
L’enjeu des mobilités a occupé l’essentiel des débats, ce vendredi, en entame du conseil de Brest Métropole. Aux adeptes de la gratuité totale des transports en commun, François Cuillandre oppose un principe de réalité.
Promis, juré, une commission plénière se tiendra au cours du premier semestre 2023 sur la question de la tarification des transports en commun. C’est François Cuillandre, le président de la métropole, qui l’a annoncé lui-même, ce vendredi 8 décembre 2022, lors du dernier conseil de la collectivité de l’année. S’il n’est pas favorable à la gratuité totale, il a notamment entrouvert la possibilité d’une politique tarifaire adaptée pour les personnes qui n’ont pas les ressources suffisantes pour accéder aux services publics, à l’image de ce qui se fait déjà pour la cantine municipale.
« La gratuité, une mesure qui ferait du bien »
Avant lui, l’élu communiste Éric Guellec avait remis sur le tapis la question de la gratuité des transports en commun. Saluant la décision de mise en gratuité du réseau Bibus ces deux prochains dimanches de décembre, il a invité à élargir cette expérimentation à une période bien plus large dans l’année. « Cette mesure ferait du bien au pouvoir d’achat de la population. Elle ferait du bien au climat, elle ferait du bien au développement économique et à l’attractivité du territoire », a-t-il promu.
Yohann Nédélec, vice-président chargé de la question, en a profité pour démentir le contenu du tract diffusé récemment, et qui annonçait la mise en place de la gratuité totale sur le réseau Bibus. Il a aussi rappelé à son collègue communiste que « la gratuité totale, c’est 13 M€ par an. Et, sans cette recette, il n’y a pas d’investissements possibles pour le tramway, le BHNS et les pôles d’échanges multimodaux. Sauf à trouver une manne financière nouvelle, c’est impossible », a-t-il assuré. « Une manne financière nouvelle ? C’est plutôt le contraire qui se passe », a souligné François Cuillandre, qui voit les leviers fiscaux de la métropole disparaître un à un.
Le rôle des EPCI voisins
Alors que la loi d’orientation des mobilités confère désormais aux communautés de communes la possibilité d’agir, François Cuillandre a aussi posé la question de l’implication (y compris financière) des territoires voisins à l’échelle du pays de Brest. « Il y a une vraie réflexion à mener. Aujourd’hui, un habitant du Conquet qui pose sa voiture à Montbarrey et monte dans le tram ne paye pas pour les investissements réalisés », a-t-il rappelé. « Pour pallier les flux de circulations venant de l’ouest et du nord, nous devons aller chercher les autres EPCI, ceux qui forment avec la métropole ce bassin de vie, ce bassin d’emploi, ce bassin de mobilités », a approfondi le maire de Gouesnou Stéphane Roudaut.
Auteur : Jean-Luc Padellec