
Groupe de sous-traitance électronique basé à Angers, Eolane s’apprête à céder ses activités en France. Trois repreneurs sont sur les rangs. Le site de Douarnenez, 114 salariés, est concerné lui aussi. L’offre de reprise jugée la plus crédible par les représentants des salariés prévoit la suppression de 5 à 20 postes à Douarnenez.
Par Dimitri L’HOURS.
Treize ans après avoir racheté l’usine Lagassé, zone de Lannugat à Douarnenez, le groupe angevin de sous-traitance électronique Eolane pourrait très bientôt céder le site à un nouveau repreneur. Dans un communiqué de presse transmis ce mardi 18 mars, les représentants des salariés d’Eolane France s’inquiètent « du démantèlement » du groupe. « Hivest, fonds d’investissement français supporté à sa création par la BPI (Banque publique d’investissement) et actionnaire majoritaire d’Eolane depuis 2017, a décidé de vendre à la découpe ce groupe intégrant dans le monde plus 2 500 personnes. L’objectif est simple : d’un côté céder la « plaque France », 1 000 personnes, sous-traitant à plus de 50 % pour les domaines souverains français (défense, nucléaire, ferroviaire), et de l’autre garder trois usines rentables à l’étranger (Chine, Estonie, Malaisie) », rapportent les salariés, selon qui « cette opération (…) a pour but de se libérer au plus vite des pertes des sites français dont les restructurations successives (…) n’ont su endiguer les difficultés économiques ».
Trois offres, trois scénarios différents
Toujours d’après les salariés, le processus de vente des activités françaises d’Eolane « est engagé depuis plus d’un an, et a donné lieu au déclenchement d’une nouvelle conciliation « Pre-pack Cession » le 5 décembre 2024, menée par le cabinet Abitbol afin de trouver des repreneurs ». À ce jour, trois offres de reprise, consultables sur le site internet du tribunal de commerce de Paris, ont été déposées par les groupes français Cofidur et Synov, et par le groupe suisse Cicor.
Sur ces trois offres, deux comprennent la reprise du site d’Eolane à Douarnenez (114 salariés), spécialisé dans la fabrication de composants électroniques divers (dont une grande proportion pour son plus gros client, Airbus) : celle de Cofidur, et celle de Cicor. Cette dernière est celle qui est jugée la plus solide par les représentants des salariés, puisqu’elle prévoit la reprise de six des sept entités du groupe Eolane. Dans son offre, le groupe helvète indique que « de 5 à 20 réductions de postes seront probablement nécessaires » à Douarnenez.
« Une entreprise essentielle »
Les représentants du personnel d’Eolane alertent toutefois face à un potentiel « bradage » et le possible licenciement de 20 % des effectifs envisagé par Cicor. « Eolane est une entreprise essentielle par son positionnement dans les marchés souverains et principalement celui de la défense. La coupe des effectifs est basée sur des ratios et un carnet de commandes en baisse pour les entités reprises sur les quatre prochaines années. Difficile à accepter pour l’ensemble des salariés impactés, sachant que 30 % du chiffre d’affaires est associé aux marchés de la défense via sa clientèle telle que Thalès, Airbus ou Nexter », soulignent-ils. « Comment parler de plan de licenciement (…) lorsque l’économie de guerre engagée par l’État veut trouver de la capacité industrielle pour répondre au doublement des besoins auprès des donneurs d’ordres ? », s’interrogent enfin les salariés. Le tribunal de commerce de Paris devrait rendre sa décision le 31 mars. Nous avons tenté de joindre le groupe Eolane ce mercredi 19 mars, sans succès.
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