
Quelque 800 personnes ont manifesté, ce samedi 18 février 2023, dans les rues d’Ancenis-Saint-Géréon. Elles réclamaient la réouverture des urgences du centre hospitalier 24 heures/24.
Ils étaient aux environs de 800. Des « simples » citoyens, des élus de tous bords, quelques soignants, des représentants syndicaux… Tous ont défilé pour le centre hospitalier Erdre et Loire (Chel). « Notre hôpital », comme l’a souligné Rémy Orhon, le maire ancenien.
Au cœur des préoccupations, le maintien des urgences jour et nuit. Car depuis vendredi 10 février et jusqu’à nouvel ordre, le service ferme ses portes à 17 h et ne rouvre que le lendemain matin, à 8 h 30, par manque de personnels, notamment de médecins urgentistes.
« Lorsque les urgences sont fermées la nuit, ce sont les habitants qui sont en danger ; ce sont les personnels des CHU de Nantes ou d’Angers, où les patients du pays d’Ancenis sont transférés, qui sont encore plus en surchauffe ; ce sont aussi les pompiers qui trinquent et qui passent parfois plus de trois heures au lieu d’une sur une seule intervention », a fait remarquer Jean-Claude Raux, député écologiste de la 6e circonscription, rentré dans la nuit de Paris après avoir pris part aux débats concernant la réforme des retraites.
« Sans urgences, la population est en danger »
La fermeture des urgences anceniennes du soir au petit matin inquiète. Et fait craindre encore pire aux manifestants : que le service et peut-être le centre hospitalier ne disparaissent, purement et simplement, dans les années qui viennent.
Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes a son idée – plutôt pessimiste – sur la question et il l’a fait partager aux centaines de manifestants : « Si le Chel manque de personnel comme beaucoup d’autres hôpitaux, c’est que tout est mis en œuvre pour que l’hôpital public ne soit plus attractif. Pour motiver les fermetures de lits, de services et à terme d’établissements. Aujourd’hui, 150 services d’urgences sont dans le viseur du ministre de la Santé. Ancenis pourrait en faire partie. Sans urgences, la population est en danger. Ces fermetures occasionnent une perte de chance pour les patients. »
« Ce combat est sans fin »
À l’origine de cette manifestation avec la CGT, Magali Terrien, créatrice du Collectif de soutien aux urgences, n’avait qu’un mot à la bouche à l’issue du défilé : « Merci. Merci aux personnes qui se sont déplacées. Aujourd’hui, sans les urgences du Chel, on n’est plus rien. Faire 40 km de route parce qu’on a besoin d’être soignés, ce n’est pas envisageable. »
Pendant que la manifestation se déroulait, la pétition en ligne « contre la fermeture des urgences d’Ancenis la nuit » franchissait le cap des 5 000 signatures. « Ce combat est sans fin. En tout cas, on ne lâchera pas tant que les urgences n’auront pas rouvert 24 heures/24 », concluait Magali Terrien.
Basile CAILLAUD