À Brest, des éoliennes marines taille XXL « bien plus puissantes que celles sur terre » (OF.fr-23/04/25)

Une partie du polder de Brest dédié aux Énergies marine renouvelables (EMR) accueille les pièces du démonstrateur d’Eolink, sa première éolienne flottante à un stade pré-commercial. On dirait un jeu de Lego mais avec des proportions énormes. | OUEST-FRANCE

Si le contexte politique reste favorable, l’éolien maritime devrait se développer fortement, en France, dans les années à venir. Brest (Finistère), qui accueille un salon professionnel international sur l’éolien flottant jusqu’au 24 avril 2025, a sa carte à jouer. Dédié aux énergies marines renouvelables, un polder de 50 hectares accueille ses deux premières entreprises.

Laurence GUILMO

1 000 congressistes à Brest

Une éolienne marine peut peser plusieurs centaines de tonnes et purrait atteindre plus de 250 mètres de haut. Presque une Tour Eiffel ! Bienvenue dans un monde XXL. Des gabarits impressionnants qui nécessitent des infrastructures exceptionnelles. Du 22 au 24 avril 2025, à Brest (Finistère), environ 1 000 congressistes sont attendus pour le FOWT (Floating offshore wind turbines). Un salon professionnel international sur l’éolien flottant, une énergie renouvelable, puissante et prometteuse. À cette occasion, la Région a organisé une journée de visite dans l’écrin qu’elle a créé pour les EMR (énergies marines renouvelables) au port de commerce de Brest. « On est optimiste », assure Daniel Cueff, vice-président mer au conseil régional, lequel cherche aussi à prendre en compte tous les usages concernés, y compris la pêche et la biodiversité. Et qui favorise cette technologie au contraire de Donald Tump aux États-Unis qui a suspendu les nouveaux baux pour des projets éoliens.

220 millions d’euros pour un polder de 50 hectares

Depuis 2017, la Région a engagé 220 millions d’euros dans l’aménagement d’un polder de 50 hectares. Soit plus de 70 terrains de football consacrés à une jeune industrie. Ce « terminal » est dédié à la manutention de marchandises (chargement, déchargement et stockage), actuellement des sections de mâts de 120 tonnes et de 84 mètres. « Notre quai peut accueillir des charges extrêmes », précise Jean-Christophe Hattenville, directeur commercial de BrestPort, société gestionnaire.

Jean-Maxime Pape (à gauche), responsable du site Haïzea Breizh, et Xavier de Noblens, directeur opérationnel chez Spie industrie. Pour ce dernier : « Ces trois projets représenteront 1,5 gigawatt installé, soit l’alimentation en électricité de 2,5 millions d’habitants ! » | OUEST-FRANCE

Haïzea, la première entreprise

En 2022, l’Espagnole Haïzea a été la première entreprise à y avoir débuté son activité. Avec son partenaire local, SPIE Industrie, elle a équipé les sections de mâts des 62 éoliennes du parc Ailes Marines de Saint-Brieuc (2024). Ils réalisent le même type d’opérations pour les parcs éoliens d’Yeu-Noirmoutier (2025) et de Dieppe-Le Tréport, (2026). « Ici, on installe les échelles pour les futures opérations de maintenance, les chemins de câbles et les gaines de ventilation, etc., explique Jean-Maxime Pape, responsable du site brestois (une quarantaine d’emplois). Par sa taille, Brest permet un gain de place dans la chaîne logistique. La ville est idéalement positionnée, à quelques heures en voiture de Saint-Brieuc ou Noirmoutier. Et, trois projets à la suite permettent une vraie logique industrielle. »

Xavier de Noblens, directeur opérationnel chez Spie industrie, complète : « Un parc éolien, c’est 500 mégawatts. Ces trois projets représenteront 1,5 gigawatt installé, soit l’alimentation en électricité de 2,5 millions d’habitants ! » Et de souligner : « Par rapport à l’éolien terrestre, c’est bien plus puissant. »

Vincent Perrot, directeur financier d’Eolink, et Alain Morry, directeur commercial : « Par rapport aux éoliennes marines posées, les flottantes peuvent aller plus loin en mer et dans des endroits plus profonds. » | OUEST-FRANCE

La Brestoise Eolink et son prototype d’éolienne flottante

Le polder accueille une deuxième entreprise très prometteuse : la PME brestoise Eolink. Créée il y a dix ans, forte de 25 salariés, elle a développé une éolienne flottante pyramidale, sur quatre mâts au lieu d’un (un projet de 50 millions d’euros). Son premier élément commercial, un démonstrateur de 5 MW, est en cours d’assemblage. Il sera mis à l’eau en 2027, et testé au large du Croisic. Il fournira une production électrique équivalente à la consommation de 6 000 habitants L’ambition est de commercialiser « des éoliennes de 30 mégawatts » à partir de 2030 et d’atteindre un stade d’industrialisation, soit « quinze flotteurs assemblés par an dans dix ans », explique Alain Morry, directeur commercial. Vincent Perrot, directeur financier, complète : « Par rapport aux éoliennes marines posé es, les flottantes peuvent aller plus loin en mer et dans des endroits plus profonds. »

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Source: https://www.ouest-france.fr/economie/energie/energies-renouvelables/a-brest-des-eoliennes-marines-taille-xxl-bien-plus-puissantes-que-celles-sur-terre-4c37d460-1f54-11f0-87cd-08a4dcb5c93e

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