À Douarnenez, Cicor reprend Eolane et préserve tous les emplois (OF.fr-18/04/25)

n difficulté, le groupe Eolane, basé à Angers, a été racheté par le groupe Cicor. Le site de Lannugat est conservé. | OUEST-FRANCE

Sans surprise, le tribunal de commerce de Paris a validé l’offre du groupe suisse. Contrairement à la première mouture, qui chiffrait cinq à vingt suppressions de postes, tous les emplois sont désormais préservés.

Par Ludovic Le SIGNOR,

La décision du tribunal des activités économiques de Paris est tombée : le groupe Cicor, leader européen des solutions électroniques intégrées, a été choisi pour reprendre la majorité des activités d’Eolane France. « Cette opération assure la sauvegarde de plus de 890 emplois, soit près de 90 % des effectifs sur le périmètre repris », assure le groupe suisse, dirigé par Alexander Hagemann. Bonne nouvelle concernant le site de Lannugat, l’ensemble des salariés (114) est repris, contrairement à la première offre qui chiffrait « entre cinq et vingt » les pertes d’emploi.

La seconde offre de Cicor, définitive, a été déposée au tribunal des activités économiques de Paris, le 31 mars, et le délibéré a été publié, ce vendredi 18 avril, à 15 h.

30 millions investis pour relancer l’activité

Cinq sites sont repris en France, dont Douarnenez, par ce groupe international suisse dont l’ambition est « de pérenniser les sites repris et de devenir le leader paneuropéen en matière de production de composants électroniques d’ici 2028 ».

Autre objectif affiché par Cicor : adapter l’outil industriel ex-Eolane aux besoins croissants des clients, notamment dans le secteur de la défense française et européenne. Pour ce faire, le groupe suisse investit 30 millions d’euros pour relancer les activités et améliorer les capacités industrielles des sites repris. 4 millions seront dédiés à l’acquisition de nouveaux équipements à l’échelle nationale. Dès le 22 avril, les sites repris d’Eolane exerceront leur activité sous la marque Cicor.

« Notre rencontre avec Alexander Hagemann, le PDG de Cicor, le 18 mars, s’est bien passée, lance Marc Le Meil, délégué syndical CGT et membre du comité social d’entreprise. Il a été ingénieur de production, c’est un homme de terrain, il connaît bien le boulot. »

Ce rachat rassure le personnel, qui, néanmoins, attend des actes concrets : « On espère que la conjoncture actuelle, avec l’importance que prend l’industrie de la défense, serve notre site. On a des compétences pour produire des matériaux électroniques dédiés à la défense. On a une belle carte à jouer. » Marc Le Meil espère aussi que Cicor permettra au site de Douarnenez de se diversifier. « On a une production de qualité. Nos clients ont toujours fait part de leur satisfaction. Aujourd’hui, la seule solution pour que notre site se développe, c’est de récupérer du chiffre d’affaires pour amortir les charges fixes. »

Un groupe en pleine croissance

Cicor présente une belle santé financière. Pour preuve de sa croissance, outre l’achat de la branche « France » d’Eolane, le groupe suisse vient aussi de reprendre les usines de Mercury Mission Systems International, spécialiste américain de produits électroniques pour l’aérospatiale et la défense. Mais aussi, en Espagne, la société Malaga Aerospace Defense Electronics Systems, spécialisée, elle aussi, dans le domaine militaire. « Cicor privilégie un modèle d’organisation décentralisée, offrant aux entités locales une grande indépendance et autonomie dans leurs marchés », assure le groupe suisse. Dont le chiffre d’affaires a bondi de 23,3 % en 2024 pour s’établir à 501 millions d’euros.

Depuis 1972, date de création du site douarneniste, l’entreprise en aura connu des tempêtes : Matra, EADS, Airbus, le Canadien Lagassé Communication Industrie (LCI). Ce dernier, dans un contexte électrique, vendra, en 2012, à Eolane. Le groupe de sous-traitance électronique basé à Angers voudra rendre moins dépendant d’Airbus le site de Lannugat. En vain. « Eolane a investi un million d’euros dans une ligne de cartes électroniques, en 2014, rappelle Marc Le Meil. Après, plus rien. Trois ans plus tard, ce groupe s’est fait racheter par Hivest, un fonds d’investissement, qui a décidé de se séparer de la grande majorité des sites français. Depuis la reprise par Eolane, il y a 12 ans, on a perdu presque 70 emplois. »

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Source: https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/a-douarnenez-cicor-reprend-eolane-et-preserve-tous-les-emplois-8ddb53c4-1a1d-11f0-a759-74724e64dd56

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