
À Concarneau, 120 manifestants ont répondu, ce samedi 10 septembre, à l’appel du collectif pour le droit au logement. Ils réclament, notamment, un encadrement des locations courte durée.
« Nous avons besoin de crier notre colère face à une situation qui n’est plus tenable », confie, ce samedi 10 septembre, Mathilde Régnier, membre du collectif de citoyens concarnois qui dénonce la difficulté à trouver un logement dans la commune. « Aujourd’hui, le marché de la location immobilière est vampirisé par les locations courte durée. Il est devenu impossible de décrocher un bail à l’année. La précarisation des locataires, forcés à quitter leur logement pour la saison estivale, est une réalité », pointe la jeune femme, victime, elle-même, du mal-logement. « Je vis dans une caravane depuis deux ans », confie-t-elle.

Une pénurie d’offres et des annonces alambiquées
Les 120 manifestants, réunis devant la Ville Close, à partir de 11 h, ce samedi 10 septembre, ont défilé pendant quarante minutes, dans le calme, rue Dumont d’Urville, sur la corniche et Quai Pénéroff. Parmi les manifestants, Emmanuel, père de trois enfants âgés de 4, 7 et 10 ans. « Je soutiens ce mouvement de protestation car j’ai été confronté, avec ma femme, à cette crise du logement qui ne touche pas que Concarneau », déplore-t-il. Le couple, résidant à Saint-Denis en région parisienne, a cherché activement, pendant un an, une maison à louer à Quimper. « Nous n’avons trouvé que des offres aux loyers exorbitants. Pourtant, nous étions à l’affût et très réactifs », explique-t-il. « Le plus hallucinant a été de découvrir que certains propriétaires bailleurs, peu scrupuleux, avaient trouvé la parade pour passer les filtres du bon coin. Le titre de l’annonce indiquait « Maison trois chambres à louer » avec un loyer très attractif, autour de 400 € ou 500 €. En y regardant de plus près, je me suis aperçu qu’il s’agissait du montant du loyer pour une chambre. Il s’agissait d’une colocation », s’étonne le père de famille.

Associé à la manifestation, le collectif Concarneau solidaire et durable (CSD) demande le classement de Concarneau et de la zone littorale en zone tendue. « Ce dispositif permet d’intervenir sur les logements vides, le prix des loyers et les locations courte durée, de type Airbnb », indique Hélène Derrien, conseillère municipale d’opposition CSD à Concarneau.

La crise du logement freine les recrutements
Problème, la zone tendue ne peut désigner que des zones d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants. Avec 19 816 habitants, Concarneau n’atteint pas ce seuil. « D’autres leviers existent. Nous voulons travailler avec la mairie de Concarneau pour trouver des solutions. Or, elle refuse de nous recevoir pour en parler. Pourtant, la situation devient critique. De nombreuses entreprises concarnoises ne parviennent pas à recruter car les salariés ne trouvent pas de logements », argumente Mathilde Régnier.
Gwenn HAMP