Ce jeudi 5 décembre, environ 3 000 personnes ont manifesté à Brest pour défendre la fonction publique et protester contre les réformes du ministre Guillaume Kasbarian, malgré la crise gouvernementale.
Par Paul BOHEC et Gabrielle GILLOT.
Ce jeudi 5 décembre 2024, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Brest, répondant à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, FSU et Solidaires), dès 11 h. Enseignants, personnels hospitaliers et agents des services publics se sont unis pour dénoncer les réformes proposées par Guillaume Kasbarian, jusqu’ici ministre de la Fonction publique. « On ne peut pas toujours faire du moins sur du moins », résume Alan, lycéen présent dans le cortège qui a démarré de la rue du Frézier. Le mécontentement a éclaté fin octobre, après l’annonce d’un plan gouvernemental visant à réduire « l’absentéisme des fonctionnaires » et économiser 1,2 milliard d’euros.
Les syndicats dénoncent des mesures qu’ils jugent injustes et inefficaces : instauration de trois jours de carence, baisse des indemnités en cas d’arrêt maladie et suppression de la prime Gipa, qui compensait le gel des salaires.
Des conditions de travail sous pression
Pour les manifestants, ces réformes impactent directement la qualité des services publics. « Nos classes sont déjà surchargées, et on supprime encore des postes. Cela aggrave nos conditions de travail en tant qu’élèves et celles de nos professeurs », déplore Arthur, lycéen de 15 ans. Le secteur hospitalier n’est pas épargné. Simon, infirmier de 38 ans, s’inquiète : « Si on continue à couper dans le public, les conditions vont devenir invivables. Comment soigner dignement quand on n’a ni le temps, ni les moyens ? »
Une mobilisation large et intergénérationnelle
Des jeunes aux retraités, la mobilisation regroupe toutes les générations autour de la défense du service public. « Ce n’est pas parce qu’on est retraité qu’on doit cesser le combat. Quand on voit tout ce qu’il se passe, c’est un devoir de venir manifester », s’indigne Jacqueline, enseignante à la retraite croisée en remontant la rue Jean Jaurès. « C’est notre avenir, on ne peut pas accepter ça », ajoute Adèle Maréchal, collégienne de 14 ans, qui dénonce les inégalités croissantes entre riches et pauvres.
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Pour l’intersyndicale, ces réformes marquent une attaque directe contre les fonctionnaires. « Le gouvernement mène une politique anti-fonctionnaires et détruit le service public », dénoncent les organisations surprises par l’ampleur de la mobilisation au lendemain de la motion de censure. Les manifestants réclament l’abandon des mesures et une reprise du dialogue social.
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