022, et a dû gérer le délicat dossier d’ouverture à la concurrence des lignes de bus de la régie, dont les derniers lots, au centre de Paris, doivent être attribués dans le courant de la semaine du 29 septembre.

À la tête de la SNCF, Jean Castex hérite d’un groupe ferroviaire en bonne santé économique. Malgré la concurrence, la SNCF a fait le plein de voyageurs sur ses grandes lignes cet été. Preuve d’un engouement certain des Français pour le ferroviaire, le groupe a transporté plus de 25 millions de passagers dans l’Hexagone en juillet et août, soit une hausse du trafic de 2,4 %, par rapport à l’été 2024. Plus encore, le groupe a dégagé 950 millions d’euros au premier semestre 2025, quand ses concurrents européens, comme la Deutsch Bahn, affichent de grandes difficultés.

La SNCF forcée de maximisée ses bénéfices pour investir dans les réseaux

Avant de partir, Jean-Pierre Farandou, 68 ans, atteint par la limite d’âge pour diriger une entreprise publique, avait obtenu du ministre démissionnaire, Philippe Tabarot, un futur projet de loi qui « fixera dans le marbre de la loi l’objectif de 1,5 milliard d’euro supplémentaire » dans la régénération du réseau ferroviaire « à compter de 2028 ». En effet, lors de la conférence de financement, Ambition France Transports, Jean-Pierre Farandou avait pesé pour lever le tabou autour des besoins de financement du rail, obtenant qu’une partie des bénéfices des autoroutes financent les transports durables, à compter de 2032-2036, à hauteur de 2,5 milliards d’euros par an.

S’agissant de l’ouverture à la concurrence, le futur ex-numéro 1 de la SNCF avait fait le choix de recourir aux appels d’offres de TER via des filiales privées et dédiées, suivant une recommandation de la cour des comptes et non la législation en vigueurs. Par ailleurs, pour pallier au désengagement de l’État, les bénéfices de la SNCF voyageurs ont largement été mis à contribution pour l’investissement dans le réseau, au travers du fond de concours, entraînant une tarification fluctuante pour les usagers et un nivellement par le bas des conditions de travail des cheminots.

« Les syndicats de l’entreprise (CGT, Unsa, Sud, CFDT) ont adressé une plateforme revendicative à Jean-Pierre Farandou le 24 septembre, pour dénoncer l’ouverture à la concurrence, travailler à la relance du fret ferroviaire et augmenter les rémunérations, insiste Romain Pitelet. Elle est désormais dans les mains de Jean Castex. »

Enfin, courant 2024, Jean-Pierre Farandou s’était attiré les foudres de l’exécutif en négociant un accord d’entreprise consacré aux cessations progressives d’activité en fin de carrière. L’accord, reprenant en grande partie les propositions de la CGT cheminots, avait été validé par l’ensemble des organisations syndicales. Il permet aux agents de l’entreprise publique de partir dans de meilleures conditions que celles fixées par la réforme des retraites. La CGT cheminots fait savoir qu’elle réclame une rencontre, en compagnie de l’ensemble des organisations syndicales du groupe, avec Jean Castex.

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/cgt-cheminots/sncf-emmanuel-macron-propose-jean-castex-pour-remplacer-jean-pierre-farandou

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