
Cindy Abhervé-Guéguen s’est installée en maraîchage biologique à Carnoët. Grâce à son incroyable énergie, elle a également créé un marché de producteurs tous les lundis sur la commune. Rencontre.
Sous le soleil frais de février, au lieu-dit Rohellou à Carnoët, Cindy Abhervé-Guéguen cultive ses légumes de main de maître. Choux, salades d’hiver ou encore épinards sont traités aux petits oignons. Rien ne laisse penser que cette agricultrice s’est installée en maraîchage biologique il y a à peine deux ans.
« J’en ai bavé mais pas assez pour être dégoûtée »
C’est en avril 2021 que Cindy démarre son activité. En 2019, cette ancienne comptable agricole a opéré une impressionnante reconversion. « J’en avais marre de l’administration », se souvient-elle. « Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire mais une chose était sûre, c’est que je voulais être mon propre patron. »
Cindy pense tout d’abord à s’orienter vers la restauration « mais finalement, j’ai trouvé que le rythme ne convenait pas à une vie de famille ». Elle se tourne alors vers le maraîchage. Durant ses vacances d’été, elle fait un premier essai pendant quinze jours dans deux fermes. « J’en ai bavé mais pas assez pour être dégoûtée », raconte-t-elle.
Un stage dans une ferme à Rostrenen
Elle commence ensuite une formation durant neuf mois, au Centre de formation professionnelle et promotion agricole (CFPPA) de Plouisy, et obtient le Brevet professionnel responsable d‘entreprise agricole (BPREA). « J’alternais formation et stage en entreprise. » Elle fait son stage dans une entreprise familiale à Rostrenen où elle a énormément appris. « C’était intense mais l’avantage, c’est que j’ai pu observer plusieurs types de commercialisation pour savoir à mon tour ce qui me convenait le mieux. »
Ensuite, tout est allé très vite : « Pour être éligible aux aides à l’installation en agriculture, il faut avoir moins de 40 ans et moi, à l’époque, j’en avais 39 ans ! Ça été juste mais j’ai pu obtenir mes financements (*)» . Pour le foncier, le choix n’a pas été très difficile : « Nous sommes à Carnoët depuis 2008 et nous disposions déjà de 1,2 hectare. Heureusement, car l’accession aux terres agricoles est de plus en plus compliquée. »

Elle crée un marché et rencontre un vrai succès
Lorsqu’elle a produit ses premiers légumes biologiques, la maraîchère s’est alors demandé où les vendre : « Il n’y avait pas de marché à Carnoët, alors j’ai décidé de le créer ». Au début, elle vendait ses légumes tous les mardis. Elle est rapidement rejointe par une de ses amies qui propose du pain au levain issu de farines biologiques. « Nous avons ensuite décidé de changer le jour pour le lundi »
Rapidement, son marché rencontre un vrai succès et d’autres producteurs du secteur se joignent au rendez-vous. « Actuellement, il y a également un producteur de miel, de fromage de chèvre et un stand de pizza. Tous proposent des produits issus de l’agriculture biologique. » Depuis, « le marché fonctionne très bien. Je me fais dévaliser mes légumes », rigole-t-elle. Plus récemment, elle vend également ses légumes sur le marché de Bulat-Pestivien, les vendredis. Autre nouveauté : le 26 janvier, Cindy a acquis 50 poules rousses de la race Hy-Line rural. « J’ai rénové mon ancien poulailler. J’aimerais proposer des œufs bios à la vente dès la fin du mois de février », annonce-t-elle.
Pratique
Cindy Abhervé-Guéguen vend ses légumes tous les lundis au marché de Carnoët et tous les vendredis, au marché de Bulat-Pestivien.
* Délivrés par les crédits européens sur le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et crédits nationaux.