À Brest, la non-reconduction d’une AESH atteinte d’un cancer irrite les syndicats.( LT.fr – 23/06/22 – 18h51 )

Marylène Le Métayer, accompagnée d’Olivier Cuzon, enseignant et membre du syndicat Sud Éducation, Éric Schaefholz, professeur de lettres/histoire, et Vincent Lavalle, enseignant et membre du syndicat
Marylène Le Métayer, accompagnée d’Olivier Cuzon, enseignant et membre du syndicat Sud Éducation, Éric Schaefholz, professeur de lettres/histoire, et Vincent Lavalle, enseignant et membre du syndicat FSU. (Le Télégramme/Rémy Quéméner)

Mardi 21 juin, Marylène Le Metayer, AESH dans un lycée de Brest, a appris que son contrat ne serait pas renouvelé par l’Éducation nationale à la rentrée prochaine. Une situation qui irrite les syndicats car la quinquagénaire soigne, en parallèle, un cancer triple négatif.

« C’est inhumain, complètement immoral. » La remarque sans détour est celle d’Olivier Cuzon, représentant syndical pour Sud Éducation et enseignant au lycée Dupuy-de-Lôme, à Brest. À ses côtés, Marylène Le Métayer, AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) du même établissement scolaire, tient dans ses mains la lettre de non-reconduction de son contrat de travail, remise par un représentant de l’Éducation nationale, mardi 21 juin, en début d’après-midi, à Quimper. « J’étais convoquée à 14 h 20 au lycée Thépôt de Quimper, qui est le co-employeur des AESH dans le Finistère », explique la Brestoise, âgée de 53 ans. « L’objet de la convocation était : « Renouvellement de votre contrat à durée déterminé (CDD) ». Quand je suis entrée dans la pièce pour le rendez-vous, le document m’annonçant que je ne serai pas reconduite pour la rentrée 2022-2023 était déjà prêt. Il n’y a pas eu de discussion, c’était hyperviolent. »

Statut de personne vulnérable

La situation de Marylène Le Métayer irrite au plus haut point les syndicats. Ces derniers estiment que les problèmes de santé qu’affronte la professionnelle de l’accompagnement scolaire sont la cause de sa mise à l’écart. Diagnostiquée malade d’un cancer triple négatif particulièrement agressif, en mars 2021, Marylène Le Métayer a été arrêtée « en tout et pour tout, un mois et demi, à l’automne 2021 pour être opérée », indique-t-elle. Depuis, Marylène bénéficie de l’activité partielle ou d’autorisation spéciale d’absence (ASA), mise en place dans le cadre de la crise sanitaire, en tant que personne vulnérable. Au cours de son entretien de quelques minutes, Marylène raconte qu’on lui a simplement dit que « les élèves en situation de handicap ont besoin d’avoir un AESH de façon régulière ».

Requis : « Une situation personnelle consolidée »

Au sein de l’établissement, « le travail exemplaire » de Marylène est loué par les professeurs venus lui apporter leur soutien. « Ce non-renouvellement de contrat, c’est la double peine pour elle qui soigne un cancer », insiste Olivier Cuzon. « Cette situation est d’autant plus incompréhensible qu’on est dans un département où il y a un déficit d’AESH ». Contactée, la direction académique du Finistère « reconnaît les précieuses compétences et qualités professionnelles de Mme Le Metayer. Un nouveau contrat pourra lui être proposé dès que sa situation personnelle sera consolidée ».

Source : À Brest, la non-reconduction d’une AESH atteinte d’un cancer irrite les syndicats – Bretagne – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Rémy Quéméner

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