Un rassemblement qui pourrait en amener d’autres : quelque 200 personnes se sont réunies à Brest pour protester contre « une offensive anti-trans » en France et dans d’autres pays, dimanche.
Par David CORMIER.
Ils accusent la droite et l’extrême droite de « lancer une offensive anti-trans (1) médiatique et politique ». Près de 200 personnes ont répondu ce dimanche 5 mai 2024, à 17 h, place de la Liberté à Brest, à l’appel à manifester de Brest la trans, Les Pétrolettes, Les Détraqueers et Les Mutantes. D’autres rassemblements avaient lieu ailleurs en France, d’autres devraient arriver, y compris à Brest.
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« Le 28 mai prochain, l’Assemblée nationale discutera de la proposition de loi n° 2504 déposée par Les Républicains visant à interdire et condamner les transitions de genre médicales pour les mineurs ainsi qu’à psychiatriser d’autant plus ceux-ci (alors que les transidentités ne sont plus reconnues comme maladie psychiatrique). Leurs premières cibles sont les mineurs, mais ils ne s’arrêteront pas là », estiment les organisateurs.
« N’oublions pas nos enfants ! »
Il était préconisé de ne pas se départir d’une certaine « joie pour contrer l’ambiance pesante ». Mais les revendications, la critique de la droite et de l’extrême droite, l’émotion aussi, ont pris le pas. Plusieurs pancartes exprimaient ainsi des messages forts. « Garçon manqué, trans-pédale réussie ! », ou bien « Mobilisés face à la radicalisation du pouvoir, la violence étatique et médicale : nous ne nous laisserons pas faire ! ». Ou encore : « Protégeons les enfants trans et intersexes (2) ».
À ce sujet, parmi les personnes qui ont pris le micro, il y a cette « meuf trans » qui s’est exprimée « en tant que maman. Mon fils a presque fait une tentative de suicide. Aujourd’hui, tout le monde dans la famille le genre au masculin, l’appelle par son prénom. N’oublions pas nos enfants. Ne laissons pas l’extrême droite faire croire qu’elle s’occupe d’eux ! ».
« La première fois ici que je me sens à la maison »
« Je suis à Brest depuis plusieurs mois et c’est la première fois, ici, que je me sens à la maison. Je vous remercie », disait à la foule Clem, non-binaire, avant de laisser échapper quelques sanglots. Interrogée un peu plus tard, elle confiait : « D’habitude, au boulot ou dans la vie de tous les jours, je ne sais pas si la personne va me genrer correctement. Je suis toujours sur la défensive. J’ai rencontré une personne qui fait partie de la communauté, à qui je peux m’ouvrir. Ce sont des gens qui se battent pour la même chose, on n’est plus seul… ».
(1) Trans : dont l’identité de genre, qu’elle soit féminine, masculine ou non-binaire, ne correspond pas au sexe biologique assigné à la naissance.
(2) Intersexe : personne née avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions classiques de la masculinité ou de la féminité.
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