
Pour des raisons financières, le maire de Languidic (Morbihan), Laurent Duval, souhaitait décharger le CCAS du service d’aide à domicile au profit de l’association ADMR. Un projet polémique finalement enterré par un vote, fin avril 2025.
Le transfert du service d’aide à domicile du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Languidic (Morbihan) vers l’ADMR n’aura pas lieu. Le projet porté par le maire Laurent Duval, qui a suscité une forte opposition syndicale ces dernières semaines, a été annulé par le conseil d’administration du CCAS.
Lors d’un vote le 23 avril, ses treize membres se sont prononcés majoritairement contre (7 voix contre, 5 pour et 1 abstention). Un revers pour la municipalité, minoritaire au sein du CCAS depuis la vague de démissions dans ses rangs fin 2023. Faute de remplaçants sur sa liste, l’équipe de Laurent Duval, qui n’est plus représentée que par trois membres, avait dû céder des sièges vacants aux élus de l’opposition. Ces derniers sont au nombre de quatre. Les six derniers membres sont issus de la société civile.
Seule « solution réaliste »
Dans un communiqué de presse, le maire rappelle un contexte de « déficits chroniques des services d’aide à domicile » (SAD). Pour Laurent Duval, son transfert à l’ADMR constituait à ce jour la seule « solution réaliste » permettant de ne pas « mettre davantage l’avenir du service en péril ».
« L’équipe municipale majoritaire avait pour volonté d’optimiser et de profiter des opportunités en organisant par anticipation les modalités de mise en œuvre de la réforme des SAD voulue par l’État d’ici le 31 décembre 2025 (rapprochement avec un service de soins), la demande du Département de fusionner avec une autre structure pour garantir la viabilité des prestations et la maîtrise des déficits publics (+ 90 000 € depuis 2023) plutôt que de les subir », écrit Laurent Duval.
Alors que les agents concernés avaient exprimé des inquiétudes sur leur avenir, le maire défend une solution qui leur aurait apporté « un maintien des avantages actuels et de nouveaux ». Amer, Laurent Duval ajoute : « Si les élus de l’opposition estiment que la collectivité doit absorber les déficits sans ciller quels que soient leurs montants, ce n’est pas notre vision d’une bonne gestion des deniers publics. »
Politisation des débats
Critiqué pour son manque de transparence et de concertation – la CFDT avait par exemple parlé d’un « passage en force » – Laurent Duval dit entendre les « arguments de forme mais cela ne prend pas en compte l’importance des enjeux de fond ». Il assure d’ailleurs que ces enjeux « ont été régulièrement évoqués en conseil d’administration ces dernières années […], il y avait obligation aujourd’hui à s’en emparer dans le cadre d’une solution organisée. En effet, le déficit consécutif aux décisions de l’État s’accroît de façon inquiétante et le service ne parvient plus à répondre aux besoins des Languidiciens en raison d’une insuffisance chronique de moyens humains à défaut de loi grand âge ».
Le maire, soumis à la décision du conseil d’administration du CCAS, imagine que « le sens de la réforme et les enjeux n’ont malheureusement pas été bien appréhendés ». Et de conclure : « Ces enjeux auraient mérité d’être dépolitisés et chacun, en responsabilité, assumera bien sûr ce vote mais il nous faudra tout de même répondre à la réforme et au Département, cela sera nécessairement plus contraignant pour les usagers et les agents. »
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