
La manifestation de soutien aux urgences d’Ancenis (Loire-Atlantique), samedi 18 février, pourrait avoir plusieurs petites sœurs. « Si ça ne bouge pas, on est prêts à se remobiliser », annoncent les organisateurs.
Il y avait de l’inquiétude au vu du contexte. Mais aussi quelques sourires. Samedi midi, alors que la manifestation de soutien au service des urgences de l’hôpital d’Ancenis (Loire-Atlantique) prenait fin, ses organisateurs s’avouaient « satisfaits ». D’abord par la participation : environ 800 personnes ont répondu à leur appel. On est loin des plus de 5 000 signataires de la pétition en ligne. « Mais tous ne sont pas du pays d’Ancenis. Tout le monde ne peut pas se déplacer. Et nous sommes au cœur des vacances scolaires », relativisait Magali Terrien, à l’origine de la pétition et du collectif de soutien aux urgences d’Ancenis et co-organisatrice de la manifestation.
Du côté de la CGT, aux manettes du défilé samedi, on estime que ces centaines de personnes battant le pavé sont la preuve « que les habitants souhaitent prendre leur destin en main. Ils ne veulent pas voir leurs urgences fermer, ne souhaitent pas perdre de chance de survie s’ils doivent être conduits à un hôpital à 40 km de là. On voit l’importance que le centre hospitalier Erdre et Loire (Chel) a pour eux », soulignait Claude Gaudin, secrétaire général de l’union locale de la CGT.
Une nouvelle manif ?
Quelles suites donner, maintenant, au mouvement ? À en croire la CGT et le collectif de soutien, la manifestation de samedi n’était pas une fin en soi. Seulement le point d’orgue d’une mobilisation née en fin d’automne avec la création de la pétition en ligne par Magali Terrien et qui s’est depuis diversifiée : flyers distribués, photos exposées, courriers envoyés aux députés, sénateurs et même au ministre…
La prochaine étape, alors ? « On va se réunir dans les prochains jours, annonce Claude Gaudin, de la CGT. On aimerait que le problème se règle, que les urgences rouvrent 24 heures/24 assez rapidement. Si ça ne bouge pas, on est prêts à se remobiliser. » Magali Terrien est du même avis : « Plus on fera du bruit, plus on sera entendu. Donc oui, s’il faut manifester à nouveau, on le fera. »
Un coup de fil au ministère ?
La pétition en ligne, elle, continue d’être partagée. Samedi, à l’issue de la manifestation, elle a passé le cap des 5 000 signatures. « Je vais aussi me payer le culot d’écrire au ministre de la Santé », annonce l’Ancenienne de 42 ans. Avant elle, un autre a déjà envoyé du courrier à François Braun : c’est Rémy Orhon, le maire d’Ancenis-Saint-Géréon. « Je n’ai eu ni réponse, ni même un accusé de réception, regrette-t-il. J’aurais au moins aimé avoir un retour, ne serait-ce que d’un conseiller. Si, à la fin du mois de février, je n’ai rien, je vais prendre mon téléphone et appeler au ministère. »
Autre date à cocher au calendrier : le 27 mars. Ce jour-là, Ancenis accueillera un « groupe de travail transpartisan sur les déserts médicaux, annonce Rémy Orhon. Il est composé de six députés, dont deux anciens ministres, issus de différents groupes politiques. Nous allons profiter de leur présence pour parler de la situation de notre hôpital ».
C’est très clair : ces prochaines semaines, la fermeture des urgences et la mobilisation qui l’entoure vont continuer de faire parler. « On continuera tant qu’il faudra, tant que le service n’aura pas rouvert 7 jours/7, 24 heures/24 », avertit Magali Terrien.
Basile CAILLAUD