À Landerneau, la maternité repart, les inquiétudes restent (LT.fr 14/05/2023)

Environ 200 personnes se sont rassemblées, ce dimanche matin, au parc urbain, à l’appel de l’association Lune Nid Son, pour afficher leur soutien à la maternité. (Le Télégramme/Laurent Aquilo)

Après dix jours sans accouchement, la maternité de Landerneau reprend son activité normale ce lundi. Sans vraiment de garantie sur son avenir.

C’était devenu un symbole, celui du combat d’un hôpital luttant contre la pénurie de médecins et les menaces de fermetures de plusieurs services. La suspension temporaire pour dix jours, de la maternité de Landerneau, qui reprendra le cycle normal des accouchements ce lundi, devait faire figure d’électrochoc. À en juger par la faible mobilisation autour de la grande ronde de soutien, organisée ce dimanche 14 mai 2023, par l’association de professionnelles de la périnatalité Lune Nid Son, en association avec le comité de défense de l’hôpital et l’antenne locale de Femmes solidaires, pas sûr que les murs de l’ARS ou du CHRU de Brest aient beaucoup tremblé. Un peu plus de 200 personnes, en grande majorité des militants syndicaux, politiques ou associatifs venus accompagner quelques personnels de l’hôpital, ne font pas un soulèvement de population. Ni un moyen de pression, en comparaison de ce qui a pu se faire dernièrement à Guingamp ou Carhaix.

Le divorce avec Brest envisagé

La prise de parole vindicative de Patrick Leclerc, en ouverture du conseil municipal vendredi, pourrait avoir un impact plus affirmé. Après avoir œuvré il y a treize ans pour un mariage de raison et la mise en place d’une direction commune avec le CHRU de Brest, le maire de Landerneau a entrouvert la porte au divorce. « Dans les jours à venir, si rien ne bouge, j’entends mettre un sujet à l’ordre du jour du prochain conseil de surveillance de l’hôpital. La question de dénoncer la direction commune avec le CHRU, pour reprendre notre destin en main, mérite raisonnablement d’être posée. » La pierre est lancée dans le jardin de Florence Favrel-Feuillade, la directrice du CHRU de Brest, avec qui la liaison apparaît brouillée.

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Le maire de Landerneau reproche essentiellement au CHRU son tropisme brestois, mais aussi une forme d’iniquité entre les établissements satellites du groupement, au profit de celui qui a été complètement intégré par fusion. « Des solutions sont trouvées sur Carhaix par la direction, pas sur Landerneau », pointe du doigt Patrick Leclerc, reprenant un constat déjà évoqué par les équipes médicales landernéennes, s’étonnant que l’on privilégie une maternité pratiquant 220 accouchements à l’année quand les chiffres de Landerneau tournent autour de 550.

Rendez-vous à Paris

Pour autant, la rupture est-elle envisageable alors que de nombreux praticiens partagent leur temps entre Brest et Landerneau ? Juridiquement, certainement. Techniquement, cela risque d’être plus compliqué à organiser. En tout cas, les doléances locales vont remonter à Paris, assure Patrick Leclerc, qui a rendez-vous prochainement avec le cabinet du ministre de la santé pour évoquer l’avenir de l’hôpital Ferdinand-Grall. Pendant ce temps-là, les équipes de la maternité reprennent le cours normal de leurs activités avec une visibilité à peu près bonne jusqu’à l’été, tout en travaillant à des plans de continuité au cas, malheureusement envisageable, où le couperet du manque d’anesthésistes reviendrait à tomber.

Auteur : Laurent Aquilo

Source : À Landerneau, la maternité repart, les inquiétudes restent – Landerneau – Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : À Landerneau, la maternité repart, les inquiétudes restent (LT.fr 14/05/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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