
Par Frédérique GUIZIOU
À Brest (Finistère), ce samedi 23 septembre 2023, 300 manifestants se sont rassemblés aux ateliers des Capucins, pour dénoncer la « très grave crise démocratique, sociale, politique que nous traversons ». La mobilisation a été marquée par « un moment de tension » sur le pont.
« Nous ne pouvons accepter qu’il y ait d’autres morts comme Nahel, ou d’autres blessés victimes des violences policières », soulignent de jeunes manifestants .
À Brest (Finistère), comme dans plusieurs autres villes en France, un rassemblement est organisé, ce samedi 23 septembre 2023, contre « le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron ».
« Pour la convergence des justices »
Une manifestation lancée à l’appel de plusieurs organisations, comme la CGT, FSU, Solidaires, la Libre pensée, le Planning familial, Ensemble29, EELV, LFI, Gauche écosocialiste29, NPA et UCL.
Vers 15 h, environ 300 personnes se sont rassemblées aux ateliers des Capucins. « Nous nous mobilisons ensemble pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministe, expliquent les porte-parole des organisations. Et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti-sociales. »
« Inflation et hausse des loyers »
Pour les organisations, Olivier Cuzon explique : « En première ligne, les habitants et les jeunes des quartiers populaires subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d’urbanisme brutales. Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique. » Ils demandent « le désarmement de la police ».
Sous les applaudissements, un manifestant lance : « Vive la vie, a bas la mort ! »
Un défilé
Les participants rencontrent la population, pendant que des chansons engagées passent. D’autres défilent.
« Police partout, justice nulle part ! » scandent les manifestants en passant devant les forces de l’ordre qui bloquent l’accès au pont de l’Harteloire, menant au centre-ville.
Le défilé a quitté les ateliers des Capucins pour marcher dans le quartier populaire de Quéliverzan, célèbre pour ses tours bleues.
Sur les voies de tramway
Il est 16 h 25. Une partie des manifestants marche maintenant en direction du quartier de Recouvrance, sur les voies du tramway. Ce qui bloque les rames pour le moment.
Ils finissent par laisser passer les deux tramways. Mais leur groupe, désormais réduit en nombre, continue à défiler sur les voies du tram, rue de La Porte, en direction du pont de Recouvrance.
« Un gros moment de tension »
À l’entrée du pont, les manifestants sont sommés de se disperser. À la troisième et dernière sommation, ils obéissent.
La situation a failli dégénérer. « Un gros moment de tension, la police prête à charger, c’était à un cheveu de dégénérer. » Le commissaire Nicolas Hoarau, présent, prévient : « Ils ne passeront aucun pont. »
Le petit groupe de manifestants restant est revenu au point de départ : les ateliers des Capucins. Il parle de se disperser : « En général, les sommations ça calme, remarque une jeune fille. Personne n’a envie de se faire gazer. »
Les forces de l’ordre bloquent et interdisent tous les accès au centre-ville. Où la foire Saint-Michel bat son plein. Et avant le match de foot de ce samedi soir.
« Allez, salut à la prochaine ! » se saluent les derniers manifestants… avant de clamer un dernier « révolution permanente, justice sociale ! »
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