
Effectifs, salaires, conditions de travail… Aide-soignante et déléguée au sein de la CFDT Santé Sociaux, Laurence Trehoret dresse elle aussi le bilan, deux ans après l’ouverture de la Clinique mutualiste de Bretagne occidentale, à Quimper.
Entretien réalisé par Sophie BENOIT
Quel bilan faites-vous de ces deux premières années d’activités à Kerlic ?
Ce sont deux ans à batailler, tout le temps, contre la direction, pour essayer d’obtenir quelque chose.
Il faut rappeler que la clinique a été inaugurée le 11 octobre 2022 et qu’une semaine après, près de la moitié du personnel se mobilisait déjà. Il y a donc eu, d’emblée, des difficultés ?
Oui, parce que l’effectif n’était pas le même que dans les deux anciennes cliniques (*). Les effectifs ont été réduits. Et deux ans après, ces difficultés sont toujours présentes. On a déclenché un droit d’alerte auprès de la direction, le 15 février 2024. On parle d’une surcharge de travail, d’un sentiment de mauvaise prise en charge de nos patients, car on a l’impression de les maltraiter par moments et d’expédier les tâches car on n’a pas le temps… Il y a un manque de personnel dans tous les secteurs (…).
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Depuis deux ans, on a fait énormément appel à l’intérim. Dans les deux anciennes cliniques, il n’y en avait qu’au bloc opératoire, parce qu’une infirmière de bloc, c’est plus difficile à recruter. Là, on a vu de l’intérim dans tous les services ; en chirurgie, en médecine, de jour, de nuit… Mais on a réussi, grâce à ce droit d’alerte, à avoir de nouveaux plannings pour le mois de septembre, avec de nouveaux effectifs qui, à notre sens, salariés et élus, seront en adéquation avec notre travail, pour permettre une prise en charge correcte.
Au-delà de l’effectif, des conditions de travail, quelles sont les difficultés ?
Il y a ça, il y a les salaires… et il y a la direction, qui n’écoute pas ce que les élus du CSE lui disent (…). Il n’y a aucune communication avec la direction.
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Y a-t-il malgré tout des points positifs ?
Oui, le fait d’avoir obtenu les futurs plannings, c’est positif. Avec le droit d’alerte en cours, on a fait des groupes de travail, etc. Maintenant, il faut résoudre les problèmes qui ont été pointés. Et j’ai espoir !
(*) La Clinique mutualiste de Bretagne occidentale est issue de la fusion de la Polyclinique Quimper sud et de la Clinique Saint-Michel/Sainte-Anne.
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