L’Union pour la Reconstruction Communiste (URC) suit de près les événements qui se déroulent au Maroc, avec la multiplication des manifestations populaires et de la jeunesse, dont l’événement déclencheur a été la situation dramatique du système de santé après la mort à la fin de l’été de 8 femmes enceintes à l’hôpital d’Agadir, tandis que le gouvernement dépense sans compter en infrastructures ciblées dans l’optique notamment de l’accueil de la coupe du monde de foot de 2030.
Cette révolte reflète plus fondamentalement la profondeur de la crise que traverse ce pays. Cette crise découle de politiques publiques antisociales qui ont non seulement entraîné un effondrement du pouvoir d’achat, la détérioration des services publics et la hausse du chômage, perpétué l’exclusion et la marginalisation, sapé les fondements de la justice sociale et de la répartition équitable des richesses, et creusé les disparités sociales et territoriales. La rue est ainsi devenue le seul lieu d’expression du mécontentement légitime des citoyens. Elle a également mis en évidence l’absence de véritable volonté politique d’instaurer la démocratie et de renforcer la participation populaire, et mis en lumière les failles de la relation entre l’État et la société.
Les institutions élues, censées exprimer la volonté des citoyens et traduire leurs attentes, ont été vidées de leur contenu démocratique et sont devenues de simples outils formels de promotion de choix économiques et sociaux qui servent les intérêts du capital rentier et monopolistique au détriment de l’écrasante majorité de la population.
Il faut rappeler, enfin, que des manifestations en soutien à Gaza pour dénoncer le génocide ont eu lieu régulièrement, dans un contexte politique de normalisation des relations entre le Maroc et l’entité israélienne. Un positionnement du pouvoir marocain qui n’est pas appréciée par la population, et qui vient cristalliser le mécontentement général.
En conséquence :
- L’URC affirme sa solidarité avec les revendications sociales justes et légitimes exprimées par les jeunes lors de leurs manifestations, notamment l’amélioration des services de santé publique, la qualité de l’éducation publique et l’accès à l’emploi, entre autres.
- L’URC condamne toute forme de répression, de violence et de confiscation du droit de manifester pacifiquement, et exige la libération de tous les détenus et l’arrêt des poursuites judiciaires.
- L’URC réitère son rejet de toutes les politiques publiques antisociales qui ont creusé les disparités sociales et territoriales et fragilisé les services publics, notamment la santé et l’éducation. Elle rejette également toutes les lois régressives qui restreignent les droits et les libertés et compromettent les acquis sociaux.
- L’URC appelle l’État marocain à initier un véritable dialogue national afin de répondre aux revendications sociales pour lesquelles les jeunes sont descendus dans la rue, afin d’améliorer les conditions matérielles et sociales du peuple, garantir la qualité des services publics, préserver les acquis sociaux et juridiques, et mettre en œuvre des réformes profondes qui établiront une véritable démocratie.
- L’URC se déclare prête à participer ici en France à toutes les initiatives de soutien au peuple marocain en lutte, et se tient aux côtés de toutes les forces progressistes et révolutionnaires marocaines de la diaspora.
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Source: https://urcommuniste.fr/2025/10/05/maroc-la-revolte-de-la-jeunesse-populaire-est-logique-et-salutaire/
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