
En relation avec le Centre hospitalier intercommunal de Cornouaille, l’hôpital de Douarnenez expérimente le retour du Smur en journée depuis avril 2024. Des essais jugés très concluants par Valérie Jouvet, directrice de l’hôpital. Elle espère le rétablissement d’un Smur 24/24 pour la fin d’année 2025.
Par Dimitri L’HOURS.
C’est un dossier sensible depuis 2018 sur le territoire de santé de Douarnenez, qui englobe le Cap-Sizun et le Porzay : six ans après la délocalisation, d’abord partielle puis quasi-totale, de la ligne du Service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) de l’hôpital de Douarnenez vers le Centre hospitalier intercommunal de Cornouaille à Quimper, l’établissement douarneniste voit le bout du tunnel. Directrice du centre hospitalier depuis un an, Valérie Jouvet espère en effet un retour du Smur 24/24 à Douarnenez pour fin 2025. Cette ambition ne surgit pas de nulle part : elle est le fruit d’un travail amorcé au printemps.
Le délai vital de 30 minutes
« Lors de ma prise de poste, j’avais indiqué que le sujet épineux devant moi était l’absence de Smur sur l’établissement », rappelle Valérie Jouvet. En effet, cette délocalisation a engendré une dégradation de la couverture du territoire en matière de soins d’urgence, constatée par les professionnels, les élus et les habitants. Ainsi, seize communes et 37,5 % de la population du territoire se retrouvaient en zone blanche, c’est-à-dire à plus de 30 minutes de la localisation d’un Smur. « Or l’on sait que pour un certain nombre de pathologies, c’est très compliqué de sauver une personne passé ce délai », indique le docteur Loïc Apolda, chef des urgences à Douarnenez. Afin de remédier à cette dégradation, l’hôpital de Douarnenez, en relation avec le Chic de Quimper, a donc enclenché une expérimentation en vue d’un retour pérenne du Smur.
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Renforcement de l’équipe d’urgentistes
Concrètement, le Smur est d’ores et déjà opérationnel une vingtaine de jours par mois à Douarnenez, de 9 h à 21 h. Le service est composé d’un conducteur ambulancier, d’un infirmier anesthésiste et d’un médecin urgentiste. Les deux premiers, qui forment l’équipe paramédicale de médecine d’urgence (EPMU) sont des professionnels du Chic de Quimper. Ils viennent chaque jour et à tour de rôle travailler sur le site de Douarnenez. De son côté, l’établissement douarneniste a considérablement renforcé son équipe d’urgentistes afin de réactiver le Smur, ce qui permet du même coup de répondre plus efficacement à l’augmentation des flux aux urgences et d’améliorer l’accueil des patients. « Nous sommes passés de 5,6 à 9 équivalent temps plein en un an », affirme Loïc Apolda. Si l’EPMU est opérationnelle sept jours sur sept, le passage à un Smur quotidien, puis à un Smur 24/24, nécessitera de renforcer encore l’effectif d’urgentistes.
L’exemple des Fêtes maritimes
« Nous montons en puissance. La réponse à l’urgence vitale sur le territoire a déjà évolué très favorablement depuis juin. Le cap pour le Smur 24/24, c’est fin 2025 », affirme Valérie Jouvet, qui souligne la bonne entente avec Quimper sur ce dossier. Le retour du Smur de nuit a d’ailleurs pu être expérimenté lors des Fêtes maritimes de Douarnenez, permettant par exemple de secourir rapidement un homme victime d’une noyade dans le port de pêche. Il devrait l’être aussi lors de la prochaine édition des Gras.
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