
Les bateaux des pêcheurs d’Erquy sont à quai en cette mi-journée. Ils ont décidé de devancer l’appel au blocage de la filière prévu jeudi et vendredi 31 mars dans les ports français pour protester contre les mesures de restriction de pêche.
Mis à part deux bateaux qui devaient rentrer dans l’après-midi, les 47 bateaux de pêche professionnelle du port d’Erquy (22) sont à quai en ce mardi 28 mars. « Nous avons commencé aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre », prévient Julien Tréhorel, patron de l’Intrépide.
Un mouvement national était prévu jeudi et vendredi, auquel la criée d’Erquy avait prévu de s’associer en solidarité avec les marins. Mais dès mercredi, l’opération filière morte devrait être amorcée. « L’objectif, c’est qu’aucun poisson n’arrive sur les étalages en France, nulle part », poursuit le marin pêcheur.
Les revendications concernent les aires marines protégées, la répartition des quotas, les aides au gasoil et le prix du carburant, ainsi que les dispositifs anti-capture de dauphins (qui concernent moins la Manche).
Les pêcheurs souhaitent également vérifier que les grandes surfaces seront solidaires de leur mouvement en veillant à ce que les étals de poissonnerie ne soient pas alimentés en produits congelés ou venus de l’étranger.
Entre 15 h et 18 h, ce mardi, une cinquantaine de marins pêcheurs, majoritairement d’Erquy, rejoints par des collègues de Saint-Cast, ont occupé le rond-point des Jeannettes, en brûlant des pneus et des palettes. « Les pêcheurs en ont ras le bol. Avec ces nouvelles restrictions, nous estimons que nous allons perdre au moins 50 % de notre surface de travail », estime Lionel Rault, porte-parole des manifestants.