Après la Seconde Guerre mondiale, les maisons préfabriquées font leur apparition pour reloger les sinistrés. Des quartiers entiers de Larmor-Plage (Morbihan) sont ainsi transformés en cités provisoires et certaines de ces baraques sont même encore habitées aujourd’hui. Le café lavoir organisé samedi 12 avril 2025 à la médiathèque par l’association Préfab ! était l’occasion de rencontrer d’anciens habitants de ces maisons emblématiques d’après-guerre.
« On espérait que les Larmoriens se déplacent, mais on ne s’attendait pas à voir autant de monde », sourit Elisabeth, de l’association Préfab !. Samedi 12 avril 2025, des dizaines de personnes ont répondu à l’appel de l’association, à Larmor-Plage (Morbihan). L’objectif ? Collecter des informations et anecdotes d’anciens habitants des maisons préfabriquées construites pour reloger les sinistrés après la Seconde Guerre mondiale.
Cette association ploemeuroise est dédiée à la préservation et à la mise en valeur de ces baraques, pour maintenir « une source d’information et d’expertise sur leur histoire, leur conception, leur architecture et leur design ».
Dans le cadre du centenaire de la ville, l’association a choisi de travailler sur cette période de l’histoire. « Notre but, avec ces rendez-vous, est de rencontrer les personnes y ayant vécu, d’échanger et de collecter un maximum d’informations pour l’exposition qui se tiendra ici en septembre. »
Une enfance heureuse
Cités des Quatre Chemins, de Kermelo, de Lorient Plage, de Kercaves ou de Jules Le Guen, les personnes présentes samedi se regroupent autour des plans ou documents concernant leur ancien lieu de vie. Très vite, les langues se délient et chacun y va de ses souvenirs et anecdotes.
« C’était formidable ! » est sans doute la phrase qui revient le plus durant l’après-midi. Dominique et Margot, deux copines de longue date, vivaient toutes les deux dans la cité de Lorient Plage, « la plus petite avec ses 34 baraques ». Elles gardent de cette période de bons souvenirs, « une ambiance très familiale, beaucoup d’entraide, une enfance heureuse passée dehors à jouer avec les copines et beaucoup de papotages sur l’espace vert servant à étendre le linge ».
« Tenir les murs »
Logées avec leur famille dans des baraques américaines, elles se souviennent de la modernité que cela représentait. « Il y avait un coin cuisine, une salle à manger, deux chambres et une salle de bains avec baignoire, mais on ne s’en servait que pour le linge, on se lavait à la bassine », rigolent-elles.
Plus loin, Marcelle et Pierrette, deux sœurs qui ont grandi dans les baraques de Kercaves, « plutôt tristounettes, sans salle de bains et sans WC à l’intérieur, mais avec deux chambres et une cave. » « Quand la tempête se levait, on nous réveillait pour tenir les murs, ajoute Pierrette. E t la cuisinière servait de chauffage. » Mais tout cela n’entache pas les souvenirs de « belles années », photo à l’appui.
Un nouveau café lavoir se tiendra le 28 juin à la médiathèque. L’association espère ainsi continuer à compléter son fonds documentaire.
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