À Brest, un nouveau syndicat lycéen, « pour mettre en place nos actions » (OF 17/04/2023 8h30)

Alors que les lycéens multiplient les blocages d’établissements pour protester contre la réforme des retraites, un nouveau syndicat s’est créé à Brest (Finistère), grâce à la motivation et la « rage » d’un groupe d’amis.

Les lycéens donnent de la voix dans les cortèges contre la réforme des retraites, à Brest (Finistère), comme le jeudi 13 avril 2023. | OUEST-FRANCE

Début mars 2023, un nouveau syndicat a fait son apparition dans les lycées de Brest (Finistère), la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl 29). Derrière la création de cette antenne brestoise, il y a Malo Le Guillou, Mathilde Orsaz et « une bande de copains », en terminale dans différents établissements de la cité du Ponant. Ils sont désormais une dizaine.

« Un de mes cousins est président de la Fidl au niveau national, je suis allé à Paris le voir et on a discuté de la création du syndicat », raconte le jeune homme de 17 ans, les yeux rougis par les gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l’ordre en marge de la manifestation contre la réforme des retraites du 13 avril 2023.

« Il fallait s’organiser »

Pour les lycéens, la mobilisation contre la réforme des retraites a été la genèse de la création du syndicat. « Avec le nouveau bac, le SNU (service national universel), le manque de profs et en plus la réforme des retraites on s’est dit qu’il fallait s’organiser », raconte le Brestois de 17 ans.

« Je ne comprenais pas trop l’utilité d’un syndicat jusqu’à ce que je m’implique dans l’organisation des mouvements, explique Mathilde Orsaz, la présidente de la Fidl 29. Ça nous permet de se coordonner et aussi d’avoir des subventions, pour mettre en place nos actions. »

À Brest, il existe déjà deux organisations lycéennes : l’Union lycéenne finistérienne (ULF), et l’Union pirate lycéenne (petite sœur de l’Union pirate étudiante), mais « ils sont surtout présents dans d’autres établissements brestois, dans mon lycée à Kérichen ou même à l’Harteloire, il n’y a pas de syndicats », qui représentent les élèves, détaille l’adolescent.

« On exprime notre colère »

Pour Malo et ses amis, c’est aussi un moyen de poursuivre leurs engagements alors qu’ils rejoindront les bancs de la fac l’an prochain. « Je ne suis pas sûre de rester à Brest pour mes études, mais comme la Fidl est un syndicat national je pourrais rejoindre un autre comité », précise la présidente du comité finistérien.

Les raisons de son engagement ? « C’est de la rage ! s’exclame Malo Le Guillou. On était déjà engagés contre la loi de sécurité globale (en 2020 et 2021), dans les marches pour le climat… On exprime notre colère. On a reçu le soutien de professeurs, de nos parents aussi la plupart du temps car eux-mêmes sont engagés. »

Première manifestation au collège

« Ma première manifestation c’était pour le climat, en 2018, j’étais au collège, se souvient Mathilde Orsaz. On veut montrer qu’on est là ! Et en manif il y a de l’émulation, on apprend beaucoup avec d’autres militants, on discute. »

Chez ces jeunes, même après douze mobilisations contre les retraites, pas de désillusion. « Au moins ça montrera aux personnes qui viendront plus tard qu’on n’était pas d’accord avec ce projet ! »

Auteur : Mathilde TONNERRE

Source : À Brest, un nouveau syndicat lycéen, « pour mettre en place nos actions » (ouest-france.fr)

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