L‘Arkéa Park, le futur stade du Stade Brestois 29, est-il un projet d’intérêt général ? Coprésidents du club de foot, les frères Le Saint remontent au créneau pour défendre un dossier soutenu par la métropole mais pas par tous ses élus.
« Qui c‘est les plus forts ? Évidemment, c’est les Verts ! ». N’attendez pas des patrons du Stade Brestois qu’ils entonnent à plein poumon l’hymne stéphanois de 1976. Une petite semaine après le conseil municipal du 10 décembre 2024, marqué par l’intervention remuante de l’écologiste Glenn Dissaux, Denis et Gérard Le Saint renvoient dans ses buts l’élu EELV, pas convaincu de l’intérêt général du projet soutenu par la collectivité.
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« Notre intérêt à tous »
Alors que Glenn Dissaux (*) prône depuis des mois une réfection du vieux stade Francis-Le Blé et dénonce une trop grande part d‘investissement public pour le projet envisagé au Froutven (105,60 M€), les frères Le Saint défendent plus que jamais leur conviction : l’Arkéa Park, c’est « notre intérêt à tous », écrivent les coprésidents, qui parlent d’un « équipement (…) indispensable, pour le club, mais aussi pour notre territoire ». Un équipement qui éviterait, en outre, d’aller jouer au Roudourou à Guingamp, faute de stade aux normes européennes…
« Même si les équilibres financiers ont évolué dernièrement, il est faux de dire que la part d’argent privé diminue dans le financement d’Arkéa Park. Au contraire, grâce à la mobilisation des partenaires du Stade Brestois 29, l’investissement privé au capital de la société a même augmenté de 2,50 M€ », étayent les coprésidents dans un long communiqué rappelant que l‘Arkéa Park « est un projet financé à majorité par de l’argent privé, avec une participation des collectivités publiques (Région Bretagne, Département du Finistère, Brest métropole…) ».
« Même si les équilibres financiers ont évolué dernièrement, il est faux de dire que la part d’argent privé diminue dans le financement d’Arkéa Park »
Un scénario, poursuivent les deux frères, où il convient de redire que « la participation publique est beaucoup moins importante » que ce qu’elle aurait été dans le cas d’une rénovation du Stade Francis-Le Blé. Le devis de la rénovation est de « 60 M€, payés intégralement par les contribuables brestois ». Un nouveau stade, lui, coûterait deux fois moins d’argent public…
Pas « d’enrichissement personnel »
Cet Arkéa Park, « un projet lucratif pour un enrichissement personnel ? ». « Non, un projet raisonné, assis sur un modèle économique pertinent », répondent les frères Le Saint, qui soulignent que « tout au long de l’année, l’enceinte proposera des activités et services de proximité aux habitants du territoire : loisirs, sport pour les personnes en situation de handicap, restauration, crèche… ».
« Nous, porteurs de projet, ne serons pas propriétaires d’Arkéa Park » embrayent Denis et Gérard Le Saint. « Le terrain d’assiette restera la propriété de Brest métropole et la construction lui sera transférée, à l’issue du bail à construction. Nous, porteurs de projet, ne serons pas non plus exploitants exclusifs de l’enceinte. 100 % des exploitants seront des entrepreneurs privés et nous privilégierons les entreprises issues du territoire. Enfin, nous, porteurs de projets, ne serons pas bénéficiaires des recettes de l’exploitation. 100 % de ces recettes – issues notamment des loyers – seront perçues par le Stade Brestois 29, pour consolider et pérenniser le modèle économique du club, l’un des plus petits budgets de Ligue 1, fragilisé par la baisse des droits TV. Quant aux résultats de la société de projet, ils seront prioritairement mobilisés pour rembourser l’emprunt bancaire de 39 M€ ».
« 1 000 emplois seront mobilisés pour la construction ; 1 000 personnes seront employées les jours de match (contre 700 à Le-Blé) ; entre 300 et 400 emplois seront créés pour l’exploitation »
300 à 400 emplois créés
Rappelant qu‘ils sont uniquement portés par « l’amour de notre territoire » et « l’envie de faire grandir ce club », les coprésidents estiment que ce futur stade sera un équipement structurant, comme Océanopolis ou les Capucins. D’où la « participation des collectivités publiques. C’est vrai, ce ne sera pas un stade en centre-ville : mais ce sera un stade au cœur de la métropole (…) Un stade qui va contribuer à dynamiser une zone stratégique, créant des activités et des emplois au bénéfice de toute la métropole. 1 000 emplois seront mobilisés pour la construction ; 1 000 personnes seront employées les jours de match (contre 700 à Le-Blé) ; entre 300 et 400 emplois seront créés pour l’exploitation ».
Défenseur d’un stade inclusif, qui « accueillera un club multisports Sport Adapté », les frères Le Saint rappellent que « la magie de l’épopée européenne » ne doit pas faire oublier « que nous restons un petit parmi les gros. La situation actuelle, qui dure depuis près de quinze ans, consistant pour le Stade Brestois 29 à solliciter des dérogations pour jouer dans un stade qui n’est pas aux normes du football professionnel, n’est plus soutenable. Son développement et sa pérennité ne sont pas assurés si l’on ne dote pas le club d’un stade à la hauteur des ambitions, le stade que notre territoire mérite ! »
* Mardi 10 décembre 2024, les élus de Brest ont déclaré à la majorité le projet de nouveau stade comme étant d’intérêt général, lors du vote, les écologistes ont voté contre et les élus PC se sont abstenus.
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