
Dans la soirée du mardi 14 novembre 2023, les six conseillers municipaux du groupe d’opposition Concarneau solidaire et durable, ont proposé une réunion publique, pour livrer leurs analyses sur ces trois années d’action politique de la majorité municipale.
Par Chloé SARTENA
Un peu plus de trois années se sont écoulées depuis les dernières élections municipales à Concarneau (Finistère). Lors de ce scrutin, les habitants ont élu six conseillers municipaux du groupe d’opposition Concarneau solidaire et durable. Dans la soirée du mardi 14 novembre, lors d’une réunion publique qui s’est tenue au pôle nautique, ces derniers ont pris à tour de rôle la parole pour évoquer le chemin parcouru depuis 2020.
Logements
Besoin urgent pour la population, le groupe CSD juge insuffisante la réponse de la majorité municipale. « 12 100 logements sont prévus d’ici la fin du mandat, mais cela ne sera pas une solution miracle. D’autant plus qu’il n’y aura que 400 logements sociaux, dont certains sont peut-être remis en cause peut-être au nom de la mixité sociale. D’autres leviers peuvent être levés, comme les logements vides », juge Hélène Derrien qui répète qu’il faut tout faire pour que la population reste ici, car cela a une incidence sur la vie économique et l’équilibre populationnel. « Il s’agit d’arrêter de tout miser sur l’investissement immobilier et le tourisme », dénonce le groupe qui regrette aussi une « airbnbisation » massive de la ville.
Transports
CSD appelle à la gratuité des transports sur le territoire, à l’amélioration du maillage territoriale et de la fréquentation des transports en communs. Dénonce le manque de moyens de transport pour se rendre sur des lieux d’animations majeurs pour les jeunes, tels que le cinéma, le skate park ou encore la piscine. « On aurait aimé que soient déployées des mobilités douces entre les quartiers, complète Thomas Le Bon. Dans le contexte climatique actuel, il est regrettable d’avoir fermé le guichet de la gare de Concarneau. Il fallait tenir tête à la SNCF. »
Culture
L’absence de politique culturelle cohérente, ainsi que des équipements nettement insuffisants ont été dénoncés. « Le patrimoine est non entretenu, il suffit de regarder l’état de l’école de musique, mais aussi du CAC », tonnent les élus, qui reconnaissent que le service culturel « fait des choses, mais relativement minimes » et s’appuie essentiellement sur le tissu associatif. Et ce, même pour des événements majeurs tels que Festival livre et mer, du Chien jaune, ou encore des Filets bleus.
Santé
Parmi les oppositions, CSD dénonce le manque de soutiens de la Ville au secteur de la santé, l’absence de ligne de SMUR, un manque de médecins généralistes et surtout de spécialistes. Les élus considèrent qu’il n’y a pas d’actions conduites pour les attirer sur le territoire. Autant de points signalés par Jean Loup Théry, qui rappelle qu’« une partie de la population peine à trouver un rendez-vous médical avant six mois, voire dix-huit mois », alors que d’ici 2033, la moitié de la population locale aura plus de 60 ans. Il dénonce « l’absence de réponse liée au vieillissement. »
Écologie
Sur la question des déchets de l’eau, « en 2022, nous avons déjà atteint les seuils critiques ». Des navires de croisière, « pourtant dénoncés par des militants environnementaux locaux », (des membres du groupe Extinction Rebellion) « Quand il s’agit de parler d’écologie, nous recevons du mépris, voir de l’agressivité. Nous ne sommes pas entendus », regrette Julie Dupuy. La conseillère régionale les écologistes de Bretagne, dénonce que l’heure soit à l’artificialisation d’hectares, plutôt qu’à leur renaturation. Quant aux risques immersion du littoral ? Tandis qu’à Concarneau, « une personne pour 20 000 personnes gère l’environnement. Comment être optimiste ? »
Équipements et investissements
Le groupe se désole des équipements publics scolaires. « Il n’y a pas de diagnostic énergétique pour apporter du confort aux élèves dans les classes. Quant au centre de loisirs de Kérandon, il ferme pour cause d’infiltration… C’est comme l’amiante, cela fait des années qu’on en parle et pourtant… » Et Thomas Le Bon, de conclure : « L’argent public doit être fléché vers l’agriculture biologique, des circuits courts. Au-delà de l’écologie c’est une question sociale. Les ouvriers de l’agroalimentaire connaissent des conditions dégradantes et difficiles, une précarité et des faibles niveaux de revenus. »
Démocratie participative
Quant à la gouvernance et au fonctionnement des instances, l’opposition dénonce le manque d’échanges au sein du conseil municipal, mais aussi communautaire. « Ces conseils ne sont pas des espaces d’échanges mais des chambres d’enregistrements pour des décisions déjà prises en amont par les élus de Concarneau, ou les maires de CCA. Les élus et adjoints gèrent les affaires courantes, traitent les dossiers au jour le jour. Les élus minoritaires font souvent l’effet d’une tapisserie. »
« Nous dénonçons l’absence totale de projet, le manque d’anticipation pour notre ville », estime Élisabeth Janvier. « Il suffit de voir la gestion de la tempête. Plusieurs personnes nous ont dit ne pas réussir à joindre la mairie. Leur seul point d’information était la presse, qui leur a permis de savoir qu’il fallait aller au CCAS par exemple. Les communes avoisinantes ont mieux réagi. »
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