Ce mercredi 8 octobre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont bloqué la motion de destitution d’Emmanuel Macron déposée par la France insoumise et co-signée par 104 parlementaires. Ce sauvetage in extremis du chef de l’État intervient un an jour pour jour après un premier blocage du RN. Le parti d’extrême droite avait déjà bloqué une motion de destitution le 8 octobre 2024. S’en était suivi un cycle de bouées de sauvetage au cours duquel le RN avait refusé François Bayrou à huit reprises.

En octobre 2025, Marine Le Pen continue un double jeu hypocrite : prétendre que son parti ne fait pas dans les tambouilles alors qu’elles sont sa marque de fabrique. L’une des raisons principales : les magouilles de Le Pen au Parlement européen l’empêchent pour l’instant de se présenter à une élection présidentielle anticipée. L’Insoumission a recensé toutes les opérations de sauvetage d’Emmanuel Macron par Marine Le Pen et Jordan Bardella. Notre article.

Pour aller plus loin : Marine Le Pen bloque la motion de destitution d’Emmanuel Macron au bureau de l’Assemblée

Pas moins de 25 motions de censure non-votées par le RN : de la fidélité du RN à Emmanuel Macron

Depuis sa constitution comme groupe politique à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national marque son existence du sceau de la fidélité : de la fidélité à Emmanuel Macron. Ainsi depuis 2022, sous les XVIème et XVIIème législatures, c’est à pas moins de 25 reprises que Marine Le Pen a refusé de censurer les gouvernements Borne, Barnier et Bayrou. Une véritable lune de miel du duo Macron-Le Pen dont L’Insoumission recense ci-dessous les manifestations dans les multiples refus du RN de renverser des gouvernements macronistes.

Toutes ces informations sont notamment disponibles sur le site de l’Assemblée nationale en cliquant ici au sujet des motions de censure de la XVIème législature (juin 2022-juin 2024), et ici concernant les motions de censure de la XVIIème législature (juillet 2024 à aujourd’hui).

  • Motion de censure du 11 juillet 2022 : motion de censure du gouvernement d’Élisabeth Borne déposée par les groupes de gauche à l’Assemblée suite au refus de la Première ministre de se soumettre à un vote de confiance : abstention du RN.
  • Motion de censure du 24 octobre 2022 : suite au passage en force par 49.3 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 – après un passage en force du projet de loi de finances la veille –, motion de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne : abstention du RN.
  • Motion de censure du 25 novembre 2022 : suite à l’usage d’un cinquième 49.3 depuis son arrivée à Matignon, Élisabeth Borne fait face à une motion de censure déposée par le groupe de la France insoumise suite à sa tentative de passage en force de la troisième partie du budget de la sécurité sociale : abstention du RN.
  • Motion de censure du 28 novembre 2022 : Élisabeth Borne poursuit son passage en force par 49.3 du budget de la sécurité sociale. La France insoumise dépose donc une nouvelle motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 2 décembre 2022 : nouvelle motion de censure du gouvernement Borne face à l’usage d’un septième 49.3 en l’espace de six semaines pour passer en force le budget de la sécurité sociale en lecture définitive : abstention du RN.
  • Motion de censure du 11 décembre 2022 : seulement deux minutes après le début de l’examen en séance publique du budget 2023 en nouvelle lecture, Élisabeth Borne dégaine un huitième 49.3. Face à ce déni de démocratie, la France insoumise dépose une nouvelle motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 13 décembre 2022 : Cette fois-ci, l’Assemblée nationale n’aura pas pu débattre une seule seconde de la deuxième partie du projet de budget 2023 : Elisabeth Borne recourt à son neuvième 49.3 en moins de 2 mois. La France insoumise dépose une nouvelle motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 17 décembre 2022 : Pour la dixième fois en 3 mois, Elisabeth Borne dégaine le 49.3 pour faire adopter son projet de budget. Les groupes de gauche déposent une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 4 novembre 2023 : Le gouvernement passe par 49.3 la troisième partie et l’ensemble du projet de budget de la sécurité sociale pour 2024. La France insoumise dépose donc une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 15 novembre 2023 : Pour imposer le passage en force du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027, qui prévoyait de mettre en place en France une austérité sans précédent, le gouvernement passe pour la dix-septième fois par le 49.3. Communistes, écologistes et insoumis déposent une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 26 novembre 2023 : Élisabeth Borne déclenche une nouvelle fois l’article 49 alinéa 3 de la Constitution sur la partie recettes du budget de la sécurité sociale. Face à ce mépris de la démocratie parlementaire, le groupe de la France insoumise dépose une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 29 novembre 2023 :  La Première ministre Borne utilise à nouveau l’article 49.3, cette fois-ci sur la troisième partie du projet de budget de la sécurité sociale. Le groupe de la France insoumise dépose donc une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 4 décembre 2023 : Utilisant déjà son cinquième 49.3 sur le budget de la sécurité sociale pour 2024, Élisabeth Borne est l’objet d’une motion de censure déposée par les groupes de gauche à l’Assemblée : abstention du RN.
  • Motion de censure du 16 décembre 2023 : Dès les premières secondes de l’examen en deuxième lecture de la première partie du projet de loi de finances pour 2024, le gouvernement attaque de nouveau la démocratie parlementaire en recourant pour la vingt-et-unième fois à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Le groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale dépose une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 18 décembre 2023 : Pour la vingt-deuxième fois en moins de dix-huit mois, la Première Ministre Borne recourt à l’alinéa 3 de l’article 49 de la Constitution, cette fois-ci sur la seconde partie du projet de loi de finances pour l’année 2024.Le groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale dépose une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 21 décembre 2023 : Pour faire adopter de manière définitive le budget de l’État pour 2024, Élisabeth Borne utilise le 49.3 pour la vingt-troisième fois en moins de dix-huit mois. Face à ce coup de force, les groupes de gauche déposent une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 8 octobre 2024 : Suite à la nomination du gouvernement de Michel Barnier, les groupes de gauche déposent une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 16 janvier 2025 : François Bayrou refuse à son tour de se soumettre au vote de confiance de l’Assemblée. En réaction, le groupe parlementaire de la France insoumise dépose une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 5 février 2025 : François Bayrou, nommé au mépris du résultat des élections législatives, choisit de recourir aux dispositions de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour imposer, en deuxième lecture, le passage en force du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Une première motion de censure est soumise au vote de l’Assemblée : abstention du RN.
  • Motion de censure du 5 février 2025 : Une deuxième motion de censure est soumise au vote suite au passage en force du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 : abstention du RN.
  • Motion de censure du 10 février 2025 : Pour la vingt-septième fois depuis la réélection d’Emmanuel Macron, un Premier ministre a recours à l’article 49.3, empêchant cette fois-ci le débat sur la deuxième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. La France insoumise dépose donc une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 12 février 2025 : Pour la quatrième fois en une semaine, le Premier Ministre nommé au mépris des urnes a recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour imposer l’adoption d’un projet de loi, cette fois-ci de la partie dépenses du projet de budget de la sécurité sociale. La France insoumise dépose une motion de censure du gouvernement Bayrou : abstention du RN.
  • Motion de censure du 19 février 2025 : Le Parti socialiste se rend compte pour la énième fois que les négociations avec les macronistes ne mènent à rien. Leur groupe à l’Assemblée dépose une motion de censure : abstention du RN.
  • Motion de censure du 4 juin 2025 : Après l’usage d’un « 49.3 parlementaire » par le « bloc central » minoritaire pour faire passer en force la loi Duplomb, dite loi pesticides, la France insoumise dépose une motion de censure contre le gouvernement Bayrou : abstention du RN.
  • Motion de censure du 1er juillet 2025 – Après s’être fait (volontairement ?) enfumer sur le conclave des retraites du MEDEF et de François Bayrou, le Parti socialiste dépose une motion de censure : abstention du RN.

Emmanuel Macron peut remercier Marine Le Pen : elle est sa première bouée de sauvetage

Au total, depuis sa constitution comme groupe à l’Assemblée nationale, c’est à pas moins de 25 reprises que Le Pen et Bardella ont sauvé des gouvernements macronistes. À cela s’ajoutent les deux motions de destitution d’Emmanuel Macron bloquées par le RN en l’espace d’à peine un an, et les multiples petites magouilles de palais pour se partager les postes à responsabilités de l’Assemblée.

Au-delà des proximités idéologiques des deux camps et de leur peur panique du programme de rupture porté par la France insoumise, c’est aussi par la soif du pouvoir qu’est mue le duo Macron-Le Pen. Celle, pour Emmanuel Macron, de pouvoir donner l’illusion qu’il gouverne encore. Celle, pour Marine Le Pen, de l’élection présidentielle de 2027 et de ne pas précipiter la démission de Macron car ses magouilles au Parlement européen l’empêcheraient pour l’instant de se présenter.

Alors que 73 % des Français réclament le départ immédiat d’Emmanuel Macron, dont plus de 90 % des électeurs RN, Marine Le Pen et ses parlementaires font encore le choix de sauver la Macronie en implosion. Une marque de fabrique du parti d’extrême droite.

« Le Pen ne veut pas le départ de Macron car elle ne pourrait pas se présenter en cas de présidentielles » – Manuel Bompard démasque l’agenda caché de Marine Le Pen

Source: https://linsoumission.fr/2025/10/10/macron-lepen-sauverage-censure/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/sauvetage-demmanuel-macron-combien-de-fois-le-rn-a-t-il-sauve-le-chef-de-letat-li-fr-10-10-25/