
Vice-président étudiant à l’Université de Bretagne occidentale entre 2020 et 2022, Alexis Kerros livre son regard sur la crise du logement étudiant à Brest. Et en appelle à la mobilisation de l’État.
Comment vous êtes-vous intéressé au problème du logement étudiant ?
J’ai pris mes fonctions de vice-président étudiant à l’UBO durant la crise du covid, qui a accru certaines difficultés que rencontrent les étudiants, notamment sur le logement. J’ai donc rencontré beaucoup d’étudiants sur le sujet, mais aussi les élus de Brest métropole et acteurs du logement, j’ai fait des recherches…
Vous estimez que l’origine de ces difficultés remonte à 2015. Pourquoi ?
Pour moi, une opportunité a été manquée lors de la signature du Plan État Région 2015-2020, qui détermine l’enveloppe attribuée au Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires). Le choix a été fait de rénover les cités universitaires existantes, ce qui était nécessaire, mais pas d’en construire de nouvelles. Or, c’est à ce moment que les effectifs étudiants ont commencé à sérieusement remonter à Brest. La ville a gagné plus de 4 000 étudiants depuis.
Le parc privé n’est-il pas suffisant pour prendre le relais ?
Non. D’autant que la hausse de la demande a fait exploser les prix et qu’une bonne partie du parc local est détenue par des multipropriétaires, qui vivent de ces rentes. On voit ainsi, ces dernières années, beaucoup d’appartements qui étaient ouverts à la collocation, être désormais loués à la chambre, ce qui est bien plus onéreux au final. Aujourd’hui, des propriétaires privés exigent même un CV et une lettre de motivation aux étudiants qui veulent louer leur bien, avant même qu’ils aient pu le visiter !
Quelles solutions préconisez-vous ?
Il faudrait que la ville lance une grande planification du logement, axée sur la jeunesse et surtout, que l’État investisse dans de nouvelles cités U, car ce problème se retrouve dans toutes les grandes villes. Une chambre de 9 m², ce n’est pas le grand luxe, mais au moins ça permet aux moins fortunés de se loger. Jospin l’avait fait avec le Plan U2000. C’est indispensable, d’autant que les étudiants contribuent fortement à la vitalité de la ville.
Auteur : Pierre Chapin