Le mouvement de grève démarré ce mardi matin à la clinique Keraudren-Grand Large, pour l’application d’un avenant sur les grilles salariales, a été suspendu. Mais la CFDT maintient la pression.
Par Pierre CHAPIN.
« C’est un scandale ! ». Sous le crachin persistant de ce mardi 18 juin 2024, la soixantaine de salariés du centre hospitalier privé (CHP) de Brest Keraudren-Grand Large ne mâche pas ses mots à l’adresse des employeurs de la Fédération des hôpitaux privés. « C’est quand même une situation inédite : un accord majoritaire, signé par les employeurs en mars 2023 et publié au Journal officiel, n’est toujours pas appliqué. Pire, il est remis en question ! », fulmine Stéphane Postollec, secrétaire général CFDT Santé-sociaux 29.
Cet accord, c’est l’avenant 33 à la convention collective pour les professionnels des cliniques, qui devait permettre une hausse de l’ensemble de la grille des salaires des différentes catégories de personnels. « Avec cet accord, il n’y aurait plus de collègues sous le Smic, et tous les métiers bénéficieraient d’une augmentation conséquente », défend Dominique Coat, déléguée syndicale CFDT du CHP Brest.
Des interventions déprogrammées
Problème, l’accord en question n’a toujours pas été mis en œuvre par les employeurs, incitant la CFDT Santé-Sociaux à un mouvement de grève national. Ce mardi, plusieurs interventions ont ainsi dû être déprogrammées au sein des différents sites du CHP Brest. « Chaque patient concerné a été prévenu par nos services du report de son intervention », assure l’établissement.
Selon la direction du CHP Brest, qui nous a répondu par voie de communiqué ce mardi, les discussions entre les fédérations, organisations syndicales et tutelles, pour un accord pluriannuel, ne sont pas closes. « Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, toutes les négociations avec les différents services de l’État sont suspendues, dans l’attente du résultat des prochaines élections ».
« La grève peut reprendre à tout moment »
Mais cette incertitude politique n’empêcherait pas l’action, selon la CFDT. La fédération a en effet obtenu, ce mardi 18 juin 2024 après-midi, un courrier signé de la main de la ministre de la Santé, enjoignant aux employeurs d’appliquer l’avenant 33, et donc d’ouvrir les négociations dans chaque entreprise. Une « victoire », pour la CFDT, qui estime le risque d’abandon de l’avenant 33 désormais « totalement écarté ».
Le syndicat a donc décidé de suspendre son mouvement de grève. Mais le préavis de grève à durée illimitée est maintenu : « Il sera retiré dès que les employeurs auront engagé les démarches de négociations. À défaut, la grève peut reprendre à tout moment ».
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