
La structure interministérielle chargée du service national universel (SNU) a été supprimée il y a quelques jours. Depuis sa création, Emmanuel Macron rêvait de le rendre obligatoire, mais la mobilisation n’a jamais permis qu’il l’impose.
Par Jacques Langlois
En avril 2023, la caravane de promotion de l’embrigadement de la jeunesse faisait étape à Nantes. À peine installée, vers 9 heures, environ 200 manifestants – lycéens, étudiants, syndiqués – encerclent le « village du SNU ». Moins d’une heure de slogans contre Macron et contre la militarisation a suffi pour rassembler plus de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur, transformant la neuvième étape de la caravane en un échec cuisant.
Les étapes suivantes avaient été, elles aussi, perturbées par une jeunesse décidée à refuser la militarisation que veut lui imposer le gouvernement.
150 lycées bloqués le 18 septembre
En mars dernier, Macron avait promis une « grande refonte » du SNU. Puis, lors de son discours belliciste de juillet, il affirmait vouloir « répondre à l’envie de la jeunesse » en lui offrant « un cadre pour servir ». Après l’annonce du budget de guerre imposé par Macron et Bayrou, les mobilisations des 10 et 18 septembre ont constitué une réponse directe de la jeunesse face à ces mesures d’austérité et de militarisation.
Jeudi dernier (18 septembre), devant plus de 150 lycées, les élèves, déterminés à s’opposer à la politique de Macron, ont bloqué leurs établissements. Comme l’indique le tract des lycéens du lycée Rosa-Parks à Saint-Denis (93) : « Suppression de Parcoursup », « Démission de Macron », « Nous refusons d’être une génération sacrifiée ».
Ce mouvement de blocage survient dans un contexte où la journée défense et citoyenneté (JDC) a été transformée en une sorte de service militaire d’une journée (ration militaire, initiation au tir et à la stratégie…). C’est dans cette atmosphère tendue que les lycéens, les 10 et 18 septembre, ont multiplié les blocages.
Cette mobilisation massive avec plus d’une grosse centaine de lycées bloqués à travers le pays, dont neuf à Nantes, une dizaine en région parisienne, ainsi que trois débrayages et deux blocages à Mulhouse, dépasse par endroits le pic de participation atteint lors des mobilisations contre la réforme des retraites en 2023 et contre Parcoursup.
Les lycéens refusent l’avenir que Macron leur promet : ni SNU, ni Parcoursup. L’État a bien compris le message en supprimant le SNU, mais il évoque désormais la création d’un « service militaire volontaire ». Qu’Emmanuel Macron le sache : quelle qu’en soit la forme, la jeunesse ne veut pas se préparer à la guerre. C’est pour ça qu’elle sera au rendez-vous le 5 octobre, au Dôme de Paris, pour le meeting international contre la guerre.
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/
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